Les petits-enfants d'Estienne LARRETGÈRE et de Jeanne LAMOLIATTE : les enfants de Marthe LARRETGERE et Jean PINSOLLE

Mise à jour en janvier 2025

Estienne LARRETGÈRE et Jeanne LAMOLIATTE sont mes ancêtres directs de la génération 7 (en considérant que je suis la génération 1, mes parents, la génération 2, mes grands-parents la génération 3, etc.).

 

Estienne LARRETGÈRE et Jeanne LAMOLIATTE ont eu sept enfants, quatre filles et trois garçons. Sur les trois garçons, un seul a survécu à la mortalité infantile et a eu une descendance (dont moi, très longtemps après). Le couple a eu également quatre filles donc, et toutes les quatre se sont mariées, ont eu des enfants, qui a leur tour ont eu des enfants, etc.

 

Ce sont les descendants des quatre filles d'Estienne et de Jeanne que je vous propose de découvrir dans cette page : Marthe, Jeanne, Jeanne et Marie.

Les descendants de Marthe LARRETGÈRE (1764-1812) et de Jean PINSOLLE

Pour éviter les redondances, les éléments connus concernant Marthe LARRETGÈRE, fille d'Estienne LARRETGÈRE et de Jeanne LAMOLIATTE sont évoqués dans la page en lien ci-dessous.

Nous allons ici développer les informations trouvées sur les filles du couple formée par Marthe LARRETGÈRE et son mari Jean PINSOLLE, mariés en 1791 à Soustons. Ils ont eu 6 filles pour quatre grossesses, Marthe ayant accouché à deux reprises de jumelles.

 

Pour rappel, les enfants de Marthe LARRETGÈRE et de Jean PINSOLLE :

- Marie PINSOLLE (1794-1794)

- Jeanne PINSOLLE (1794-1794)

Marie et Jeanne sont nées et décédées rapidement dans la journée du 17 août 1794 à Soustons.

- Catherine PINSOLLE (1796-1804) ; elle décède à 8 ans le 30 juillet 1804 à Soustons.

- Jeanne PINSOLLE (1796-1852)

- Catherine PINSOLLE (1798-1884)

- Jeanne PINSOLLE (1802-1802) ; Jeanne ne vit que 4 mois et décède en août 1802.

 

Deux filles sur les six arrivent à l'âge adulte, se marient et ont une descendance. C'est l'objet de notre étude ici.

1. Jeanne PINSOLLE (1796-1852) mariée à Simon ou Siméon MASSÉ (1784-1853)

1.1. Le mariage en 1819

On commence donc par le mariage mais surtout par le marié. Je n'ai aucune connaissance concernant l'enfance de Jeanne et de Simon, le mariage est donc un début comme un autre.

 

J'ai un petit souci d'identification avec Simon MASSÉ : à son mariage, il est dit fils d'Étienne MASSÉ et de Françoise DUVERT. Il est né à Messanges en 1784. Mais à sa mort, on le dit bien veuf de Jeanne PINSOLLE, mais fils d'un autre couple, qui existe d'ailleurs : Jean MASSÉ et Jeanne DUVERT (ou DUBERT) Le couple Jean MASSÉ et Jeanne DUVERT/DUBERT s'est marié en 1775. Et ils ont un fils appelé Simon né en 1780. Le couple Étienne MASSÉ et Françoise HUBERT (avec un H) ou DUBERT s'est marié en 1772 et ont un fils également baptisé Simon en 1784.  Il y a donc sans doute une confusion, 70 ans après leur naissance, lors du décès, entre les deux Simon.

 

Cependant, sur l'acte de mariage de Jeanne PINSOLLE, le 21 février 1819, mariage qui a lieu à Vieux-Boucau, lieu de résidence du marié,  Siméon MASSÉ,  ses parents sont vivants et présents et il s'agit bien d’Étienne MASSÉ, vigneron à qui on donne l'âge de 70 ans et de Françoise DUBERT, qualifiée de vigneronne de 60 ans.

 

Jeanne PINSOLLE réside avec son père à Soustons. Sa mère, Marthe LARRETGÈRE (dont le patronyme est orthographié LARITEGERE) est déjà décédée.

 

Il y a plus de dix ans d'écart entre les mariés : Siméon a 35 ans déclarés contre 23 ans pour Jeanne ; en fait, il en a 34 et elle 22 à la date du mariage mais cela ne change pas la différence d'âge.

 

Siméon est un des cinq enfants du couple, trois naissant à Vieux-Boucau (Jeanne en 1773, Pierre en 1775 et Jean-Baptiste en 1780) puis deux à Messanges (Siméon, notre marié, en 1784 et Dominique en 1789). Au moment du mariage, les parents et leur fils Siméon habitent de nouveau à Vieux-Boucau. D'après le recensement de 1819 de Vieux-Boucau, Siméon (ou Simon) travaille comme ouvrier agricole chez la famille THEVENIN à Maison-neuve et ses parents (et au moins un de ses frères, Pierre) résident au hameau de Clérac (ou Clairacq, selon les recensements), dans la même commune de Vieux-Boucau. Comme souvent, les âges du recensement sont un peu fantaisistes.

 

La famille était déjà dans la commune lors du recensement de 1807, le plus ancien disponible aux Archives départementales des Landes. Quand je parle de la famille, je parle du père, Estienne MASSÉ, de sa mère, Françoise DUVERT et de son frère Pierre. Pas de trace, en revanche, de Siméon (ou Simon).

 

Extrait du recensement :

Source : archives departementales des Landes

Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1807-E DEPOT 328/1F2

Notons, sur l'acte de mariage, la qualité des témoins : un charpentier, Mathieu THEVENIN, l'employeur de Siméon / Simon MASSÉ, un forgeron (Jean LACORNE), un maître de pêche (Jean DEYSON) et un vigneron répondant au nom de Michel MASSÉ âgé de 38 ans (un membre de la famille ? L'acte ne le précise pas). Il est surprenant de voir, à cette date, autant de signatures sur l'acte de mariage : trois témoins et le père de la mariée signent.

1.2. Les enfants de Jeanne PINSOLLE et de Siméon MASSÉ

Sauf erreur de ma part, Jeanne PINSOLLE et Siméon / Simon MASSÉ n'ont que deux enfants :  d'abord une fille, Françoise, le 9 juillet 1821, soit trois ans après le mariage et un garçon, Jean, qui voit le jour le 27 mai 1828.

 

Jeanne PINSOLLE et Simon MASSÉ meurent un jour comme tout le monde : d'abord Jeanne en 1852 (on la dit fille de Marthe DARRIÈRE), à l'âge de 56 ans (57 selon l'acte de décès) et Simon MASSÉ en 1853, à 73 ans (68 selon l'acte), tous deux à Vieux-Boucau-les-bains. L'acte de décès de Jeanne la qualifie de cultivatrice et celui de Siméon / Simon le qualifie de vigneron. Sont-ils restés du mariage à leur décès à Vieux-Boucau ? Pas sûr. En effet, ils sont introuvables dans le recensement de 1841.

 

En revanche, la famille est bien présente dans le recensement de 1846 avec une surprise : ils n'ont pas deux enfants mais trois. Regardons le document :

Sources : Archives départementales des Landes

Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1846-E DEPOT 3281F2

Donc, on retrouve bien Siméon MASSÉ , Jeanne PINSOLLE son épouse et trois enfants. Julie doit être le prénom d'usage de Françoise et Jean, né en 1828, a bien 18 ans en 1846. Reste un fils dénommé Pierre, peut-être l'aîné, qui a du naître entre le mariage de 1819 et la naissance de Françoise dite Julie. Cependant, le couple s'est marié à Vieux-Boucau et leurs enfants Françoise dite Julie et Jean sont nés à Vieux-Boucau. Pourquoi un fils Pierre serait-il né ailleurs ? Lors du mariage, il n'y avait pas de référence à un enfant illégitime... Si Pierre a bien 21 ans, il doit être né en 1825 (entre 1824 et 1826 pour être large). L'âge des autres membres de la famille est correct. Allons chercher dans les registres de l'état civil. Et c'est là qu'il est important de croiser ses sources pour lutter contre les oublis : le 5 octobre 1825, à 5h du matin, est né Pierre MASSÉ. C'était juste une recherche lacunaire de ma part dans les registres de l'état civil.

 

Siméon, cultivateur, vigneron fut également pâtre, peut-être en complément de la métairie, exploitée par sa femme et ses enfants...

 

Voyons si le recensement de 1851 nous apprend quelque chose, avant la mort de Jeanne e 185 de et Simon en 1853.

Sources : Archives départementales des Landes

Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1851-E DEPOT 3281F2

Rien de bien nouveau donc, avec la présence des parents et des trois enfants ; les parents sont vignerons, Julie "Françoise" est journalière, Pierre est gemmier (on dit gemmeur ailleurs mais dans les Landes, c'est gémier ou résinier) ; Jean, malgré son âge, ne travaille pas.

1.3. Que deviennent les enfants de Jeanne PINSOLLE et de Simon MASSÉ

Trois enfants donc, pour le couple :

- Françoise dite Julie en 1821 ;

- Pierre en 1825 ;

- Jean en 1828.

 

Les trois enfants vivent avec leur parent la plupart du temps. Si Françoise "Julie" a exercé la fonction de domestique chez la veuve COURTIAU, fruitière, à une période où ses parents et ses frères ne semblaient pas vivre à Vieux-Boucau, on la retrouve chez eux de 1846 à 1851.

Sources : Archives départementales des Landes

Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1851-E DEPOT 3281F2

 

Donc, un peu avant les décès successifs de Jeanne PINSOLLE en 1852 et de Siméon MASSÉ en 1853, leurs trois enfants sont encore à domicile. Certes, ils ont un emploi pour au moins deux d'entre-eux, Pierre qui est gémier et Françoise "Julie" qui est journalière ; Jean semble ne pas avoir d'activités professionnelles : il est déclaré "vivant du travail de ses parents" en 1851. Es-il malade ? Handicapé ? En tout cas, il ne vit pas vieux. Il décède quelques mois avant son père veuf. Et trois jours après le décès de son frère, Françoise "Julie" accouche de son premier enfant, prénommé Jean...

 

Le premier enfant de Jeanne PINSOLLE et de Siméon MASSÉ :  Françoise "Julie" MASSÉ (1821-1860)

 

En 1853, Françoise "Julie" a 31 ans, vit toujours à Vieux-Boucau et elle n'est pas mariée. Elle accouche cependant d'un garçon, Jean, en mai. Ce jeune garçon meurt 13 jours après sa naissance qui avait été déclarée par un certain Damien DARRAP, 48 ans, également journalier. C'est ce même Damien DARRAP qui déclare en 1854 la naissance du deuxième enfant de Françoise "Julie", une petite Magdelaine qui ne vit que trois mois.

 

En 1856, c'est un tailleur d'habits âgé de 64 ans, Charles LEBRUN, qui déclare la naissance de Bernard, troisième enfant naturel de Françoise "Julie", déclarée cultivatrice. Mais en fait, elle est toujours journalière et vit, à cette date, avec un autre journalier, un dénommé Michel DARROZIN. Est-ce le père du petit Bernard ? Mystère...

Sources : Archives départementales des Landes

Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1851-E DEPOT 3281F2

 

Bernard, à la différence des deux enfants précédents de Françoise, survit.

En 1860, en avril, toujours déclarée par Charles LEBRUN, une petite Etiennette voit le jour mais ne survit pas à son cinquième mois, en septembre 1860. Sa mère, Françoise "Julie", est déjà morte depuis juillet. Elle n'avait que 39 ans.

 

Sur les quatre enfants naturels de Françoise "Julie", un seul donc, Bernard, dépasse le stade de l'enfance. Que devient-il après le décès de sa mère ? Je ne sais pas. Il a 4 ans et, sur le recensement de 1861, il ne semble plus vivre à Vieux-Boucau. Il a pu être confié à un membre de sa famille mais il n'a pas de père déclaré, sa mère est morte, ses grands-parents sont morts. Il a un oncle à Vieux-Boucau, Pierre MASSÉ ; ce dernier, en 1860, est encore célibataire et ne devient visiblement pas le tuteur de son neveu. Reste l'hospice et sans doute un placement en famille d'accueil.

 

Bernard MASSÉ (1856-1931), fils naturel survivant de Françoise MASSÉ

 

Bernard est donc le fils de Françoise "Julie" MASSÉ, petit-fils de Jeanne PINSOLLE et Siméon MASSÉ et arrière petit-fils de Marthe LARRETGERE et Jean PINSOLLE. Je ne retrouve  sa trace qu'en 1880 à l'âge de 24 ans pour son mariage. Je n'ai pas trouvé de fiche matricule à son nom, ni aux Archives départementales des Landes ni à celles des Pyrénées atlantiques. En 1880, il vit, selon l'acte de mariage, à Vieux-Boucau. Depuis quand y est-il retourné ? Sans doute récemment car il n'apparait pas dans les recensements de 1861, 1866, 1872 ni 1876. Il est ouvrier mais on ne sait pas dans quel domaine. Il épouse une jeune fille de 20 ans, Jeanne TAUSIAT, âgée de 20 ans, sans profession, qui vit avec sa mère veuve à Capbreton.

 

Le couple reste marié un peu plus de 20 ans et visiblement, sans descendance. En tout cas, je n'en ai pas trouvé. Jeanne TAUSIAT décède en 1901 à 41 ans, à Soorts-Hossegor. Elle est déclarée ménagère et le métier de Bernard MASSÉ n'est pas mentionné dans l'acte de décès.

 

Bernard MASSÉ se marie de nouveau, quelques mois après le décès de sa première épouse. Il reste veuf de septembre 1901 à janvier 1902. Il a 45 et sa promise en a 22. Elle s'appelle Anne LACAULE ; tous les deux sont ostréiculteurs. Les parents d'Anne, qui est native de Soorts-Hossegor, sont tous deux décédés. Parmi les témoins du mariage, on trouve un tonnelier, un bouchonnier et deux marins.

 

Ensemble, ils ont deux enfants : Martin en 1903 et Alfred Jules en 1916. Martin devient marin et continue de vivre chez ses parents jusqu'en 1926.

Source : archives départementales des Landes

Cote : Soorts-Hossegor-1926-6 M 211

En 1931, Bernard et son épouse Anne vivent toujours à Soorts-Hossegor. Alfred Jules n'a que 10 ans et n'exerce donc pas d'activité professionnelle. Martin a quitté le domicile familial. En effet, il s'est marié en 1926 avec une dénommée Jeanne LACAULE (qui porte le même patronyme que sa mère).

Source : archives départementales des Landes

Cote : Soorts-Hossegor-1931-6 M 240

Le lundi 3 août 1931, Bernard MASSÉ décède ; le 11 août 1933, c'est sa veuve, Anne LACAULE qui décède. Elle n'avait que 54 ans alors que son mari avait passé les 75 ans.

Que devient le jeune Alfred Jules, qui n'a que 17 ans à la mort de sa mère ? Il est recueilli par une famille de la commune comme nous le montre cet extrait du recensement de 1936.

Source : archives départementales des Landes

Cote : Soorts-Hossegor-1936-6 M 272

Alfred Jules devient plombier comme son patron, Fernand LABOURSE, qui est aussi le chef de la famille dans laquelle il a été recueilli. Et en 1943, il se marie avec la jeune domestique qui vit également avec la famille LABOURSE, Marie Madeleine CLAVERIE.

Le deuxième enfant de Jeanne PINSOLLE et de Siméon MASSÉ :  Pierre MASSÉ (1825-1875)

Pierre MASSÉ , comme sa sœur aîné et son frère cadet, est né à Vieux-Boucau-les Bains. Il exerce le métier de gemmier, appellation locale de "gemmeur" qui est retenu comme nom officiel. Il est parfois qualifié de résinier. Ces appellations font même l'objet d'un débat entre journalistes et/ou "spécialistes". Un érudit local, Césaire DAUGÉ fait éditer un petit fasicule de 50 pages reprenant les éléments de la polémique qui l'a opposé à l'ingénieur agronome M. RICARD. Césaire DAUGÉ est satisfait que contrairement à "Paris et aux dictionnaires de langue française", M. RICARD appelle l'exudasion du pin "gemme" et non pas résine. Mais M. RICART désigne celui qui incise le pin un "gemmeur" alors que l'usage landais utilise le mot "gemmier". Pire (pour M. DAUGÉ), certains souhaitent utiliser le mot de "résinier". Bref, sont convoqués sur 49 pages les exemples, les usages de la langue gasconne, l'histoire locale, l'étymologie, etc. Pour ma part, je n'ai pas de  préférence réelle, mais le mot gemmier est dans les actes des registres d'état civil des communes des Landes, donc je l'adopte volontiers.

 

Source : Césaire DAUGÉ, On dit gemmier, 1915, Aire-sur-Adour.

 

Mais revenons à Pierre MASSÉ

Il est donc gemmier, gemmeur, résinier, peu importe, cela désigne le même métier dans le sud-Ouest du département des Landes dans ce dernier tiers du XIXe siècle. Il approche la trentaine aux décès de ses parents, en 1852 et 1853. Reste-t-il domicilié à Vieux-Boucau-les-Bains ? Oui, si l'on en croit son acte de mariage avec Marie CASTETS, 24 ans, alors que lui en a 40. Nous sommes en 1865. Cependant, le recensement de la commune de 1856 ne révèle pas sa présence. Il existe bien un Pierre MASSÉ, gemmier, mais plus âgé et déjà marié ; même chose pour le recensement de 1861. Mais en 1865, l'acte de mariage le déclare résidant à Vieux-Boucau-les-Bains. Marie CASTETS, sa jeune épouse, est née à Soustons mais vit avec sa mère à Vieux-Boucau-les-Bains. Elle a perdu son père ; on la déclare cultivatrice. Marie CASTETS et sa mère, Jeanne LAFARGUE, n'apparaissent pas non plus dans le recensement de 1861 mais résident dans la commune de Vieux-Boucau en 1865.

 

En 1866, Pierre MASSÉ, Jeanne LAFARGUE, veuve CASTETS, cultivatrice, est désignée comme le chef d'un ménage composé de sa fille Marie, de son gendre, Pierre MASSÉ et de sa deuxième fille, Marceline CASTETS. Le métier de Pierre n'est pas précisé.

Source : archives départementales des Landes

Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1866-E DEPOT 328/1F2

 

Marie CASTETS décède à 31 ans, le 6 février 1872 visiblement lors de son accouchement. En effet, le même jour, sa fille Catherine, née 6 heures plus tôt, décède également. Toutes deux meurent à midi.

 

Marie avait déjà mis au monde trois enfants : Jeanne, en octobre 1866, Bertrand en janvier 1868 et Catherine en juin 1869. Lors du recensement de 1872, Pierre MASSÉ vit avec sa belle-mère et ses deux filles. Son fils n'a vécu que 6 mois.

 

Je crois avoir déjà rédigé une petite note sur la "mort maternelle" qui se définit comme le décès d'une femme survenu au cours de sa grossesse ou dans les 42 jours qui suivent la fin de cette dernière, hors accident bien sûr. En gros, ce sont les décès liés aux complications de la grossesse, de l'accouchement et de ses suites. Il est difficile d'évaluer avec précision la "mort maternelle" pour les périodes anciennes, où les grossesses se succédaient rapidement et où les maladies infectieuses étaient nombreuses. On peut évaluer la mortalité maternelle comme compris entre 10 et 13 décès pour 1000 naissances entre 1700 et 1829. Ces estimations ne rendent pas compte des variations locales qui peuvent être importantes comme on peut le voir dans des monographies. Le risque de "mort maternelle" augmente avec l'âge de la mère, jusqu'à doubler entre 20 et 49 ans (toujours pour la période 1700-1829), mais il augmente également selon le rang de naissances : le décès de la mère pour le 1er enfant est plus important que pour le deuxième, risque accrue si la mère est très jeune.

 

Un an après le décès de son épouse, Pierre MASSÉ se remarie avec une veuve, Jeanne LALANNE. Elle a 44 ans et lui 46. Cependant, le mariage est de courte durée car Pierre meurt deux ans après, à l'âge de 49 ans. Jeanne LALANNE est de nouveau veuve et les deux filles vivantes de Pierre deviennent orphelines. Et ensuite ? Je n'ai aucune piste quant au devenir des petites Jeanne et Catherine. Ni elles si leur belle-mère n'habitent Vieux-Boucau-les-Bains lors du recensement de 1876. Jeanne LALANNE décède en 1900, à Dax. On lui donne l'âge de 75 ans alors qu'elle n'en a que 71.

2. Catherine PINSOLLE (1798-1884) mariée à François DOUTHE (1796-1856)

2.1. Mariage et enfants de Catherine PINSOLLE et de François DOUTHE

Catherine PINSOLLE arrive en cinquième position des enfants de Marthe LARRETGÈRE et de Jean PINSOLLE (elle naît en 1798) mais elle est l'une des deux sœurs, avec Jeanne (survivante de la seconde paire de jumelles du couple) à vivre jusqu'à l'âge adulte et à avoir une descendance.

 

À 21 ans, le 13 octobre 1819, elle épouse un pasteur de Soustons âgé de 22 ans, François   DOUTHE. François change de métier en devenant laboureur puis résinier.

 

Comme la plupart des couples, ils ont des enfants, neuf pour être précis. Ils naissent tous à Soustons. Après une longue vie, Catherine meurt à 85 ans en 1884. Son époux est déjà mort, en 1856, à l'âge de 59 ans.

 

Les neuf enfants naissent dans un intervalle de 18 ans, entre 1820 et 1838. Pour le premier, Catherine est âgée de 22 ans ; pour le dernier, elle en a 40. Ses enfants ont un écart d'un à trois ans. Tous ne survivent pas.

 

  • Jeanne DOUTHE, la première, ne vit que 5 jours en 1820.
  • Catherine DOUTHE, la deuxième, naît en juillet 1822. Elle se marie assez tard, à l'âge de 33 ans, avec un veuf de 39 ans qui a déjà des enfants. Il s'appelle Dominique DELÉON. Visiblement, ensemble, ils n'ont pas d'enfant. Elle meurt à Vieux-Boucau à 70 ans en décembre 1892, quelques mois après son mari (qui lui avait 75 ans). C'est une des deux seules filles de la famille, avec Françoise (qui naît en 1830), à ne pas se prénommer "Jeanne" à l'état civil ; c'est pourtant sous ce prénom qu'on la désigne parfois dans certains actes d'état civil.
  • Pierre DOUTHE ne vit que 8 jours entre sa naissance le 18 février 1825 et son décès le 26 du même mois.
  • Bertrand DOUTHE voit le jour en 1826 et comme tous les enfants du couple qui naissent après lui, il atteint l'âge adulte. Dans un premier temps, il est laboureur puis devient résinier comme beaucoup d'habitants de la région, après l'implantation massive des pins dans les Landes et les besoins de plus en plus importants des produits dérivés de la résine. Il épouse Catherine DELOS, une habitante de Magescq. Je ne leur ai trouvé qu'un enfant, Raymond, qui naît en 1862. Il était de petite taille (1,55 m) si l'on en croit son registre matricule ; ajourné en 1883, comptable (niveau d'instruction de 4), il choisit de s'engager dans l'armée ; il est dans le 57ème régiment d'infanterie de 1884 à 1888 ; il passe caporal en 1885 puis sergent en 1886. Sa fiche matricule indique qu'il devient préposé des douanes.
  • Françoise DOUTHE naît à Soustons, comme les autres enfants de la famille, le 11 octobre 1830. Elle épouse un résinier de Vieux-Boucau-les-Bains, trentenaire comme elle, qui répond au nom de Bernard LALANNE.
  • La Jeanne DOUTHE dont je vais parler maintenant n'est pas forcement l'enfant suivant de François DOUTHE et de Catherine PINSOLLE. Mais c'est celle dont le parcours de vie est relativement certain. Ce qui n'est pas vraiment le cas, on le verra, des trois Jeanne DOUTHE restantes (on constate que l'originalité dans les prénoms n'est pas le fort du couple, mais c'est sans doute la conséquence du choix des marraines). Jeanne DOUTHE, née en 1835, est le huitième enfant de François et Catherine. Comme pour tous les enfants de la famille, je n'ai pas grand-chose à en dire, si ce n'est qu'elle survit, ce qui n'est déjà pas si mal. Et elle ne sait pas écrire. Elle a déjà 34 quand elle épouse Antoine BOULBE, un résinier de 28 ans qui lui non plus ne signe pas les actes qui le concernent. Tous les deux habitent Vieux-Boucau. Nous sommes en 1869.

 

Petite parenthèse : à cette date, la maman de Jeanne, Catherine PINSOLLE, fille de Marthe LARRETGÈRE, est veuve et vit à Vieux-Boucau. Jeanne DOUTHE et sa mère Catherine PINSOLLE vivent avec Bertrand DOUTHE, sa femme Catherine DELOS et leur fils Raymond ; il y a aussi une domestique.

Source : Archives départementales des Landes

Il reste encore trois Jeanne DOUTHE, nées respectivement en 1827, 1833 et 1838. Une Jeanne DOUTHE semble visiblement s'être mariée à trois reprises, ce qui peut arriver à la suite de plusieurs veuvages, assez fréquents à l’époque. En effet, sur trois actes, la date de naissance de la mariée est le même : 27 septembre 1738.

 

Cependant, les deux derniers actes de mariage ne mentionnent pas la situation de veuve de Jeanne ce qui est généralement le cas dans les actes d'état civil. De plus, j’ai trouvé des actes de décès pour deux des maris bien après les supposés remariages. Il s'agit donc de trois mariages concernant trois Jeanne DOUTHE différentes et sans doute des confusions de l’officier de l’état civil concernant leur date de naissance.

 

Comment le vérifier ?
Cherchons dans les sources, c'est-dire dans les actes de l'état civil…

Trois mariages et deux enterrements...


Jeanne n°1


Mariage : le 07 novembre 1860 à Soustons entre Jeanne DOUTHE (27/09/1838) 24 ans et Jean CASTETS (20/02/1836) 22 ans


Décès le 19 mars 1905 à Soustons de Jean CASTETS, 69 ans (20/02/1836).

Épouse déjà décédée.


Jeanne n°2


Mariage le 18 novembre 1867 à Soustons entre Jeanne DOUTHE (27/09/1838) 29 ans et Pierre HAGUISIEN (30/08/1845) 22 ans


?

 

 

 


Jeanne n°3


Mariage le 07 novembre 1871 à Soustons entre Jeanne DOUTHE (27/09/1838) 33 ans et Mathieu COURTIAU (08/10/1819) 52 ans


Décès le 27 juin 1893 à Soustons de Mathieu COURTIAU, 73 ans.

Épouse vivante.

 



Conclusion 1 : aucune des trois Jeanne DOUTHE ne peut être la même.

L’épouse de Jean CASTETS (Jeanne n°1), qui se marie la première en 1860, meurt avant son mari et ne peut donc pas être sa veuve (et donc se remarier) ;

celle de Mathieu COURTIAU (Jeanne n°3) est encore vivante, et donc veuve, mais en 1893 et donc après la date des trois mariages (1860, 1867 et 1871).

Je n’ai en revanche aucune information sur Jeanne n°2 épouse de Pierre HAGUISIEN (pas plus que sur le mari d’ailleurs) au cours du mariage qui se déroule en 1867.


Décès le 12 juin 1898 à Soustons Jeanne DOUTHE (59 ans), épouse de Jean CASTETS.

Date de naissance estimée d'après l'âge donné dans l'acte : 1839.



?

 

 

 

 

 



Décès le 27 novembre 1906 à Soustons de Jeanne DOUTHE (68 ans avec rappel de la date de naissance au 27/09/1838), veuve de Mathieu COURTIAU.

 



Conclusion 2 : difficile, avec l’année du décès et les âges estimés, d’identifier et surtout de différencier les trois Jeanne DOUTHE. Si l’on excepte l’aînée Catherine (née en 1822), parfois appelée Jeanne sur les actes, qui se marie on l’a vu avec Dominique DELÉON et l’épouse d’Antoine BOULBE (née en 1935), nous avons toujours trois Jeanne à différencier (en espérant que Françoise, née en 1830, n’est pas décidée de se faire appeler Jeanne comme sa grande sœur Catherine) :
Jeanne DOUTHE née en 1827
Jeanne DOUTHE née en 1833
Jeanne DOUTHE née en 1838
Nous allons essayer de voir si les dates de naissances des enfants, de leur décès éventuel, et les âges données à la mère nous permettent de trancher. Pour chaque enfant, nous donnerons l'âge de la mère dans l'acte et nous proposerons l'année de naissance correspondants.


Naissance enfant 1 : Bertrand, le 17/04/1862.

Âge de la mère : 32 ans.

Année de naissance estimée de Jeanne : 1830.

 

(Bertrand CASTETS décède le 19/04/1864, 2 jours après ses deux ans).


Naissance et décès enfant 2 : enfant mâle sans nom car mort né, le 14/10/1863.

 

 

 

 


Naissance enfant 3 : Catherine le 26/08/1864.

Âge de la mère : 38 ans.

Année de naissance estimée de Jeanne : 1826.


Pour les quatre enfants suivants, Jeanne en 1865, Bertrand en 1867, Jacques en 1870 et Marie en 1873, les âges donnés à la mère, Jeanne DOUTHE, donne des naissances en 1829 et 1830.


Naissance enfant 1 : Marguerite, le 09/11/1868.

Âge de la mère : 31 ans.

Année de naissance estimée de Jeanne : 1837.

(Marguerite HAGUISIEN décède 15 jours après sa naissance sous le nom de Catherine...).


Naissance enfant 2 : Jeanne le 01/11/1873.

Âge de la mère : 35 ans.

Année de naissance estimée de Jeanne : 1838.

(Jeanne HAGUISIEN décède en 1953 à Mont-de-Marsan).



Naissance enfant 1 : Jeanne, le 02/11/1875.

Âge de la mère : 37 ans.

Année de naissance estimée de Jeanne : 1838.

 

 

 




Conclusion 3 : en l'état actuel de mes connaissances, fruit de mes recherches sur les actes de l'état civil, il m'est difficile de trancher et de dire qui est qui. Il est évident que seule une de ces trois Jeanne DOUTHE est née en 1838 et les deux autres sont nées en 1827 et 1833. Sans écarter l'hypothèse de la sœur Françoise, née en 1830 et qui se fait peut-être appelée Jeanne... Les recensements de population aurait pu m'aider mais pour Soustons, ils ne sont disponibles que pour 1819 (trop tôt) ou 1921 (et d'autres postérieurs), ce qui est un peu trop tard... Il faut que je cherche également dans ceux de Vieux-Boucau.

 

Cependant, comme il faut trancher, je vais suivre la logique des âges supposés à la naissance des enfants :

Jeanne n°1 est celle née en 1827 ;

Jeanne n°2 est celle née en 1835 ;

Jeanne n°3 est celle née en 1838.

2.2. Les petits-enfants de Catherine PINSOLLE et de François DOUTHE

Sur leur neuf enfants, sept survivent et atteignent l'âge adulte, se marient et ont une descendance. François ne connaîtra pas ses petits enfants ; il meurt en février 1856, à l'âge de 59 ans. Ses enfants se sont mariés à un âge relativement avancé et le premier mariage a lieu en 1856, en juin, quatre mois après le décès de François.

 

Catherine DOUTHE (1822-1892) et Dominique DELEON (1817-1892)

Comme indiqué plus haut, Catherine a 33 ans quand elle épouse Dominique DELEON, un veuf de Catherine CLAVERIE décédée en 1854. Il a 39 ans. De cette union, conclue le 7 novembre 1839 à Soustons (sous le nom de Dominique LEON) il a eu cinq enfants :

Catherine, en juillet 1840 (Soustons), qui décède quelques jours après son premier mois ;

Pierre en 1841(Soustons) ;

Marie, en 1845 (Soustons) ;

Marie en 1847 (Messanges) ;

Catherine en 1849 (Soustons) ;

François en 1852 (Vieux-Boucau-les-Bains), qui décède quatre ans plus tard, quelques mois après le remariage de son père.

 

Catherine DOUTHE va donc vivre avec son époux et les enfants survivants de son mari : Pierre, Marie (1845), Marie (1847 qui meurt à 11 ans en 1858) et Catherine. On retrouve le couple à Vieux-Boucau en 1861, dans le recensement.

Source : Archives départementales des Landes

Cote : Vieux-Boucau-les-Bains-1861-E DEPOT 328/1F2

On retrouve bien Catherine DOUTHE et son mari Dominique DELEON et seulement deux enfants. Il manque Marie DELEON, née en 1845. J'ai exploité le moteur de recherche de l'excellent dite de l'association de généalogie du Bas Adour, sans qui je n'aurais pas pu développer autant ma branche paternelle issue du Sud-Ouest des Landes. Pas de décès de Marie DELEON autre que celle née en 1847. En réfléchissant un peu, je me suis souvenu que lors de son premier mariage, Dominique DELEON avait été nommé Dominique LEON. Et en cherchant avec le patronyme LEON, j'ai trouvé ma réponse. La petite Marie est morte à Messanges, en 1846, soit environ un an après sa naissance.

 

Le recensement me permet également de vérifier que le couple n'a pas d'enfant autre que ceux du premier lit de Dominique. Ses deux enfants restent à Vieux-Boucau au moins jusqu'à leur mariage. Catherine épouse en 1868 un dénommé Pierre PULON. Son frère, Pierre DELEON reste célibataire jusqu'à sa mort en 1908 ; il exerçait la fonction de bouchonnier après avoir été résinier. Il avait 66 ans.

 

Ses parents, avec qui il vivait jusqu'à leurs décès en 1892, ne change ni de communes, ni de métiers. Ils s'éteignent à quelques mois d'intervalle, Dominique en juillet 1892 à 75 ans et Catherine le 1er décembre de la même année à 70 ans.

 

Bertrand DOUTHE (1826-?) et Catherine DELOS (1837-?)