Jean-Ciprien HAURET - SOSA 22

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Jean-Ciprien HAURET est né à Oloron le 17 juin 1823. Son prénom est bien orthographié avec un "i" sur son acte de naissance mais avec un "y" sur d'autres actes. Comme la version première est celle avec un « i », c'est celle que je vais utiliser. Jean-Ciprien est ouvrier du chemin de fer ce qui explique sans doute qu'il ne reste pas dans les Basses-Pyrénées. C'est à Saint-Geours-de-Maremne, en 1855, qu'il se marie avec une jeune fille du village, Jeanne BARON, dont les parents sont agriculteurs dans la commune.

Jean-Ciprien HAURET est le fils de Jean-Alexis HAURET et de Marie TRISTAN dont la vie est relatée dans la page suivante :

1. Naissance et enfance de Jean-Ciprien HAURET

Acte de naissance de Jean-Ciprien HAURET

Sources : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

Jean-Ciprien est le septième fils sur onze du couple, sans compter les deux filles que son père a eu avant son mariage avec une dénommée Marthe LABORDE.

 

Il naît le 17 juin 1823 à Oloron, qui ne s'appelait pas encore Oloron-Sainte-Marie ; la fusion entre les deux communes n'intervient qu'en 1858. Son père, Jean Alexis HAURET était cordonnier et son grand-père Raymond HAURET l'était également. Son grand-père maternel, Bernard TRISTAN, était également artisan, d'abord fabricant de bas puis marchand de tabac. Ce sont, des deux côtés, des urbains qui savent lire et écrire ce qui n'était pas si commun en cette fin de XVIIIe siècle et le début du XIXe. On voit dans l'acte les signatures d'Alexis, père de Jean-Ciprien, et parmi les témoins, Ciprien TRISTAN, un oncle de l'enfant, frère de Marie TRISTAN, cordonnier également, qui a une signature montrant une pratique aisée de l'écriture. 

 

Cependant, le décès de Jean Alexis HAURET à la maison d'arrêt d'Oloron en 1832, où il était emprisonné pour coups et blessures, a un impact social visible sur ses enfants : Marie TRISTAN, son épouse, devient journalière et couturière, ses filles travaillent également comme journalières dans le textile (on les qualifie de tisserandes). Jean-Ciprien part sans doute vivre dans la petite commune de Goes avec sa mère et ses frères et sœurs. Il devient employé aux chemins de fer. C'est ce qu'indique son acte de mariage. Il quitte le Béarn pour les Landes. Ses frères se dispersent aussi, à Pau et à Bordeaux. De plus, contrairement à son père, sa mère et ses grands-parents, il ne sait pas écrire.

 

Je ne sais pas exactement qu'elle est sa vie avant son mariage. Il a déjà 31 ans en 1855, lors de la cérémonie. Il doit travailler depuis son enfance et peut-être a-t-il vécu dans d'autres communes avant celles de Saint-Geours-de-Maremne. En 1851, il ne figure pas dans le recensement de Saint-Geours-de-Maremne. Après 1855, il ne quitte plus ce petit village des Landes où il décède en 1874, à l'âge de 71 ans. Employé aux chemins, de fer, c'est vague. C'est la période du développement des chemins de fer dans les Landes, ce qui n'est pas une mince affaire : pour construire la voie ferrée, il faut d'abord construire des routes pour amener les matériaux de construction et les ouvriers. Sur un des documents que j'ai utilisé (je ne sais plus si c'est un acte de naissance ou un recensement), on le dit terrassier : construire une ligne de chemin de fer nécessite d'importants travaux de terrassement. Il est probable qu'il était employé de la Compagnie du midi qui avait en charge la ligne Bordeaux Bayonne et dont Saint-Geours-de-Maremne était une étape. 

Son mariage et sa vie avec son épouse Jeanne BARON ont été évoqués dans la page consacrée à Jeanne BARON et ses parents. Nous allons ici voir ce que deviennent les enfants de Jean-Ciprien HAURET.

Le mariage a donc eu lieu le 22 mai 1855. Le couple a eu cinq enfants entre 1856 et 1867. Jean Ciprien avait 31 ans au moment du mariage et Jeanne BARON en avait 23. Elle a donc 36 ans quand elle a son dernier enfant, une fille, Jeanne HAURET, mon arrière grand-mère. Sur les cinq enfants, seulement trois arrivent à l'âge adulte : l'aînée, Jeanne, née en 1856 et les deux dernières, prénommées Jeanne également, nées en 1864 et 1867. Pierre, le seul garçon, né en 1859, vit un peu plus de trois mois et l'enfant qui suit, Jeanne (encore !), décède peu avant ses deux ans.

 

Nous allons voir ce que deviennent les enfants survivants de Jean Ciprien HAURET et Jeanne BARON.

2. Les enfants de Jean-Ciprien HAURET et de Jeanne BARON

2.1. Jeanne "Léontine" HAURET (1856-1928), épouse GIRAUDON

Bien que ne figurant pas sur son acte de naissance, quelques actes sont établis non pas au nom de Jeanne HAURET mais au nom de Léontine HAURET. Mais revenons à sa naissance.

Acte de naissance de Jeanne HAURET

Source : Archives départementales des Landes

 

Jean-Ciprien (ou, sur l'acte de naissance de sa fille, Jean-Cyprien) déclare la naissance de son premier enfant le 2 mars à 14h. La petite fille est née la veille, à 23h. Les deux témoins qui l'accompagnent sont agriculteurs. Lui est qualifié d'ouvrier.  

 

À la différence de ses parents, Jeanne "Léontine" sait signer et donc, sans doute, lire et écrire, au moins un peu. Cependant, quand elle signe son nom, elle l'orthographie HAURRET, avec deux R. C'est comme cela qu'on retrouve son patronyme dans de nombreux actes et en premier lieu, celui de son mariage. N'étant pas issue d'une famille d'agriculteurs, elle exerce le métier de couturière. Elle a 18 ans quand elle épouse Charles Eugène GIRAUDON. Il a 28 ans, et il est maréchal-ferrant. S'il habite Saint-Geours-de-Maremne,  il n'en est pas originaire. Il n'est pas non plus landais, ayant vu le jour à Chârost, une commune du département du Cher, située plus ou moins entre Bourges et Châteauroux. J'ai du mal à voir ce qui a pu le motiver à venir se perdre dans un département aussi lointain et pas exactement attractif. Cependant, la construction du chemin de fer nécessitait une main d'œuvre importante. Nous sommes en 1875. Son père, Pierre Adolphe GIRAUDON, est décédé et sa mère, Marie COUDEREAU, vit à Paris. Elle n'a pas fait le voyage et donne son consentement via un notaire.

 

Les témoins ne sont pas agriculteurs, ce qui est logique étant donné le métier des parents et des époux. On a un cafetier, un charpentier, un mécanicien, les trois habitant Saint-Geours-de-Maremne et un maréchal-ferrant de Soustons.

 

Le couple ne reste pas longtemps à Saint-Geours-de-Maremne. Ils y ont leur premier enfant en octobre 1875, dix mois après le mariage, qui, hélas, est mort-né. 

 

Les actes de naissances de leurs enfants permettent de suivre leur parcours professionnel et géographique. Jeanne "Léontine" HAURET et Charles Eugène GIRAUDON déménagent à Tarbes (dans les Hautes-Pyrénées) où ils ont cinq enfants entre 1876 et 1884 : Jean Adolphe en 1876, Émile Edmond en 1878, Octavie en 1880, Eugénie en 1881 et Adolphe en 1884. Jeanne HAURET a 27 ans et a déjà accouché six fois. On a vu qu'au moment du mariage, Charles était maréchal-ferrant. Il est ensuite employé à la Compagnie du Midi, une compagnie de chemin de fer qui gère un certains nombres de lignes dans le Sud-Ouest ; c'est le même employeur que celui de son beau-père, Jean-Ciprien HAURET. Il y exerce les métiers de chauffeur ou de mécanicien.

 

On retrouve le couple à Tarnos, dans les Landes. Ils y ont leur septième enfant, en 1885. Ce dernier porte les mêmes prénoms que son père : Charles Eugène. De Tarnos à Boucau, il n'y a qu'un pas. En effet, le 1er juin 1857, Napoléon III décide de la création de la commune du Boucau (avant de s'appeler Boucau, la commune s'appelait Le Boucau) à partir de deux quartiers de Tarnos où a été construite la gare au moment de la création de la ligne Bordeaux-Bayonne en 1855. C'est en raison de la présence de la gare qu'en 1881 sont créées les Forges de l'Adour, le chemin de fer pouvant approvisionner l'industrie en matières premières (avec le port) et diffuser les productions ; Forges de l'Adour où ont travaillé Charles Eugène GIRAUDON père et plus tard, Charles Eugène GIRAUDON fils (entre autres). Au Boucau (comme on disait chez nous, et non pas à Boucau comme on aurait du le dire), naissent trois enfants : Marie-Louise en 1891, Léon en 1893 et Henri en 1897.

 

Charles Eugène prend sa retraite et, avec Jeanne "Léontine" HAURET, restent dans la commune de Boucau où ils décèdent, lui en 1923 à 77 ans et elle en 1928 à 72 ans. Ils vivent donc assez vieux pour l'époque, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de leurs enfants. Peu atteignent l'âge adulte et parmi ceux qui dépassent l'âge de l'enfance, ils sont peu à atteindre l'âge de la retraite. Résumons-nous en faisant une petite liste :

  • 1875 : pas de prénom pour cet enfant de sexe masculin mort né.
  • 1876 : naissance de Jean-Adolphe qui décède en 1878, à 20 mois.
  • 1878 : naissance d'Émile Edmond qui meurt à l'âge de 27 ans en 1905.
  • 1880 : naissance d'Octavie qui décède en 1899, à l'âge de 19 ans.
  • 1881 : naissance d'Eugénie ; je n'ai pas sa date de décès mais elle a un enfant en 1915, à l'âge de 33 ans.
  • 1884 : naissance d'Adolphe qui meurt à l'âge de 4 ans en 1888.
  • 1885 : naissance de Charles Eugène en 1885 ; il se marie mais meurt en 1908, à 23 ans.
  • 1891 : naissance de Marie-Louise qui ne dépasse pas 12 mois avec un décès en 1892.
  • 1893 : naissance de Léon qui atteint ses 27 ans mais pas plus ; il meurt en 1917 (et pas à la guerre).
  • 1897 : naissance d'Henri qui, lui, atteint l'âge plutôt respectable de 78 ans avec un décès en 1975.

Donc, sur dix enfants, six seulement atteignent l'âge adulte, mais seulement deux dépassent l'âge de 30 ans. Huit enfants décèdent donc avant leurs parents. J'imagine que ça a du être une cause de souffrance assez dure à vivre pour Jeanne et Charles. Mais c'est également atypique. Certes, la mortalité demeure forte en cette fin du XIXe siècle, en particulier la mortalité infantile. Cependant, on peut s'interroger sur la malchance qui touche cette famille. En l'absence de causes des décès, il est difficile d'avancer des hypothèses. 

 

Rentrons un peu dans le détail ; pour la majeure partie des enfants de Jeanne HAURET et de son époux Charles GIRAUDON, je n'ai guère d'information. Et encore moins pour les enfants morts en bas âge. Je vais donc me concentrer sur les six qui atteignent l'âge adulte.

2.1.1. Émile Edmond GIRAUDON (1878-1905)

Émile Edmond est le troisième enfant de Jeanne "Léontine" HAURET et de Charles Eugène GIRAUDON. À sa naissance, son frère Jean Adolphe à 18 mois, mais ce dernier meurt un mois après la naissance d'Émile. Il vit ses premières années à Tarbes ; à l'âge de 7 ans, il vit à Tarnos avec ses parents puis, assez rapidement, à Boucau. 

 

À 20 ans, Émile est un jeune homme de taille moyenne (pour l'époque) avec ses 1,62 m. Il est châtain et à les yeux gris. Son niveau d'éducation, situé à 3 sur une échelle qui va de 0 à 5 lors du conseil de révision, indique qu'il sait lire, écrire et qu'il a suivi correctement sa scolarité obligatoire. Il exerce la fonction de forgeron, somme toute assez logique avec un père qui a été maréchal-ferrant et qui travaille aux Forges de l'Adour.

Atelier de chaudronnerie des Forges de l'Adour

Source : ville-Tarnos

-Il est incorporé en 1899 au 24e régiment d'artillerie. Il y devient artificier maître-ouvrier en fer en septembre 1902. Il quitte l'armée en 1902 avec son certificat de bonne conduite.

 

Sa fiche matricule nous apprend qu'il a eu de petits soucis avec la justice. Il est jugé à trois reprises par le tribunal correctionnel de Bayonne, de Dax et de Bordeaux et condamné deux fois. En 1891, il est acquitté "comme ayant agi sans discernement" dans une affaire de vol. Il n'avait que 13 ans. En 1897, c'est pour avoir chassé sans permis qu'il est condamné à 16 francs d'amende. Enfin, en 1899, la peine est plus lourde : huit jours de prison pour complicité d'adultère. En gros, il a eu une relation avec une femme mariée qui a du être condamnée pour adultère et son amant, en l'occurrence Émile, est le complice.

 

C'est lors d'une période militaire en tant que réserviste, au camp de Ger dans les Pyrénées-Atlantiques qu'Émile trouve la mort : le 27 décembre 1905, il chute d'une voiture, chute provoquant une hémorragie interne qui lui fut fatale. 

Extrait de la fiche matricule d'Émile Edmond GIRAUDON

Source : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

Il laisse une veuve et une petite fille âgée d'un an. En effet, Émile s'était marié à Boucau le 11 septembre 1903 avec Marie-Louise QUINTAL. Marie-Louise est née à Saint-Dizier en 1877, en Haute-Marne (à une centaine de km à l'Ouest de Nancy). Son père, Casimir, est contremaître. Avec son épouse, Anne VALETTE, ils vivent à Boucau. Émile GIRAUDON et Marie-Louise QUINTAL ont eu une petite fille le 26 février 1904, Madeleine Albertine. Je n'ai hélas pas de détail pour le mariage et la naissance de Madeleine : pour la commune de Boucau, les registres d'état civil aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques ne sont disponibles que pour l'année 1900.

 

Madeleine Albertine GIRAUDON se marie à Bordeaux en 1932 avec Pierre Lucien LYS avec qui elle a eu quatre enfants. Elle meurt en 2001 à Saint-Jean-de-Luz à l'âge de 97 ans.

2.2.2. Octavie GIRAUDON (1880-1899)

Je crée un paragraphe sur Octavie mais en fait, je ne sais rien d'elle. Éventuellement, je peux utiliser ces quelques lignes pour souligner qu'il est plus facile d'avoir des renseignements concernant les garçons de la famille, grâce à leur fiche matricule, que sur les filles. Il est possible que la famille ait habité Tarnos en 1886 (ils y ont un enfant en 1885) mais les recensements en ligne ne sont pas disponibles pour cette année aux Archives départementales des Landes. Que nous reste-t-il d'Octavie ? Pas grand-chose. Voyons son acte de décès.

Acte de décès d'Octavie GIRAUDON

Source : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

L'information essentielle aurait été la cause du décès d'Octavie mais hélas, il est excessivement rare que les actes la mentionne. On apprend seulement qu'elle est morte à 7h du matin, sans doute chez ses parents et que le décès est déclaré par deux voisins, un ouvrier, Jean COCOYNACQ et un coiffeur, Ramon FERNANDEZ. Qualifiée de ménagère, Octavie n'avait donc pas d'activité professionnelle salariée. C'est tout et c'est hélas très peu.

2.2.3. Eugénie GIRAUDON (1881-?)

Personnage intéressant qu'Eugénie GIRAUDON. Déjà, c'est un des deux enfants de Charles GIRAUDON et Jeanne HAURET à dépasser les 30 ans. Et son parcours est un peu atypique. Je ne sais rien de sa vie avant son premier enfant. Celui-ci voit le jour en 1912, dans la principauté de Monaco. qui est à la fois une ville et un État (en gros, une cité-État). C'est dans le quartier de La Condamine (quartier qui correspond à la zone autour du port de Monaco) que Jeanne Rose Vincente RAGNOLI naît, à la maternité de l'hôpital. C'est le père de l'enfant, Pascal Natalin RAGNOLI, qui déclare la naissance. Lui et Eugénie GIRAUDON ne sont pas mariés. Pas encore.

Parlons un peu de Pascal Natalin RAGNOLI. Il a 25 ans à la naissance de sa fille Jeanne et Eugénie en a 30. Il est né à Menton en 1886 d'un père musicien originaire de Brescia en Italie, Jean-Baptiste RAGNOLI (mais il signe avec le prénom de Giovanni dans l'acte de naissance de son fils), et d'une mère à priori sans profession nommé Rose BAVESTRELLO. À la naissance de leur fils aîné Ernest, en 1882, Jean-Baptiste RAGNOLI, qui était cordonnier, avait 32 ans et son épouse 24. Je n'ai pas trouvé de mariage à leur nom à Menton. Ils se sont donc mariés ailleurs, et peut-être en Italie.

 

Un an avant son service militaire, Pascal Natalin RAGNOLI apparait dans le recensement de 1906 de la ville de Menton. Il vit avec sa mère, blanchisseuse et son frère Ernest, matelot. Lui-même est ferblantier. Toujours en 1906, au moment de son conseil de révision, son père est décédé (ce que l'on supposait avec le recensement de 1906 où seule sa mère apparait). Pascal mesure 1,70 m, à les cheveux noirs, les yeux châtains et un nez fort. Son degré d'instruction est de 3. Il fait son service à partir de 1907 comme canonnier et il devient soldat musicien en 1908. Il est libéré du service en 1909 et passe dans la réserve. 

 

En 1910, Pascal RAGNOLI déménage à Monaco et devient sapeur-pompier. C'est là que, deux ans plus tard, il a un enfant avec Eugénie GIRAUDON. Ce sont-ils rencontrés à Menton ? Vivait-elle déjà à Monaco ? Et pourquoi a-t-elle quitté Boucau pour les Alpes-Maritimes alors que visiblement, elle n'exerce pas d'activité professionnelle, au moins en 1912 ? Les questions sont nombreuses et je en vois pas comment trouver les réponses avec les sources disponibles en ligne.

 

Pascal et Eugénie se marient en octobre 1914, dans la commune de Saint-Mandrier-sur-Mer. Pascal est soldat réserviste. Il a intégré le 3e régiment d'artillerie coloniale dans le cadre de la mobilisation générale de 1914. Sans doute se marient-ils en raison du départ prochain de Pascal pour le front où une partie du 3e RAC est déjà engagée dans les opérations. Le mariage est aussi l'occasion de légitimer la petite Jeanne Rose Vincente. Deux des quatre témoins sont eux aussi des réservistes du 3e RAC.

 

En mars 1915, Eugénie GIRAUDON, désormais épouse RAGNOLI, accouche de son deuxième enfant, un petit garçon Jean Henri Charles. Il a du être conçu au cours de l'été 1914, avant le mariage. Ce qui explique peut-être aussi le mariage en octobre. L'enfant naît à La Condamine, à Monaco. La sage-femme de 25 ans s'appelle Amélie FUHRER. Ce nom a du être dur à porter pendant la Seconde Guerre mondiale !

 

Je ne sais rien d'autres sur Eugénie GIRAUDON. Son époux, Pascal RAGNOLI a servi dans les FFI pendant la Seconde Guerre mondiale. Son dossier de résistant porte la cote de  GR 16 P 497576 R. Peut-être en demanderai-je une copie, par curiosité. Grâce à son acte de naissance, on sait qu'il se remarie en septembre 1945 à Monaco avec une dénommée Lucie BERNARDI. Est-il veuf ? C'est une probabilité sans doute plus grande qu'un divorce. Mais n'ayant pas l'acte de décès d'Eugénie GIRAUDIN, je ne peux pas l'affirmer.

Jeanne Rose Vincente RAGNOLI (1912-?)

Le premier enfant d'Eugénie GIRAUDON et de celui qui n'était pas encore son époux, Pascal RAGNOLI, est donc née dans le quartier de La Condamine à Monaco en 1912, à la maternité locale. Son acte de naissance, en mentions marginales, permet de voir qu'elle s'est mariée à trois reprises :

  • en 1930 avec Auguste Joseph PELLEGRIN
  • en 1940 avec Émile Louis CORTASSA
  • en 1947 avec Adolphe Jules AZZUCIARELLI

Je ne sais rien d'autres concernant Jeanne RAGNOLI.

 

Jean Henri CHARLES RAGNOLI

Deuxième enfant du couple et avec une naissance après le mariage (mais pas la conception), je ne connais de Jean RAGNOLI que la date de son mariage qui est mentionnée dans son acte de naissance, en 1941, avec Andréa Jacqueline BARBERO, et son décès : il meurt en 1995, à l'âge de 80 ans.

2.2.4. Charles Eugène GIRAUDON (1885-1908)

Charles Eugène, qui a le même prénom que son père, est le septième enfant de Jeanne "Léontine" HAURET. Il naît à Tarnos et non pas à Tarbes comme les cinq précédents enfants du couple (et pour rappel, le premier, né à Saint-Geours-de-Maremne était un enfant mort-né). Après Émile Edmond, c'est le deuxième garçon qui arrive à l'âge adulte. Son père travaille à ce moment-là comme mécanicien aux Forges de l'Adour.

 

Voyons les informations que nous trouvons dans sa fiche matricule. Ses cheveux et ses yeux sont châtains. Charles Eugène est petit, même pour l'époque : il ne mesure qu'1,55 m. Il exerce le métier de forgeron. C'est un "inscrit maritimé au quartier de Bayonne le 11 mai 1906". Qu'est-ce que cela signifie ? De 1665 jusqu'en 1965, l'inscription maritime (qui s'est d'abord appelée "le système des classes") permettait de fournir à la marine militaire française des matelots, essentiellement issus du littoral et le plus souvent des métiers de la mer. L'institution a évolué dans le temps. Je donne un lien en fin du paragraphe renvoyant à un site très intéressant qui propose un historique de l'inscription maritime. 

 

Charles Eugène (le fils) a-t-il  servi comme marin dans l'armée ? Pas sûr. Sa fiche signalétique ne mentionne rien. En 1908, Charles Eugène décède à Tarnos. S'il était mort à Boucau, je n'aurai pas eu accès à son acte de décès (sur le site des AD64, pas de registre disponible en ligne pour Boucau après 1900). Mais pour Tarnos, le site des AD40, les registres des décès sont disponibles jusqu'en 1910. Cherchons l'acte du décès qui a eu lieu le 13 octobre 1908.  

Acte de décès de Charles Eugène GIRAUDON

Source : Archives départementales des Landes

 

Bien que la cause du décès ne figure pas dans l'acte, il est possible de proposer une hypothèse plausible. Charles Eugène meurt à Tarnos (il habite Boucau chez ses parents) et sur son lieu de travail, aux Forges de l'Adour, à 16h, c'est-à-dire pendant les horaires de travail. Il a vraisemblablement été victime d'un accident de travail, très fréquents en cette période dans les forges, un métier très dur et dangereux. Il avait 23 ans. Célibataire, il n'a pas, à priori, de descendance.

2.2.5. Léon GIRAUDON (1893-1917)

Léon GIRAUDON est le neuvième enfant de Jeanne "Léontine" HAURET et de son époux ; deux ans avant Léon, une petite fille, Marie-Louise, a vu le jour mais elle a trouvé la mort 1 an plus tard. Il naît au Boucau et grandit donc dans une famille ouvrière plutôt pauvre.

 

En 1913, il passe devant le conseil de révision. Il est blond, les yeux châtains et exerce le métier de coiffeur ; il est le premier garçon de la famille à ne pas travailler dans les métiers de la forge mais cela se comprend quand on lit sa fiche. Il est ajourné pour "faiblesse". Il mesure seulement 1,50 m et son degré d'instruction est plus faible que  celui de ses frères (il est à 2 contre 3 pour ses aînés). Léon aurait du commencer son service en 1914. Ajourné en 1913, les choses changent avec le début de la guerre. Il est incorporé dans le 6e régiment d'infanterie et arrive au corps le 17 novembre 1914. Mais il n'y reste pas longtemps. La commission de réforme de Saintes le classe dans le service auxiliaire pour "faiblesse générale et défaut de poids". Il ne pèse que 45 kg. Il est détaché à la poudrerie de Toulouse en 1915. En 1916, il est de nouveau réformé pour bronchite spécifique par la commission de Toulouse et rayé des contrôles le 17 mars 1916.

 

Il ne profite pas réellement de se vie civile car il décède au Boucau le 2 avril 1917. Il avait 27 ans.

2.2.6. Henri GIRAUDON (1897-1975)

Henri est le dixième et dernier enfant de Jeanne "Léontine" HAURET et de Charles Eugène GIRAUDON. À sa naissance au Boucau le 6 juillet 1897, ses parents ont 41 ans pour elle et 51 ans pour lui. Son père est mécanicien. Quand il naît, vivent encore avec ses parents et lui trois frères et deux sœurs. Mais Octavie meurt quand Henri à 2 ans et, au début du XXe siècle, ses frères Emile et Charles Eugène décèdent à leur tour. Il ne reste plus que lui, son frère Léon et sa sœur Eugénie qui a 16 ans de plus que lui et on sait qu'elle ne reste pas dans la région. Il est fort possible qu'il n'est donc comme compagnie que son frère Léon qui n'a que deux ans d'écart avec lui ; mais Léon meurt quand Henri à 20 ans. 

 

20 ans, c'est l'âge du conseil de révision habituellement. Là, nous sommes encore en pleine guerre. Henri est donc incorporé dès 1916. À 19 ans, il est clerc de notaire. Il mesure 1,62 m, à les cheveux noirs, les yeux gris et le nez busqué. Son degré d'instruction est de 4, ce qui fait de lui le plus éduqué de sa famille. Il échappe ainsi au dur métier de la forge. Revenons à la guerre : il est intégré au 42e régiment d'infanterie coloniale ; il est nommé caporal en octobre 1916 puis passe au 1er régiment d'infanterie coloniale du Maroc en novembre 1916. Il est blessé à deux reprises : d'abord à Louvemont le 21 décembre 1916 puis à Urtebise (sic) d'après sa fiche matricule. Il s'agit en fait d'un lieu-dit, la Ferme d'Hurtebise, situé aux Chemins des Dames, près de Craonne, où a lieu l'offensive de Nivelle à partir d'avril 1917. Ce sont des éclats d'obus qui le touche à la jambe gauche. Il est médaillé mais, sans jeu de mot, ça doit lui faire une belle jambe. Il a aussi une blessure et des gelures au pied droit qui entraînent des "troubles trophiques" (c'est-à-dire une mauvaise circulation du sang). Mais surtout, il est amputé de la cuisse gauche "au tiers moyen". Il est désormais pensionné permanent pour une invalidité à 90 %. La commission de réforme revient sur son cas et il obtient une surpension. Il n'est pas appareillable, il a une ostéophyte (excroissance osseuse) assez volumineuse au moignon, des réactions névralgiques et des douleurs continues. Son invalidité est désormais de 100 % avec d'abord + 5 % puis +12 % (ce qui doit correspondre à sa surpension).

 

Rappelons qu'il a seulement 20 ans quand il est amputé.  

Extrait de la fiche matricule d'Henri GIRAUDON

Source : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

 

En 1926, à l'âge de 29 ans, à Tarnos, Henri épouse une jeune fille qui a 10 ans de moins que lui, Marie-Louise CROMBETTE. Elle est parisienne de naissance, fille d'un peintre en bâtiment et d'une couturière. À la fin la Première Guerre mondiale, après 13 mois de combat et 23 mois de captivité, Hyppolite Louis CROMBETTE, originaire de Lille, père de Marie-Louise, a de nombreux soucis pulmonaires, ce qui lui vaut de toucher une pension temporaire de 20 %. Si la première commission de réforme qui lui accorde sa pension est celle de la Seine (il habite Paris), à partir de 1922, sa situation est gérée par la commission de réforme de Bayonne. On peut donc en conclure qu'il a du déménager soit dans le Sud-Ouest des Landes soit au Nord-Ouest des Pyrénées-Atlantiques. Et sans doute à Tarnos où sa fille rencontre Henri GIRAUDON. Ce qui serait d'autant plus logique que l'épouse d'Hyppolite, Jeanne LACOMME, est originaire de Tarnos où elle est née en 1884. Cherchant à vérifier mon hypothèse, j'ai trouvé, dans le recensement de Tarnos pour l'année 1931, la famille CROMBETTE : Hyppolite, son épouse Jeanne LACOMME et la mère de cette dernière, deux filles et une petite fille (sans doute une enfant naturelle). 

 

Trois enfants naissent après le mariage d'Henri GIRAUDON et de Marie-Louise CROMBETTE : André Jean Charles en 1927, Léone Marie Louise Claude en 1931 et Monique Henriette en 1933.

Extrait du recensement de la commune de Tarnos en 1936

Source : Archives départementales des Landes

Henri GIRAUDON, employé de bureau (à priori dans un emploi de comptable) vit avec son épouse Marie-Louise et deux de leurs trois enfants. Le garçon, André, qui a 9 ans, n'est pas présent au domicile parental. Je ne sais pas où il vit à ce moment-là. 

 

André Jean Charles GIRAUDON décède en 1949, à l'âge de 21 ans.

 

Léone Marie Louise Claude GIRAUDON se marie à l'âge de 20 ans, à Ondres (Landes) avec un dénommé Jean Marcel FOSSATS dont elle divorce en 1972. Elle a alors 40 ans.

 

Monique Henriette GIRAUDON épouse en 1962 Gabriel Élie VIGNAUD à Niamey, capitale du Niger., ancienne colonie française de l'Afrique Occidentale Française et indépendante depuis 1960.

 

Henri GIRAUDON décède en 1975 à Ondres (Landes).


Quelques liens pour les lecteurs désirant approfondir quelques sujets :

  • Pour l'historique de l'inscription maritime, voir l'historique très bien fait du site CIMARCONET (Consultation de l'inscription du Cotentin sur Internet)
  • Pour la Compagnie des chemins de fer du Midi et le chemin de fer en général dans les Landes, trois sites peuvent être consultés avec intérêt : Le train des Landes, Voies ferrées des Landes ; pour approfondir plus spécifiquement la Compagnie des chemins de fer du du Midi, l'article de Christophe BOUNEAU, intitulé La Compagnie des chemins de fer du Midi, acteur du développement régional du grand Sud-Ouest, 1852-1938 que l'on peut consulter sur I-Revue est plus que conseillé.
  • Pour les Forges de l'Adour, un documentaire réalisé par la ville de Boucau a été mise en ligne sur Youtube par Patrice NAVARRE. Cela relate l'implantation des Forges à Tarnos et Boucau, la vie des ouvriers, les luttes sociales, le tout avec des témoignages d'employés de l'entreprise qui a fermé ses portes en 1965. 

2.2. Jeanne "Eugénie" HAURET (1864-1947), épouse DEPAUL

Jeanne HAURET est le quatrième enfant de Jeanne BARON (qui a 36 ans au moment de la naissance de Jeanne) et de Jean-Ciprien HAURET (37 ans). Mais à sa naissance, le frère et la sœur qui l'ont précédée sont morts. Elle vit donc avec ses parents, sa grande sœur Jeanne "Léontine" et, trois ans plus tard, une petite sœur, Jeanne "Marie". Elle se prénomme Jeanne à l'état civil, mais on la surnomme Eugénie.

 

Jeanne "Eugénie" sait écrire puisqu'elle signe son acte de mariage, comme ses deux autres sœurs, à la différence de ses parents. En 1886, l'année de son mariage, sa grande sœur est partie vivre à Tarbes avec son mari et elle réside avec sa jeune sœur et ses parents. Elle ne semble pas avoir d'activité professionnelle.

Extrait du recensement de Saint-Geours-de-Maremne en 1886

Source : Archives départementales des Landes

 

En 1886, elle épouse un ouvrier de Tarnos qui doit travailler dans les Forges de l'Adour. Il est probable qu'elle l'ait rencontré par l'intermédiaire de sa sœur aînée, Jeanne "Léontine", qui habite Tarnos avec son mari Charles Eugène GIRAUDON, lui-même travaillant pour les Forges de l'Adour. Elle a 21 ans quand elle épouse Vincent DEPAUL qui en a 36.

 

Vincent DEPAUL est un enfant de l'hospice de Dax. L'hospice de Dax, avec un hospice pour vieillards, une école professionnelle et une école secondaire, formait le "Berceau de Saint-Vincent-de-Paul", en référence à Vincent de Paul, né à Pouy, un village proche de Dax, en 1581, et canonisé e 1737. Le bébé, recueillit dans l'hospice, a donc été prénommé Vincent et on lui a attribué le patronyme de DEPAUL. Il est né le 21 mai 1850 ou peut-être avant, puisque son acte de naissance, établi le 21 mai 1850, parle juste d'un enfant "né nouvellement". 

 

Le mariage se déroule dans la commune de résidence de Jeanne "Eugénie", à savoir Saint-Geours-de-Maremne, le 5 août 1886. Ses parents sont présents ; Vincent DEPAUL étant un enfant de l'hospice, la question ne se pose pas. Les témoins sont des artisans ou commerçants de Saint-Geours-de-Maremne (deux charpentiers, un cordonnier, un négociant). Le couple part vivre à Tarnos où Vincent DEPAUL travaille aux Forges de l'Adour, comme Charles GIRAUDON, époux de Jeanne "Léontine" HAURET, la sœur de Jeanne "Eugénie" HAURET. Vincent est un des témoins de de la déclaration de naissance de Léon GIRAUDON en 1893 et Charles GIRAUDON est témoin lors de la déclaration de la naissance de plusieurs enfants de Vincent

 

Entre 1887 et et 1904, Jeanne "Eugénie" et Vincent ont huit enfants. Elle a 22 ans et lui 37 pour le premier et respectivement 38 et 53 pour le dernier. Comme pour les enfants de Jeanne "Léontine" HAURET et Charles GIRAUDON, tous n'arrivent pas à l'âge adulte. Les quatre premiers naissent à Tarnos et les quatre suivant à Boucau. 

  • Jean Baptiste Adolphe DEPAUL naît en 1887, un an après le mariage de ses parents mais décède à l'âge de 7 ans en 1894.
  • Louis naît en 1889 ; je n'ai pas sa date de décès mais il se marie à l'âge de 28 ans.
  • Charles meurt en 1892, neuf mois après sa naissance en mai 1891.
  • Jeanne naît en 1893 et décède à 26 ans, en 1919, à priori célibataire et sans enfant. Elle était tailleuse.
  • Louise Marthe décède à l'âge de 82 ans ; elle est née en 1896 et meurt en 1978.
  • Marie Gabrielle naît en 1900 et décède en 1913.
  • René Gabriel ne vit que 7 mois entre 1902 et 1903.
  • Albert Jules meurt à un mois de ses 80 ans ; dernier né de la famille en 1904, il s'était en 1984. 

Je ne vais évoquer ci-dessous que les trois enfants de la famille qui ont une descendance. Mais avant, parlons un peu des parents : Vincent DEPAUL décède le 1er janvier 1929 à l'âge de 78 ans, ce qui, pour l'époque et compte-tenu de son difficile métier dans l'industrie des Forges de l'Adour, montre une bonne résistance. Jeanne "Eugénie" fait également preuve d'une belle longévité : elle meurt à 82 ans en 1947. Sa sœur Jeanne "Léontine" avait atteint l'âge de 72 ans mais c'est mon arrière-grand-mère, Jeanne "Marie" HAURET qui, avec ses 89 ans, à le record en matière de longévité.

Cette photo de la communion de Jean LEIÇARRAGUE en 1937 montre quelques membres de la famille de Jeanne "Eugénie" HAURET et de Vincent DEPAUL

  • N° 3 : Jeanne "Eugénie" HAURET, qui a 73 ans sur la photo.
  • N° 16 : Louise Marthe DEPAUL, sa fille (41 ans).
  • N° 9 : Albert Jules DEPAUL, son fils (33 ans)
  • N° 7 : Jean Vincent DEPAUL, son petit-fils, fils naturel de Louise Marthe. Il a 12 ans sur la photo.
  • N)12 : peut-être Louis GIRAUDON.

2.2.1. Louis DEPAUL (1889-?)

Louis DEPAUL naît à Tarnos en 1889 mais grandit en grande partie à Boucau où son père travaille comme ouvrier aux Forges de l'Adour. À 20 ans; il mesure 1,64 m et il a les cheveux châtains clairs, un nez fort et une fossette au menton. Il travaille comme tourneur sur métaux, sans doute aux Forges, comme son père. Il devient par la suite surveillant de tableaux et de machines. Il est ajourné en 1910 pour faiblesse mais en 1911, il est bon pour le service, qu'il accomplit au 34e régiment d'infanterie de Mont-de-Marsan. Il passe caporal en 1913 avant d'être envoyé dans la disponibilité.

 

En 1914, il est mobilisé et part dans son régiment jusque vers la fin de l'année 1915 où il est détaché dans un atelier de construction à Tarbes. Sa fiche matricule n'est pas très précise sur la cause de cette décision. Nous y reviendrons. En tout cas, il finit la guerre non pas sur le front mais à l'usine. En 1919, il est détaché aux Forges de l'Adour.

 

Après la guerre, il touche une pension.

Extrait de la fiche matricule de Louis DEPAUL 

Source : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

Cette commotion et cette blessure à la tête sont-elles les conséquences d'une blessure reçue au front ? La fiche ne le précise pas ; on se doute que c'est la conséquence de son affectation dans une usine à Tarbes en 1915, mais il est étrange que la fiche ne mentionne pas les causes de la blessure.

 

En 1917, avant la fin du premier conflit mondial, il épouse Philomène EZCALONA. Il a 28 ans et sa promise est âgée de 20 ans. Je n'ai pas l'acte de mariage. Ils se sont mariés à Boucau en 1917 et les actes ne sont disponibles en ligne sur le site des Archives départementales que jusqu'en 1900. Philomène est la fille d'un couple de nationalité espagnole, Francisco EZCALONA, manœuvre travaillant aux Forges de l'Adour, et Eulalia BOROY, son épouse, ménagère.

 

Je ne sais rien d'autres sur Louis DEPAUL et son épouse Philomène, ni s'ils ont des enfants, ce qui est probables, ni où et quand ils décèdent.

Aucune certitude, mais il y a une forte probabilité que cette photo soit celle de Louis GIRAUDON. Sur cette photo, prise lors de la communion de Jean LEIÇARRAGUE, neveu de Louis, sont réunis tous les membres vivants de la famille : la mère, Jeanne "Eugénie" HAURET veuve GIRAUDON et ses enfants Marthe Louise GIRAUDON et Albert Jules GIRAUDON. Je n'ai de Louis que la description de sa fiche matricule, qui précise qu'il a un nez fort et une fossette au menton, deux caractéristiques de la personne sur la photo. En 1937, date de la photo, Louis a 48 ans, ce qui semble aussi correspondre à l'âge de l'homme ici photographié.

2.2.2. Louise Marthe DEPAUL (1896-1978)

Louise Marthe DEPAUL cinquième enfant de Jeanne "Eugénie" HAURET et de Vincent DEPAUL naît en 1896 à Boucau. Elle exerce le métier de couturière. À 29 ans, en 1925, elle a un enfant naturel, prénommé Jean Vincent. Son patronyme est DEPAUL puisque c'est un enfant naturel. Son père est connu, Jean LASSALE, mais il ne reconnait pas l'enfant. 

 

Elle se marie sur le tard, en 1938, à l'âge de 40 ans, à Boucau, avec un commerçant qui est domicilié à Biarritz et qui s'appelle Roger Samuel LOPÈS. Ils ont quasiment le même âge ; il est de 1897. Il a participé à la Grande Guerre et il a reçu deux blessures, une à la cuisse gauche et  au thorax au printemps 1918, ce qui entraîne des troubles pulmonaires qui lui valent une pension et la croix de guerre.

 

À gauche, Marthe Louise DEPAUL, en 1937, avec son fils Jean Vincent. Elle a 39 ans et lui 12. Nous sommes à Saint-Geours-de-Maremne, lors de la communion du neveu de Marthe, Jean LEIÇARRAGUE.

Extrait de la fiche matricule de Samuel LOPÈS

Source : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

Samuel décède en 1973 à Biarritz à l'âge de 75 ans et Marie-Louise meurt à Hasparren à l'âge de 82 ans, en 1978.

2.2.3. Albert Jules DEPAUL (1904-1984)

Je ne peux pas dire grand chose sur Albert Jules DEPAUL, dernier enfant de Jeanne "Eugénie" HAURET. Il est né en 1904 à Boucau et je n'ai pas son acte de naissance pour des raisons que j'ai expliquées plusieurs fois ci-dessus. Je sais qu'il est métallurgiste (un peu dans la continuité de la famille, aux Forges de l'Adour), qu'il se marie assez tard, à l'âge de 45 ans en 1950 avec Agnès Odette CASTETS et qu'il meurt un peu avant ses 80 ans en 1984, à Bayonne. 

Albert Jules DEPAUL en 1937, à l'âge de 33 ans.

2.3. Jeanne "Marie" HAURET (1867-1957), épouse DUTEN

Jeanne "Marie" HAURET, née en 1867; est le dernier enfant de Jean Ciprien HAURET et de Jeanne BARON. C'est également mon arrière grand-mère et a donc une page qui lui ait consacré.