Mise à jour le 27 janvier et le 11 mars 2021
Mise à jour le 11 février 2024
Commençons d'abord, pour y voir plus clair, par un petit arbre généalogique de Julie PERRIAT (qui, je le rappelle, est la mère d'Yvonne GOURDON, ma grand-mère maternelle).
En construction
Rien n'est simple avec cette famille. Mon arrière grand-mère et son frère, Julie et Léon, sont nés sous le patronyme de PERRIAT. C'est ce nom qui a été inscrit dans les actes de naissance que j'ai trouvés dans l'état civil numérisé d'Orthez. Le nom de leur père, âgé de 36 ans à la naissance de Léon en 1869 et de 38 ans à celle de Julie en 1871, est noté comme étant Pierre PERRIAT. Pourtant, lors de son mariage en 1867, il s'appelait Pierre PERRIAT dit FLOURET.
Un peu d'onomastique ?
- PERRIAT est sans doute un dérivé du prénom Pierre utilisé comme patronyme.
- FLOURET vient vraisemblablement du latin florus, fleur et/ou de Saint Flour, apôtre de l'Auvergne et évêque de Lodève (dans l'Héraut).
- LABORDES ; je cite le texte de Jean TOSTI (auteur du dictionnaire des noms) à propos de ce patronyme : "Toponyme très fréquent, désignant une ferme, une métairie. Le nom borde désignait au départ une maison en planches (francique bord = planche) ou une grange. Le patronyme LABORDE (habitant d'une borde, ou originaire d'un lieu-dit La Borde) est surtout fréquent dans le Sud-Ouest." Précisons également que LABORDE est le nom de famille le plus porté dans le Béarn.
Pierre PERRIAT dit FLOURET est né dans la commune de Bérenx le 19 septembre 1832. Son père, prénommé Philippe, exerce le métier de forgeron ; il a 26 ans au moment de la naissance de Pierre, à priori son premier enfant. Sa femme, la mère de Pierre donc, Marie MAISONNAVE (ou MAYSONNAVE) a un an de moins que son mari. Elle ne semble pas exercer une activité professionnelle Notons que l'enfant est né à domicile (ce qui n'a rien d'extraordinaire à cette époque) dans la maison familiale, appelée maison Flouret... Philippe PERRIAT dit FLOURET est lui-même originaire de Bérenx ; Marie MAYSONNAVE, elle, est née à Salles-Montgiscard. Ils se sont mariés en 1829 à Bérenx. Lui est né en 1805 et elle en 1806.
Acte de naissance de Pierre PERRIAT dit FLOURET. Son père, Philippe PERRIAT dit FLOURET est mentionné comme étant forgeron, âgé de 26 ans.
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques.
La commune de Bérenx (ou Berencs en béarnais) est traversée par le gave (la rivière) de Pau. Je vous invite à consulter la page Wikipédia concernant cette commune qui comptait 833 habitants en 1831, un an avant la naissance de Pierre PERRIAT dit FLOURET. Elle se situe à environ 8 à 10 km d'Orthez (selon les routes). C'était, en ce début de XIXe siècle, une commune essentiellement agricole, avec entre autre de nombreux pêcheurs (le saumon est une des ressources locales) et un peu d'artisanat. Mon ancêtre Philippe PERRIAT dit FLOURET était le, ou un, des forgerons du village.
À priori, Pierre est le premier né du couple et, d'après mes recherches, il n'aura qu'un frère qui naît à Bérenx en 1835 et qui sera également prénommé Pierre (ce qui ne facilite pas les recherches généalogiques !).
MAJ :
en fait, les deux garçons ont également deux sœurs : Jeanne, qui naît en 1842 et Marie en en 1846, toutes les deux à Bérenx. Le premier enfant, Pierre, serait donc né trois ans après le mariage et les suivants sont assez espacés. Mais j'ai peut-être raté quelques naissances.
Je ne sais pas quand la famille PERRIAT dit FLOURET / MAISONNAVE quitte Bérenx pour Orthez. Après 1846, c'est la seule certitude... Si je pouvais avoir accès aux recensements de population des deux communes, je pourrais éventuellement répondre à la question. Mais, pour l'instant, les Archives départementales des Pyrénées Atlantiques n'ont pas mis en ligne les recensements des différentes communes du département. Je ne peux hélas pas me rendre facilement à Pau depuis mon Pas-de-Calais résidentiel.
Jeanne LABORDES est la fille de Jean LASBORDES. et de Jeanne HONTAAS. Elle naît en 1842 dans la commune de Carresse, dans le département des Basses Pyrénées (nommé aujourd'hui les Pyrénées Atlantiques). Cette petite commune comptait 710 habitants en 1741. Elle est située à proximité de Salies-de-Béarn, à une vingtaine de km à l'ouest d'Orthez.
Acte de naissance de Jeanne LASBORDES
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
L'écriture de l'acte de naissance n'est pas des plus facile à lire. On va donc proposer une petite transcription.
L'an mil huit cent quarante deux, le dix-huit juin à deux heures du soir
par devant nous Germain [Tilhot ?] maire officier de l'état civil de la commune de
Carresse canton de Salies département des Basses Pyrénées est comparu Jean
Lasbordes journalier âgé d'environ vingt-sept ans domicilié de la présente commune
lequel nous a présenté un enfant de sexe féminin né aujourd'hui à neuf heures du
matin fille de lui déclarant et de Jeanne Hontaas son épouse et auquel il
déclare vouloir donner le prénom de Jeanne. Lasdite déclaration et présentation
faites en présence de Pierre [Cartau ?] tisserand âgé de quarante-deux ans
et de Jean Duclau cantonnier âgé de de trente ans tous domiciliés au dit lieu de
Carresse et où les témoins ont signé avec nous le présent acte de naissance ce que
n'a fait le déclarant pour ne savoir à ce qu'il a déclaré de ce faire interpellé par
nous le dit maire
Jean LASBORDES est donc âgé de 27 ans à la naissance de Jeanne et son épouse, Jeanne HONTAAS en a 31. Une famille pauvre, sans doute, en raison du métier de journalier, c'est-à-dire d'ouvrier agricole.
D'après mes recherches, Jeanne a une sœur plus âgée de trois ans, et aura ensuite deux sœurs plus jeunes, toutes les trois prénommées Marie. Les deux dernières ne naissent pas comme les deux aînées dans la commune de Carresse mais dans la commune de Mesplède, à l'Est d'Orthez.
Pierre PERRIAT dit FLOURET se marie à l'âge de 34 ans, à Orthez, avec Jeanne LABORDES, qui en a 25. Nous sommes le mardi 20 août 1867.
Extraits de l'acte de mariage de Pierre PERRIAT dit FLOURET et de Jeanne LASBORDES.
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques.
Deux extraits de l'acte de mariage sont proposés à la lecture : le début, qui présente les futurs mariés avec leurs parents et la fin de l'acte, avec les témoins et les signatures. Nous avons pu noter quelques différences dans les deux familles. Côté PERRIAT dit FLOURET, c'est une famille d'artisans et, chose qui a son importance, Philippe, le père de Pierre, forgeron, sait écrire. Il signe l'acte de naissance et l'acte de mariage. Côté LABORDES, la famille est plus pauvre et Jean, le père de Jeanne, ne sait pas signer l'acte de naissance.
Relevons quelques erreurs dans l'acte : Philippe PERRIAT dit FLOURET, père du marié, se voit attribuer l'âge de 60 ans, ce qui est presque vrai (il en a 61) ; son épouse, Marie MAISONNAVE est déclarée avoir 50 ans : en fait, elle en a 59. Elle n'a que quelques mois d'écarts avec son mari.
À l'inverse, on attribue l'âge de 60 ans à Jeanne HONTAAS, mère de la mariée, qui n'en a que 56. Jean LABORDES est décédé depuis déjà 12 ans. Il est mort en 1855 à Salies. Jeanne LABORDES et sa mère habitent désormais à Orthez.
Pierre PERRIAT dit FLOURET, exerce la profession de tanneur. Il n'a pas repris le métier de son père (forgeron). Jeanne LABORDES est ouvrière, mais l'acte ne précise pas dans quel domaine.
Les témoins du mariage exercent les professions de cordonnier (deux témoins), menuisier et sergent de ville. Tous signent sauf les mères des époux. Jeanne LASBORDES signent également tout en orthographiant son prénom "Jane". PERRIAT père et fils ont abandonné, dans la signature, le "dit FLOURET".
Deux enfants naissent rapidement après le mariage :
- Léon en 1869 ;
- Julie en 1871.
Tous deux naissent à Orthez. Et puis, plus rien. Je perds la trace de la famille PERRIAT-LABORDES jusqu'au mariage de Julie en 1889.
En me référant à l'acte de mariage de Julie PERRIAT, je sais que son père est déjà décédé Il ne semble pas avoir trouvé la mort à Orthez, où il travaillait comme tanneur et où sont nés ses deux enfants. En tout cas, je n'ai rien trouvé dans les registres d'état civil de la ville d'Orthez. Et je n'ai pas trouvé trace non plus de son décès à Bordeaux où vivent ses enfants et leur mère (son épouse donc) Jeanne LABORDES ou LASBORDES au moment du mariage de Julie. On peut juste affirmer qu'il est mort entre 1871 (naissance de Julie) et 1889 (mariage de Julie) soit entre ses 39 et 57 ans.
Grâce à l'acte de mariage de Julie PERRIAT on peut également savoir que l'acte de décès contient des omissions (voir l'extrait ci-dessous). Des erreurs sur le nom peut-être, ce qui expliquerait mes difficultés à le trouver ? Si les "futurs" ont remis les actes nécessaires à leur mariage comme il est mentionné plus bas, cela indique sans doute que l'acte n'a sans doute pas été rédigé à Bordeaux...
Extrait de l'acte de mariage de Marcel Gourdon et de Julie Perriat. Source : Archives Bordeaux Métropole.
En ce qui concerne Jeanne LASBORDES, mère de Julie PERRIAT et veuve de Pierre PERRIAT dit FLOURET, je suppose qu'elle a trouvé la mort à Bordeaux mais je ne sais pas quand. Me lancer dans une recherche sur les actes de décès, même en passant par les tables décennales, dans une ville aussi peuplée que Bordeaux, c'est un peu décourageant. Lors du mariage de sa fille Julie en 1889, Jeanne LASBORDES a seulement 47 ans. Ce qui encore jeune... À partir de quand chercher ? Si je pouvais avoir accès au recensement de population, ma tâche serait facilitée. Mais ce n'est guère possible actuellement. Espérons une mise en ligne de ces actes prochainement sur le site Archives Bordeaux Métropole (ce qui a été fait depuis).
Mise à jour de janvier 2021
Comme je l'ai noté au paragraphe précédent, j'ai longtemps été bloqué concernant la vie de Pierre PERRIAT dit FLOURET et son épouse Jeanne LABORDES. Parfois, il suffit d'une piste, d'un acte, pour retrouver le fil d'une histoire. Mais là, c'est en m'abonnant au site Filae que j'ai pu trouver l'information manquante. J'avoue que j'y étais réticent. En effet, l’État et les départements dépensent beaucoup d'argent dans la numérisation des actes de l'état civil et autres sources (les recensements, les registres militaires, etc.). Et ce travail, long et coûteux, mis en ligne gratuitement sur les sites des Archives départementales pour l'usager, est ensuite exploité dans des sites qui font payer l'accès à ces mêmes documents. Est-ce un scandale ? Bah, oui et non... Le "plus" des sites payants, c'est bien sûr l'indexation des patronymes qui permet une recherche via un moteur de recherche. Et cette indexation à un coût. Ce qui peut justifier les abonnements payants de Filae. Donc, une fois tout mis en balance, sachant que je paye pour ce travail d'indexation qui me permet de débloquer des situations que je n'arrive pas à débrouiller seul, j'ai payé pour un petit mois. Je reprendrai ensuite mon travail de fourmi qu'est la recherche dans les registres de l'état civil. D'autant que l'indexation ne me semble pas toujours optimale et des actes concernant mes ancêtres du XIXe siècle ne sont pas référencés malgré l'affirmation que l'on peut retrouver l'ensemble de l'état civil français du XIXe siècle. Et la transcription des noms propres laisse parfois à désirer.
Mais revenons à nos moutons après ces digressions.
C'est l'acte de remariage de Jeanne LABORDES qui m'a permis de trouver la date et le lieu du décès de Pierre PERRIAT dit FLOURET. Et avec la date et le lieu, l'acte du décès en lui-même.
Acte de décès de Pierre PERRIAT dit FLOURET
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
C'est un employé de l'asile Saint-Luc qui déclare le décès de Pierre PERRIAT (le "dit FLOURET" a disparu du patronyme) et si son domicile est toujours à Orthez, c'est à l'asile de Pau qu'il meurt le 17 août 1873. Il a 40 ans. L'asile de Saint-Luc est un asile d'aliénés. Pour quelle raison était-il interné ? Depuis combien de temps ? Difficile de le savoir.
C'est en juin 1838 que la loi FERRUS, dite loi sur les aliénés, remplie une sorte de vide juridique concernant les "fous", vide juridique ou plutôt "flou" juridique, qui dure depuis 1789. Jusqu'à la Révolution française, les "fous" étaient enfermés par lettres de cachet, le plus souvent à la demande de la famille (une lettre servant à la transmission d'un ordre particulier du roi, permettant, par exemple, l'incarcération sans jugement, l'exil ou encore l'internement des personnes). Ils étaient enfermés dans les hôpitaux généraux ou des dépôts de mendicité entre autres. À partir de 1789, les lettres de cachet et les dépôts de mendicité sont supprimés. Que faire des fous ? L'idée première est d'enfermer les malades mentaux dans des établissements spéciaux où ils seraient soignés. Plusieurs projets voient le jour, en particulier à Paris, à Bicêtre ou à la Salpêtrière, qui accueillent des aliénés de la capitale et de la province. On remplace les chaînes par des corsets de toiles. Mais dans le reste de la France, la situation reste compliquée. Ce sont les mairies et la justice qui s'occupent des malades mentaux ; le plus souvent, ils sont enfermés en prison, dans des dépôts de mendicité (de nouveau institués sous l'Empire) et, plus rarement, hospitalisés. Des questions restent en suspens : qui doit payer pour les aliénés indigents ? La commune, le préfet, le département, l'État ? Doit-on les enfermer pour protéger la société ou les soigner ? Doit-on créer des hospices ou des établissements de détention ? Malgré les circulaires et les rapports, la situation n'avance guère. En 1837, un projet de loi sur les aliénés est présentée à la Chambre des députés. Le débat parlementaire qui permet l'adoption de cette loi dure 18 mois. La loi de juin 1838 (Loi FERRUS donc) ordonne que, dans chaque département, doit être créé un établissement public destiné à recevoir les aliénés et les soigner. Désormais, ce sont les médecins, les aliénistes, qui peuvent enfermer ou libérer les malades mentaux et non plus les juges.
L'asile de Saint-Luc à Pau.
Source : Bibliothèque patrimoniale. Réseau des médiathèques. 5_037_1_R. Communauté d’agglomération de Pau-Pyrénées, 2005.
Actes de mariage de Jeanne LASBORDES et de Jean BOUSCO
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
Jeanne LASBORDES devient veuve à 31 ans. Son mari, Pierre PERRIAT, on l'a vu, décède dans l'asile d'aliénés de Saint-Luc à Pau. Elle déménage à Bordeaux avec ses enfants et ne semble pas avoir noué de relation. En tout cas, elle n'a pas d'autres enfants (à priori) que ceux qu'elle a eu avec son défunt mari, Léon et Julie.
En 1895, Jeanne LASBORDES a quitté Bordeaux. Sa mère, Jeanne HONTAAS, avec qui elle vivait à Bordeaux est morte en 1882 et ses deux enfants sont mariés et vivent à Bordeaux.
Et c'est à Biarritz, à l'âge de 52 ans, qu'elle se marie avec un employé, née comme elle dans le Béarn, Jean BOUSCO. Il a 57 ans. Il est veuf lui aussi et sa défunte femme s'appellait Jeanne LABORDE ! Et c'est également en 1895 que Jean BOUSCO marie sa fille prénommée Marie, à Biarritz. Notons que la mère de Jean BOUSCO s'appelait également Marie BOUSCO puisque c'est un enfant naturel.
Je ne connais pas les dates de décès de Jean BOUSCO et de mon ancêtre Jeanne LASBORDES. Cela fera l'objet de quelques recherches dans l'état civil de Biarritz.
Julie PERRIAT est mon ancêtre directe, une de mes deux arrières grand-mères du côté maternel. Elle a donc, à ce titre, une page qui lui ait consacrée.
Mise à jour du 11 février 2021
Julie PERRIAT est née à Orthez en 1871, fille de Pierre PERRIAT dit FLOURET et de Jeanne LASBORDES. Julie a un frère plus âgé, Léon. Il est né en 1869, à Orthez également. Grâce à son registre matricule, on a une description physique de Léon.
Sources : Archives départementales de Gironde, cote 1 R 1052/356.
Une taille moyenne, pour l'époque en tout cas, blond aux yeux bleus avec un nez fort... Son niveau d'instruction est de 0. Il ne sait donc ni lire, ni écrire. Il est dispensé de service militaire car il est fils unique de sa mère veuve (à comprendre comme seul descendant mâle). De plus, il est également réformé pour "mauvaise denture". On apprend également qu'il meurt le 1er mai 1898 à 29 ans. Autre information contenue dans sa fiche matricule : il est condamné pour vol à six jours de prison le 24 août 1897. Une visite récente aux Archives départementales de Gironde m'a permis d'obtenir quelques détails sur ce vol
C'est volumineux, c'est poussiéreux, il n'y a pas de table des matières, ni d'index. Ce sont les jugements du tribunal correctionnel de Bordeaux. Ici, c'est le volume des jugements de juillet à août 1897. Pour compliquer la recherche, les différents jugements ne sont pas datés individuellement ; seul le premier du jour porte une date. Il faut donc parcourir plusieurs dizaines voire des centaines de pages avant de trouver une date pour se repérer. Mais avec de la patience, on trouve...
Source : Archives départementales de Gironde.
Léon PERRIAT a commis son vol avec un complice, Jean LARRAT, né à Bayonne et âgé de 38 ans ; il serait veuf sans enfant. Léon est déclaré raffineur, Jean LARRAT est manœuvre. Il me semble qu'on signale deux enfants pour Léon PERRIAT mais je n'ai rien trouvé allant dans ce sens.
Mise à jour de juin 2020 : voir plus bas pour son mariage et ses enfants.
Et donc le vol.
L'écriture du greffier laissant à désirer, je propose une transcription ; les faits ont eu lieu le 23 août 1897 à Bordeaux :
"les prévenus ont soustrait frauduleusement une certaine quantité de vin au préjudice d'une personne restée inconnue, en buvant à l'aide d'un chalumeau, à une barrique (déposée ?) sur les quais".
Reconnaissons-le, ce n'est pas le casse du siècle ! Mais comme ils ont été vus et dénoncés, la justice suit son cours. LARRAT écope d'un mois de prison, sans doute parce qu'il récidive, Léon PERRIAT de six jours "seulement". Pour les frais, ils doivent également s'acquitter solidairement du paiement d'une somme de sept francs et trente-neuf centimes.
Rédigé en juin 2020.
Intrigué par la mention d'enfants dans le compte-rendu du jugement du tribunal correctionnel de Bordeaux concernant le vol commis par Léon PERRIAT, j'ai commencé à chercher dans les actes de naissances. Je commence en général à chercher 18 ans après la naissance d'un individu dont je cherche à connaître sa descendance potentielle. Léon étant né en 1869 à Orthez, mais sa sœur s'étant mariée à Bordeaux en 1889 où elle vivait avec sa mère, je suis parti de l'hypothèse qu'il vivait et fut donc père (éventuellement) à Bordeaux. C'est une tâche un peu fastidieuse que de chercher des actes dans les registres de Bordeaux, la ville étant importante d'un point de vue démographique et les registres divisés en trois sections. Mais il faut être patient quand on fait de la généalogie.
Quand on cherche, on trouve parfois (et parfois non). Ici, j'ai réussi à trouver un enfant dont le patronyme était PERRIAT, le 25 février 1894. Il est le fils de Léon PERRIAT et de son épouse légitime, une dénommée Marie Eléonor (sic) BALLANS.
Cependant, pour éviter les risques d’homonymie (il peut exister plusieurs Léon PERRIAT), je suis parti à la recherche de l'acte de mariage pour avoir une confirmation car sur l'acte de mariage, les parents sont mentionnés.
Je recommence mes recherches pour trouver un mariage ayant eu lieu avant 1894, date de la naissance de l'enfant prénommé André. Dans la table décennale des mariages à Bordeaux section 1 (j'ai eu de la chance, cela m'a évité de parcourir les sections 2 et 3), je trouve un mariage d'un Léon PERRIAT et d'une Marie BALLANS en 1891. Je vais ensuite sur le registre des mariages et je trouve l'acte. Il s'agit bien du frère de Julie PERRIAT.
Extrait de l'acte de mariage de Léon PERRIAT et Marie BALLANS, le 9 avril 1891.
Cote : Bordeaux 2 E 311 - Registre des Actes de mariages de Bordeaux, section 1, 1891-1891.
Source : Archives Bordeaux Métropole.
D'après l'acte, Léon PERRIAT, qui a 21 ans, vit avec sa mère au 24 de la rue Planterose, petite rue du quartier Saint-Michel pour ceux qui connaissent Bordeaux, qui fait le lien entre la basilique Saint-Michel et les "Capus" (c'est-à-dire le marché des Capucins). C'est une maison du vieux Bordeaux, de deux étages et qui ne paie pas de mine. Le métier de Léon est mentionné mais n'est pas très précis : on le dit "employé". Cependant, par d'autres sources, on sait qu'il est raffineur.
Son épouse, Marie Eléonor BALLANS, née à Bordeaux, est orpheline de père et de mère et c'est donc son grand-père paternel qui donne son consentement (bien qu'elle soit majeure). Elle a 23 ans et elle est lisseuse (ce qui, à Bordeaux, signifie repasseuse). Petite particularité : elle habite au 24 rue Planterose : est-elle la voisine de Léon ou déjà sa concubine ?
Les témoins sont un verrier, un employé, un boucher (de Caudéran) et enfin le beau-frère du marié, Marcel GOURDON, 28 ans, manoeuvre.
Encore une fois, l'acte mentionne les erreurs dans l'acte du décès du père de Léon, Pierre PERRIAT dit FLOURET.
Mise à jour du 11 mars 2021
J'ai trouvé deux autres enfants pour le couple Léon PERRIAT et Marie BALLANS autre qu'André (évoqué au paragraphe suivant). Il s'agit d'une fille, Julie Gabrielle, née le 14 décembre 1891, neuf mois tout juste après le mariage de ses parents. Enfin, un garçon, Ernest Louis, naît le 1er juin 1896. Ce qui pose un problème puisque le jugement parlait de deux enfants pour Léon. Et là, nous en avons trois. Deux hypothèses se présentent à nous : soit le tribunal a fait une erreur, soit un des enfants est mort en bas âge avant le jugement de 1897. Les deux actes de naissances ne proposent aucune mention marginale, ce qui est souvent le cas, à cette période, en cas de décès ou de mariage. Donc, des recherches à faire en perspective. Notons que je n'ai pas trouvé de fiche matricule au nom d'Ernest Louis PERRIAT. Comme il aurait dû être mobilisé en 1916 en pleine guerre, je suppose qu'il a du décéder avant ses 20 ans. Encore des recherches en perspective.
André PERRIAT, né le 25 février 1894, est déclaré le lendemain par la sage-femme de l'hospice de la maternité, Marie DUPUCH, 21 ans. L'hospice en question n'est pas mentionné mais comme les deux témoins sont des domestiques qui résident au 1 rue Jean Burguet, il n'est pas difficile de comprendre qu'il s'agit de l'hôpital Saint-André.
Pour l'anecdote, Jean BURGUET est l'architecte qui a conçu le nouvel hôpital Saint-André, inauguré en 1829, remplaçant l'ancien hôpital fondé par le chanoine Vital Carles en 1390, "ruine branlante, empestée par les effluves de la Devèse" (pour la source de ces informations, cliquez ici.). Situé rue des Trois Conils, le vieil hospice fut détruit en 1889 (à l'exception de la porte de chapelle, de style gothique, conservée grâce à Leo DROUYN et visible actuellement au musée d'Aquitaine).
L'ancien hôpital Saint-André rue des Trois Conils.
Revenons à André PERRIAT. Que pouvons-nous savoir de lui ? Pas grand chose. Les seules informations, outre son acte de naissance, proviennent de son registre matricule.
Trois registres matricules répondent au nom d'André PERRIAT. Une appartient à un homonyme, fils de Jean PERRIAT et de Jeanne PUCHEN ou PUCHEU. Les deux autres correspondent à André PERRIAT fils de Léon et de Marie BALLANS.
Je ne sais pas exactement pourquoi il a deux fiches à son nom.
Qu'apprenons nous concernant André avec ses deux fiches matricules ? Il est blond, à les yeux gris bleus et mesure 1,68 m, ce qui est un peu plus grand que la moyenne. Son degré d'instruction est de 3. Il exerce le métier de cultivateur et habite au 166, route de Bayonne (renommé plus tard cours de l'Argonne). En 1912, il est engagé volontaire, pour cinq ans, au 10e régiment de hussards. Il disparait au tout début de la Grande Guerre, le 2 ou le 4 septembre 1914 à Guise ou à Sancy dans l'Aisne. Comme il n'apparait pas dans la liste des prisonniers des Allemands, il est reconnu mort.
Mise à jour du 11 février 2024
La généalogie, ce n'est pas une activité compliquée. Il faut un peu de curiosité, un peu de réflexion, un peu d'observation et énormément de temps et de patience ; et donc de persévérance.
Le temps est un facteur essentiel car il faut dépouiller des dizaines, des centaines voire des milliers d'actes. Et quand on remonte le temps à la recherche de ses ancêtres, cela fait rapidement beaucoup de monde, de lieux, de communes, de paroisses, de patronymes. Il est assez aisé de remonter jusqu'à une dizaine de générations, ce qui fait un peu plus de 100 individus (1022 plus moi). Donc, 1022 actes de naissance ou de baptême, de mariage, de décès ou de sépultures. C'est un minimum...
Léon PERRIAT est le frère de mon arrière grand-mère, Julie PERRIAT. J'aime bien être complet mais je privilégie mes ancêtres directs. Cependant, c'est un membre de la famille assez "proche", un arrière grand-oncle ; pas proche de moi, mais proche dans le temps.
Bref, j'ai repris un peu mes recherches en partant des recensements de Bordeaux, mis en ligne récemment. Et c'est une source précieuse d'informations.
Je me suis concentré sur l'année 1896. Pourquoi ? Parce que Léon PERRIAT et son épouse Marie BALLANS viennent d'avoir leur troisième et, à priori, dernier enfant. Parce que l'acte de naissance comporte l'adresse des époux. Et les recensements, sauf exception, ont lieu les années en 1 et en 6.
Source : Archives Bordeaux Métropole.
Cote : BORDEAUX 1 E 369
On observe que le couple vit dans la rue Andronne, au numéro 11 où le nouveau né voit le jour le 1er juin à 6h du matin et se voit prénommé Ernest Louis.
Maintenant, le recensement. L'outil de recherche du site Archives Bordeaux Métropole est vraiment bien fait. Toutes les rues ont été indexées et il suffit de taper le nom de la voie et l'année qui vous intéresse et on a le bon canton et le bon volume. Mais pour les cours et les avenues sont souvent réparties sur plusieurs livrets. Ce qui n'est pas le cas pour la rue Andronne.
Source : Archives Bordeaux Métropole
Cote : BORDEAUX Canton_5_Vol._1_F_0138
Première observation : le recensement contient des erreurs. Léon PERRIAT et Marie BALLANS se sont mariés en 1891 et ont eu deux enfants, Julie Gabrielle en
1891 et André en 1894. Je sais qu'André vit au moins jusqu'à 20 ans puisqu'il part à la guerre (voir plus haut). Donc, le "Louis" de 4 ans est le jeune André et il n'a pas 4 ans mais
2.
Deuxième observation : pas de petite fille de 5 ans. Ce qui rend plausible l'hypothèse d'un décès entre sa naissance et 1896. Je me lance donc dans la recherche, dans les tables décennales, entre 1891 et 1896, d'un décès pour une Julie PERRIAT. Et je trouve après un temps assez long (à Bordeaux, les noms sont classés par ordre alphabétique pour le première lettre mais ensuite, c'est chronologique et par section) : une Julie PERRIAT apparait dans la liste des décédés, le 21 janvier 1893. Cela me permet de trouver son acte de décès.
Source : Archives Bordeaux Métropole.
Cote : BORDEAUX 1 E 369
Ernest Louis PERRIAT est introuvable dans les fiches matricules. Cela peut indiquer un décès avant ses 20 ans. Je repars donc à la recherche d'un acte dans les tables décennales entre sa date de naissance et ses 20 ans, âge où il aurait du faire son service et partir au front (il aurait eu 20 ans en 1916). Je ne cherche pas dans les recensements. Après celui de 1896, il devrait y en avoir un en 1901. Mais Léon PERRIAT meurt en 1898 et je n'ai aucun indice sur l'adresse de Marie BALLANS en 1901.