Martin LARRETIÈRE fils (1709-1778) et son épouse Marthe LAGESTE (?-1767)                SOSA 144 et 145

Corrections le 20 mai 2021

1. Le mariage de Martin LARRETIÈRE et de Marthe LAGESTE en 1733

1.1. Une origine difficile à identifier pour Marthe LAGESTE

Martin LARRETIÈRE, né en 1709, est le seul enfant identifié de Martin LARRETIÈRE et de Jeanne PINSOLLE. On ne sait rien de son enfance ni de sa jeunesse.

Il épouse une jeune femme nommée Marthe LAGESTE en 1733 ; il a 24 ans. On le déclare pasteur (c'est-à-dire en charge d'un cheptel, moutons, brebis ou chèvres) sur l’acte de mariage. Marthe LAGESTE habite à Rivière, d’après l’acte de mariage. Elle a dû naître vers 1712. Ses origines restent floues et je suis très sceptique sur les informations recueillies par d'autres généalogistes à son sujet. Ils lui attribuent une naissance le 24 janvier 1709 ou le 8 avril 1712, dans les deux cas à Soustons. En janvier 1709 (ni même en février), aucun acte disponible dans le registre paroissial des baptêmes, mariages et sépultures de Soustons ne vient étayer cette affirmation. Et le 8 avril 1712, c'est une Jeanne LAGÈRE qui est baptisée ; de Jeanne LAGÈRE à Marthe LAGESTE, la différence est importante mais pourquoi pas ? Cependant, il faudrait étayer un peu ce choix. En l'état, je préfère ne rien affirmer et accepter l'idée que je ne connais pas la date de baptême et donc de naissance de Marthe LAGESTE. Mes recherches tant à Soustons qu'à Rivière n'ont rien donné.

Le couple a six enfants, trois filles et trois garçons.

Dans l’ordre :

- Martin (1735),

- Estienne (1736),

- Jean (1740),

- Marthe (1744 ?),

- Françoise (1745)

- Marguerite (1748).

1.2. Le patronyme LARRETIÈRE a du mal à se fixer

Pour le patronyme de mon ancêtre Martin, né en 1709, les variations sont nombreuses :

  • lors de son baptême : LARRETIÈRE
  • lors de son mariage, son nom est coupé par une déchirure de la feuille ; on ne lit que "LARR..."
  • lors du baptême de ses enfants :
    • baptême de Martin : nom quasiment illisible par effacement de l’encre ;
    • baptême d’Estienne : "LARRETGÈRE" ;
    • baptême de Jean : "LARRETGIÈRE" ;
    • baptême de Françoise : le patronyme est peu lisible ; le vicaire semble avoir écrit "LARRAIÈRE" ;
    • baptême de Marguerite : "LARRECGÈRE" ;
  • enfin, dans son acte de sépulture : "LARRETGÈRE".

Donc, entre sa naissance et son décès à 69 ans, Martin a donc vu son patronyme écrit avec au moins cinq orthographes différentes. Si la première orthographe lors de son baptême correspond à celle de son père,  LARRETIÈRE, (ce qui est logique car c’est notre seule source concernant ses parents) et à celle de son fils aîné, son patronyme, à sa mort, est écrit avec la forme qu’il a conservée jusqu’à aujourd’hui (LARRETGÈRE) On voit pourtant que ce nom a connu de nombreux autres avatars (et il en connaît d’autres encore avec ses enfants), sans doute la conséquence conjuguée d’un nom un peu compliqué et de l’illettrisme de ceux qui l’ont porté et qui n’ont su l’épeler et signer les actes. Ou encore de leur absence, en particulier lors des naissances ou des décès, avec un nom rapporté par un témoin, un ami, un parrain, pas forcément plus alphabétisé. Et transcrit par un prêtre, un vicaire, un adjoint, un maire qui ne les connaissait pas toujours très bien où qui ne se référait pas aux actes précédents. Parfois, la différence d'orthographe s'observe à quelques jours d'intervalle voire même sur un même acte ! 

 Prenons un exemple :

Les deux actes ci-dessus concerne Pierre LARRETGÈRE, fils d'Estienne LARRETGÈRE, un des trois fils de Martin LARRETGÈRE et de Marthe LAGESTE. Il nait le 12 avril 1767 et meurt 23 jours plus tard, le 5 mai ("may"). L'officiant religieux est le même, le vicaire de Soustons, MOLIEU. Et ce même vicaire orthographie le patronyme de deux façons totalement différentes : ARATJÈRE pour le baptême et LARRAITHÈRE pour l'acte de sépulture

Source des deux actes : Archives départementales des Landes.

Cote : E dépôt 310 / ES 1247/1248

1.3. Les métiers de la famille LARRETGÈRE/LAGESTE

Martin LARRETIÈRE exerce plusieurs métiers et changent régulièrement de domicile tout en restant dans le village de Soustons. Rappelons qu'il est pasteur au moment de son mariage.

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Le mot de Clio sur le métier de pasteur.                                                                                                        Si l'on en croit l'abbé Joseph-Edouard BEAURRETON (1844-1929), érudit des Landes et du gascon landais qui, dans une de ses contributions au Bulletin de la Société de Borda intitulé "Esquisse sur le Sud-Ouest landais (Gosse et Maremne) vers la fin du XVIIIe siècle", aborde les activités économiques de ce petit "pays" du Sud-ouest des Landes, un pasteur recevait un revenu, un logement, faisait pacager le troupeau, le gardait et le soignait, pour une durée limitée (5 ans par exemple) et "avait part pour moitié dans les pertes et les profits". Ceci est vrai à la fin du XVIIIe siècle. La situation était-elle identique lors de son mariage en 1733 ? J'avoue ne pas avoir actuellement les moyens de le vérifier.                                            Sources : BEAURRETON Joseph, "Esquisse sur le Sud-Ouest landais (Gosse et Maremne) vers la fin du XVIIIe siècle", Bulletin de la Société de Borda, 1911, tome 2, pages 102 et 103, Dax.

Deux ans plus tard, en 1735 donc, il est toujours pasteur comme en témoigne l'acte de baptême de son premier enfant qui porte comme lui le prénom de Martin. En 1736, son métier n'est pas indiqué dans l'acte de baptême d'Estienne, quasiment illisible cependant. En 1740, pour la naissance de Jean, il est à nouveau déclaré pasteur et on apprend qu'il habite maison Bilon (voir photo ci-dessous). En 1745 puis en 1748, naissent Françoise et Margueritte : les actes ne précisent pas le métier de son père mais son domicile, maison Coulon (voir photo ci-dessous). Il a eu aussi Marthe mais je n'ai jamais trouvé son acte de baptême, juste son acte de sépulture.

 

Les informations sont à peine plus nombreuses dans l'acte de sépulture de Marthe LAGESTE, son épouse, décédée en 1767. Elle trouve la mort assez jeune, à 55 ans si l’on en croit les registres. Faute d'avoir trouvé son acte de baptême, on va garder cet âge supposé (ou plutôt estimé). On apprend que le couple exerce le métier de métayer et habite maison Lafille (voir photo ci-dessous).

 Martin est donc veuf à partir de juillet 1767. Il a déjà marié ses trois garçons (et perdu le premier, qui porte le même prénom que lui, Martin) et il est sur le point de marier sa  fille Françoise (en novembre 1767). Sa fille Marthe est morte en 1765 et il ne lui reste donc à charge que Margueritte qui a 19 ans et doit représenter plus une aide qu'une contrainte pour un veuf vieillissant. Notons que son fils aîné, Martin, était également métayer à maison Lafille et que la veuve de ce dernier, Françoise NOBLE, et ses trois filles (Marie, Jeanne et Marthe) continuent à y vivre, sans doute avec  Martin LARRETIÈRE père (veuf de Marthe LAGESTE).

 

1.4. Le décès de Martin LARRETIÈRE, veuf de Marthe LAGESTE

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Le mot de Clio sur l'âge au décès                                                                                                              Notre veuf décède à son tour en 1778 à l’âge de 69 ans, un âge plutôt respectable. En effet, au XVIIIe siècle, 23,4 % de la population masculine décédaient après 70 ans (ce qui finalement, n'est pas si mal ; au XVIIe siècle, seuls 7,8 % des hommes mourraient après 70 ans (et 7,6 % au XVIe siècle).                    Source : BOIS J.P., Les vieux, de Montaigne aux premières retraites, Fayard, 1989, page 160.

Acte de décès de Martin LARRETIÈRE / LARRETGÈRE.

Source : Archives départementales des Landes, cote E dépôt 310 / ES 1249

Au moment de sa mort, Martin LARRETIÈRE / LARRETGÈRE habite la maison Darrigade du Sable.

Grâce au site aussi passionnant qu'érudit intitulé Soustons : lieux dits et noms de lieux, animé par Alain CASTAIGNOS et André LABERTIT, je suis en mesure de proposer quelques photos des lieux où ont du habiter mes ancêtres, tout en précisant que l'architecture a sans doute évolué entre le XVIIIe siècle et les bâtiments photographiés aujourd'hui. N'étant pas du tout au fait de l'architecture locale, d'un point de vue géographique autant qu'historique, il n'est pas dans mon propos d'affirmer que la maison a réellement abriter mes aïeux dans l'état où elle se trouve actuellement.

Maison Bilon ou Billon

Maison Coulon ou Couloum

Maison Lafille, dans le quartier d'Hardy

2. Les six enfants de Martin LARRETIÈRE fils et de Marthe LAGESTE

Nous l'avons vu plus haut, Martin, le fils apparemment unique de Martin LARRETIÈRE et Jeanne PINSOLLE a eu avec son épouse Marthe LAGESTE six enfants, trois garçons et trois filles, qui ont tous atteint l'âge adulte. Nous pourrions donc penser que la pérennité du patronyme est assuré. Pourtant, ce ne fut pas réellement le cas.

 

Pour ne pas alourdir cette page, chacun des enfants va être l'objet d'une étude sur une page séparée où nous pourrons aussi évoquer leur descendance. Je vous invite donc à cliquer sur les liens suivants :

  1. Martin LARRETGÈRE et son épouse Françoise NOBLE
  2. Estienne LARRETGÈRE et son épouse Jeanne LAMOLIATTE
  3. Jean LARRETGÈRE et ses épouses successives, Jeanne LAUGA puis Jeanne BONNEFON
  4. Marthe LARRETGÈRE
  5. Françoise LARRETGÈRE et son époux Pierre DUCASSE
  6. Marguerite LARRETGÈRE et son époux Bertrand LAPENUE

3. La transmission du patronyme LARRETIÈRE/LARRETGÈRE