Rédigé par Laurent LARRETGÈRE.
Mise à jour en mars 2020.
De qui parle-t-on exactement ?
Martin LARRETGÈRE, né en 1735 à Soustons, est le fils aîné de Martin LARRETIÈRE, époux de Marthe LAGESTE et le petit fils de MARTIN LARRETIÈRE, époux de Jeanne PINSOLLE.
Petit rappel sous forme d'arbre généalogique...
Petite précision : deux cartes en fin de page vous permettront de vous repérez dans les communes citées plus bas.
Source : registre paroissial de 1753 à 1772, cote E dépôt 310 / ES 1247-1248, Archives départementales des Landes
Soustons en 1758
Nous sommes le lundi 30 janvier 1758. Ce jour là, dans une église romane du XIIe siècle qui n'existe plus aujourd'hui, Martin LARRETGÈRE, 22 ans, fils aîné de Martin LARRETGÈRE et de Marthe LAGESTE épouse Françoise NOBLE, 22 ans également.
Transcription
"Mariage à Dumas
L'an mille sept cens cinquante huit le trente unième janvier
je sousigné ay imparti la bénédiction nuptiale à Martin
Larretgère et à Françoise du Noble tous deux habitants de
la présente paroisse ayant proclamé les bans de leur [...] mariage
par trois dimanches consécutifs aux prônes des messes paroissiales
et [...] leur mutuel consentement de mariage en présence de
Bertrand Duvigneau, Antoine Conègre, Jean Brutails, Bertrand
Conègre qui ont signé avec nous"
Les parents de Martin sont sans doute présents au mariage bien que l'acte ne le mentionne pas : ils sont âgés, à ce moment là, de 49 ans pour son père (qui porte le même nom que lui) et sans doute de 46 ans pour sa mère (Marthe LAGESTE). Martin est le premier né des six enfants du couple, qui, en 1758, sont tous vivants et qu'on imagine entourer leur frère aîné. L'acte n'indique pas le métier de Martin.
Pour plus de renseignements sur les parents de Martin, cliquez sur les liens suivants : Martin LARRETIÈRE et Marthe LAGESTE et ses grands-parents, Martin LARRETIÈRE et Jeanne PINSOLLE.
Son épouse, Françoise NOBLE est la fille de Jean NOBLE et de Marie DUMORA, un couple de laboureurs de Soustons, qui se sont mariés en 1721. Françoise est née en 1735 ; c'est le septième enfant du couple (et pas le dernier puisque le couple a encore un garçon en 1738).
Martin LARRETGÈRE et Françoise NOBLE ont trois enfants :
Trois enfants, trois filles et pas plus car Martin trouve la mort en 1765, un 4 mai ; il a 30 ans. Françoise NOBLE reste veuve jusqu'à son décès en 1813, à 78 ans (même si on acte de décès déclare 81 ans). Sept ans de mariage et quarante-huit ans de veuvage... Elle décède à maison Lafille (Soustons), lieu de naissance de ses trois filles et lieu de décès de son mari. Il était métayer au moment de la naissance de Marthe en 1763 mais l'acte de décès de Françoise NOBLE, en 1813, la déclare "laboureur". Pour mémoire, un métayer exploitait la terre d'un bailleur en échange d'une part de la récolte (en général, la moitié). Cela le différencie d'un fermier qui lui versait un loyer fixe pour la terre qu'il exploitait. En général, en France, un laboureur désigne quelqu'un qui est propriétaire de la terre qu'il exploite ce qui n'est pas le cas ici.
Comme la plupart des autres LARRETGÈRE, Martin voit son patronyme orthographié de manière très variable. Le nom est correctement écrit (avec l'orthographe "LARRETGÈRE") lors des baptêmes de Jeanne et Marthe mais lors du baptême de Marie, on lit sur l'acte : "LARRAICGÈRE". Sur son acte de sépulture, son nom est écrit LARATGÈRE. Enfin, à la mort de Françoise NOBLE, on la déclare veuve de Martin LARREYÈRE.
Avec la naissance de trois filles, la possibilité de transmettre le patronyme est moindre, sauf si l'une d'elle a un enfant naturel, ce qui n'était guère une situation enviable à l'époque. À priori, ce ne fut pas le cas. Évoquons la situation des trois filles LARRETGÈRE du couple : Marie, Jeanne et Marthe.
Mise à jour de mai 2019
Un arbre généalogique vous attends à la fin de cette sous-partie si vous vous sentez un peu perdu...
Fille aînée de Martin LARRETGÈRE et de Françoise NOBLE, Marie se marie encore mineure, à 17 ans, le 24 septembre 1777, à Soustons. Elle habite toujours maison Lafille, avec sa mère veuve. Le marié est plus âgé : il a 26 ans et s'appelle Jean BRUTAILS.
L'union de Marie LARRETGÈRE ou LARRAICGÈRE avec Jean BRUTAILS porte ses fruits comme on dit. Ils ont au moins 7 enfants. Le patronyme "LARRETGÈRE" n'est pas le seul à varier avec les actes ; celui de BRUTAILS est lui aussi soumis à des fantaisies orthographiques lors des baptêmes ou des naissances des enfants (à partir de septembre 1792 et la création de la Ière République, les actes de naissances de l'état civil remplacent en tant qu'actes officiels les actes de baptêmes des registres paroissiaux) :
On peut noter l'amusant hasard qui fait naître trois des enfants de Marie LARRETGÈRE le 12 mars exactement, successivement en 1783, 1788 et 1792. La précédente naissance avait eu lieu le 10 mars 1780, ce qui n'est pas loin non plus. La période entre fin juin et début juillet semble féconde pour le couple.
Tous les enfants du couple naissent à Soustons et à maison Lafille ce qui peut nous laisser supposer que Jean BRUTAILS et Marie LARRETGÈRE ont repris l'exploitation de la mère de cette dernière, Françoise NOBLE, comme métayers si l'on en croit les actes de baptêmes de ses enfants.
Le patronyme de Marie souffre de nombreuses modifications lors de la rédaction des actes de baptême puis de naissance de ses enfants : REGGNERE en 1780, LAREGÈRE en 1783, LARRANIGÈRE ou LARRANIÈGÈRE en 1788, LARRETYÈRE avec beaucoup de ratures en 1792, LARREYÈRE en 1795 et 1799.
Marie meurt assez jeune, deux ans avant sa mère Françoise NOBLE, en 1811. Elle a 51 ans. On lui donne le nom de LARRIGÈRE sur l'acte de décès et l'âge de 52 ans, à tord. Son mari est un des deux témoins qui rapporte son décès, survenu le 5 juin à 22h ("10h du soir" sur l'acte).
La maison Lafille aujourd'hui, visible sur l'excellent site intitulé Soustons : lieux-dits et noms de lieux.
Sur les sept enfants de Marie LARRETGÈRE / LARRAICGÈRE, quatre se marient, une meurt enfant (sans certitude absolue) et je perds la trace de deux. Je fais donc un sort rapide à ces trois derniers :
- Enfant n°2. Nous avons déjà évoqué le sort de Jeanne BRUTAILS, 1780 et vraisemblablement décédée en 1790.
- Enfant n° 4. Barthélémi BRUTAILS (ou BRETAILS comme le nom est orthographié sur son acte de baptême) est le quatrième enfant de Marie LARRETGÈRE et de Jean BRUTAILS. Je n'ai trouvé aucun acte le concernant en dehors de son baptême : ni mariage, ni décès. Donc, deux hypothèses : son acte de sépulture ou de décès était trop peu lisible pour avoir été annoté sur le site de Généalogie du Bas Adour où je fais une grande partie de mes recherches ; deuxième hypothèse, il s'est marié en dehors des espaces géographiques couverts par le même site. Et je n'ai pas de pistes...
- Enfant n° 7. Jeanne BRUTAILS est née le 7 août 1799 à Soustons et c'est le seul renseignement que j'ai sur le dernier enfant de Marie LARRETGÈRE et de Jean BRUTAILS.
L’aîné, Gérard BRUTAILS épouse Marguerite BRUTAILS en 1814, à l'âge de 35 ans. Il est laboureur. Son épouse à 29 ans ; elle est la fille d'un couple de laboureurs de Soustons. Le nom de Marie LARRETGÈRE, décédée au moment du mariage de son fils Gérard, est correctement orthographiée dans l'acte. Le jeune couple a une fille, qui naît en 1815, le 2 février, prénommée Jeanne. Il semble que Gérard et Marguerite n'ont pas d'autres enfants. Ils déménagent à Saubion, à une dizaine de km au Sud de Soustons, où ils sont laboureurs à maison Grand Peyre. Leur fille unique s'y marie (non pas sous le nom de Jeanne mais sous celui de Marie, prénom de sa grand-mère ; n'oublions la fâcheuse habitude landaise, souvent évoquée dans notre site, du changement intempestif de prénom dans les actes, reflet sans doute du changement de prénom par rapport au baptême et/ou à l'état civil dans la vie quotidienne). Marguerite décède en 1841 et Gérard en 1849 (sous le prénom de Jean, prénom de son père). Elle avait 60 ans (sur l'acte de décès ; dans les faits, elle en a 56) et lui 72.
Le troisième enfant de Marie LARRETGÈRE et de Jean BRUTAILS, baptisée Jeanne (les prénoms ne sont pas très variés mais sont liés au choix des parrain et marraine ; Jean et Jeanne étaient des prénoms très répandus) est née en 1843 ; elle se se marie tardivement, en 1822, à l'âge de 38 ans. Elle vit à Tosse. Le mari, Jean DULER est un veuf de 42 ans, laboureur à Soustons. Il a perdu sa première femme, Margueritte LAHARY, qu'il avait épousé en 1814. Elle est morte en octobre 1821 (sous le prénom de Catherine). Comme il se remarie en février 1822, on voit que sa période de deuil est très courte : quatre mois. C'est assez fréquent quand le mari qui devient veuf est également père de jeunes enfants car il faut bien quelqu'un pour s'en occuper (et tenir la maison). Cependant, Jean DULER et sa première épouse n'avaient pas eu d'enfant...
Au mariage de Jeanne, le nom de sa mère Marie est orthographié LARRETYÈRE.
Jeanne BRUTAILS et Jean DULER ont deux enfants, deux filles, Catherine en novembre 1822 mais qui décède en janvier 1823, puis Jeanne en 1826. Jean DULER décède à l'âge de 70 ans, à maison Mautré, où sont nées ses deux filles. À sa mort en 1846, il était à nouveau veuf, Jeanne ayant trouvé la mort en 1844, à l'âge de 60 ans.
5. Le cinquième enfant de Marie LARRETGÈRE est une fille qui porte encore le nom de baptême de Jeanne. En mars 1792, l'état civil officiel reste le religieux, bien que pour plus très longtemps (le changement vers un état civil laïque intervient en septembre avec la création de la Ière République). En 1813, comme son frère aîné, elle épouse quelqu'un portant le même nom de famille qu'elle, Jacques BRUTAILS. C'est d'ailleurs le frère de sa belle sœur Marguerite BRUTAILS qui a épousé le frère aîné de Jeanne, Gérard, fils de Marie LARRETGÈRE / LARRAICGÈRE.
Le mariage a lieu à Soustons, le 18 mai 1813. Les époux ont le même âge, 21 ans. Jacques est laboureur à Soustons. Notons que le nom de famille de Marie LARRETGÈRE est respectée dans l'acte. Jeanne et Jacques ont cinq enfants, cinq filles : Marthe, Catherine, Marguerite, Margueritte et Jeanne (respectivement en 1815, 1817, 1820, 1823 et 1827). Jeanne décède en 1842 à l'âge de 50 ans. Que deviennent ses filles ?
Gérard BRUTAILS porte sans originalité le même prénom que son frère aîné. Il est né en 1795. Marie LARRETGÈRE, sa mère, a 35 ans au moment de sa naissance. Il se marie en 1815, un mois avant d'avoir 20 ans. Son père est présent (et consentant) mais sa mère Marie, dont le patronyme est orthographié LARRATYÈRE est déjà décédée. La jeune mariée est la fille, mineure (18 ans), d'un laboureur de Soustons où se déroule le mariage ; elle s'appelle Margueritte VIELA ou VIELLA et même BIELA (le nom du père est orthographié avec deux "l" et pour sa fille avec un seul "l", sur le même acte de mariage). Comme Gérard, elle est orpheline de mère. Cette dernière s'appelait Jeanne DOUSSI. Le couple a douze enfants, sept filles et cinq garçons, entre 1816 et 1841, toujours à Soustons, à maison Bourbon pour les quatre premiers, puis à maison Nauhic, maison Caunègre et enfin maison Peyrouticq pour les suivants.
Gérard BRUTAILS et son épouse décèdent à Soustons, lui à 63 ans en 1859 et elle à 73 ans en 1870, tous les deux dans la petite maison de Laché, future propriété d'un certain François MITTERRAND...
Gérard BRUTAILS et son épouse Margueritte n'ont pas toujours de la chance avec leurs enfants, certains mourant assez jeunes.
En 1861, à la naissance de sa dernière fille, Raymond n'est plus laboureur mais résinier. En 1864, Jeanne GADOU décède à l'âge de 38 ans laissant deux enfants encore jeunes. Il meurt à l'âge de 77 ans, dans la commune de Messanges, au Nord de Soustons, le 1er novembre 1899. Il était toujours résinier.
Source : Archives départementales des Landes, registres matricules 1903, Bureau Mont-de-Marsan-Bayonne, cote 168 W 23.
Revenons aux nombreux enfants de Gérard BRUTAILS et Marguerite VIELA...
Derrière François MITTERRAND, la bergerie de Laché ou Latché, lieu de vie et de décès de Gérard BRUTAILS, Marguerite VIELA et, entre autre, de leur fille Jeanne BRUTAILS. Ils furent gemmiers et cultivateurs.
Source : Manuel Bidermanas / akg-images ; 1972.
Jeanne LARRETGÈRE est la deuxième fille de Martin LARRETGÈRE et de Françoise NOBLE. Elle naît à Soustons, maison Lafille comme ses sœurs. Son parrain est son oncle, Étienne (ou Estienne) LARRETGÈRE, mon ancêtre direct. Sa marraine est Jeanne MINJOT, une proche visiblement car elle est marraine de plusieurs LARRETGÈRE. Sont cités comme présents dans l'acte de baptême son grand-père maternel, Jean NOBLE et Gérard PINSOLLE, parrain ou témoin, lui aussi, de nombreux LARRETGÈRE.
Source : acte de baptême de Jeanne LARRETGÈRE, cote E dépôt 310 / ES 1247-1248, Archives départementales des Landes.
Jeanne a déjà 30 ans quand elle épouse Salvat DARBLADE, du même âge. Ils se marient maison Duran, sans doute le domicile du mari puisque Jeanne vit maison Lafille avec sa mère veuve, Françoise NOBLE. Bien que l'on soit en 1793, l'acte de mariage garde l'ancien calendrier (celui d'avant l'instauration de la Ière République et son nouveau calendrier qui débute en septembre 1792, début de l'An I) en, précisant seulement que l'on est dans l'an second de la république. Sinon, il est bien indiqué que nous sommes le 24 avril 1793, à 11h. Le patronyme de Jeanne est orthographié LARRETJÈRE.
Petit contexte historique en avril 1793 : cela fait trois mois, presque jour pour jour que Louis XVI a été guillotiné ; au début du mois, le Comité de salut public a été créé et le jour même du mariage de Jeanne et de Salvat, le journaliste et médecin MARAT est acquitté par le tribunal révolutionnaire ; il avait été mis en accusation en raison d'un manifeste qu'on lui attribué appelant à l'insurrection. Il est assassiné trois mois plus tard par Charlotte Corday. Quels sont les impacts de la révolution à Soustons et dans la vie quotidienne de ses habitants ? Difficile de le savoir. Les registres paroissiaux ont été remplacés par les actes d'état civil mais quelles sont les autres conséquences ? Comment est vécue la guerre contre la coalition qui attaque la France, la levée en masse de février, le début des guerres de Vendée ?
En totale désuétude aujourd'hui, le prénom Salvat, parfois orthographié Salbat, est très spécifique de l'occitan et du Sud-Ouest. Cela signifie "sauveur", comme dans Salvatore ou Salvador. Le patronyme DARBLADE, issu sans doute d'ARBLADA ou ARBLADE est peut-être lié à l'érable. Mais d'après Pierre SALLES, auteur de l'ouvrage Origines des noms du Sud-Ouest, cette piste n'est guère convaincante ; mais c'est la seule...
Le couple Jeanne LARRETGÈRE et Salvat DARBLADE a trois filles : les deux premières sont prénommées Françoise comme leur grand-mère, la dernière s'appelle Marguerite. La petite Marguerite décède à 11 mois.
Jeanne décède à l'âge de 64 ans en 1826, maison Cachou ou Cachau ou encore Cachaou à Soustons. Salvat atteint l'âge de 72 ans. Il décède maison Jouanon en 1834 et on le dit laboureur et veuf de Jeanne LALICHERRE. Parmi les autres variantes de son nom, on peut lire LARRETYÈRE pour la naissance de sa fille aînée Françoise et LARREYÈRE au mariage de cette dernière. Pour sa deuxième fille nommée Françoise, c'est LARRETYÈRE sur l'acte de naissance et son premier mariage et LARRIÈRE lors de la rédaction de l'acte du second. On peut noter l'absence du nom des parents sur l'acte de décès des deux Françoise. Pour la naissance de Marguerite, le nom de Jeanne est orthographié LARREYÈRE et le nom des parents est absent de l'acte de décès.
Maison Jounanon. Source : Soustons : lieux-dits et noms de lieux Patrimoine et culture
Françoise DARBLADE a 19 ans quand elle épouse un jeune laboureur de Soustons qui répond au nom de Gabriel GOMMER. Il a 9 ans de plus que sa promise. Le nom de GOMMER, si j'en croit le site de Jean Tosti que je vous recommande, est une variante de GOMMIER, un nom d'origine germanique (gomo = homme et hari = armée). C'est assez surprenant pour un nom du Sud des Landes, d'autant que GOMIER ou GOMMER sont des patronymes plutôt issus de régions plus au Nord de la France. Sur l'acte de mariage, il est déclaré de père et de mère inconnus. D'où lui vient son nom ? Il a du lui être donné à l'hôpital de Bayonne qui accueillait les enfants "trouvés". Il est sans doute né vers 1786.
Le Rôle des enfants trouvés et abandonnés à l'hôpital est consultable en lignes aux Archives départementales des Pyrénées Atlantiques. On trouve essentiellement, au fil des pages, des enfants illégitimes dont souvent un des deux parents est connu, mais ce sont parfois des enfants abandonnés. Ils sont "donnés à nourrir" à des nourrices et parfois placés. On constate qu'hélas, la plupart ne survit pas longtemps. Si je prends l'exemple de la page 199 (consultée par curiosité), concernant une partie de l'année 1760, et qui enregistre l'entrée de huit enfants entre juin et août :
Ce qui fait huit morts...
Pour revenir à Gabriel GOMMER, je n'ai pas trouvé dans le registre des enfants trouvés le prénom de Gabriel en 1786. J'essaierai d'élargir chronologiquement mes
recherches ou les approfondir concernant l'attribution des noms.
Salvat DARBLADE, père de la mariée, est également un des quatre témoins. Il a 52 ans. Salvat est également le prénom que le couple donne à leur premier né :
Salvat GOMMER. Il voit le jour à maison Vignes. Suivent Jean en 1817, Bernard en 1821, Bertrand en 1823.
Bertrand meurt huit jours plus tard, maison Lahoune, où vivent désormais Gabriel et Françoise. Plus tard, c'est Jean, qui décède à l'âge de 6 ans, en 1824. Son nom est orthographié GOMER
avec un seul "M". Un autre GOMMER de Soustons, Léonard, voit parfois son patronyme orthographié GOMO...
C'est d'ailleurs sous le nom de GOMÈS que l'acte de décès de Gabriel est rédigé le 19 décembre 1867 ; il a 81 ans d'après l'acte (et c'est là on apprend qu'il
vient de l'Hospice de Bayonne). L'âge de 81 ans semble correspondre à la réalité, si l'âge de 28 ans à son mariage est correct. D'où l'estimation de l'année 1786 pour sa naissance. Françoise lui survit deux ans puisqu'elle décède en 1869. Tous les deux habitaient maison Lauga au moment de leur décès.
Françoise DARBLADE a donc quatre fils avec son mari Gabriel mais deux seulement ont survécu : Salvat et
Bernard.
Françoise DARBLADE est née en 1797, soit trois ans
après sa sœur prénommée également Françoise. L'aînée des Françoise s'est mariée en 1814 à 19 ans, la cadette se marie à 23 ans en 1821. Son époux s'appelle François
PLAISANCE, un laboureur de 32 ans, originaire de Saint-Geours-de-Maremne mais vivant à Soustons. Notons que PLAISANCE est un patronyme désignant l'origine géographique
de la personne ; d'après Jean TOSTI (sur son site Le dictionnaire des noms), c'est un toponyme très répandu, entre autres dans les Landes. Le couple à
cinq enfants : Jean en 1822, Étienne en 1823, Françoise en 1824, Marie en 1827 et Catherine en 1829.
François PLAISANCE meurt en 1829, après huit ans de mariage avec Françoise. Il a
sans doute 40 ans. Notons que dans tous les actes (à l'exception de celui de sa naissance), Françoise est prénommée Marguerite, comme sa sœur cadette décédée à l'âge de onze mois.
Après le décès de François PLAISANCE, Françoise "Marguerite" épouse, quatre ans après, un nommé Jean PICART, qui a dix ans de moins qu'elle : il a 25 ans, elle en a 35 (même si l'acte ne lui en donne que 34). Françoise "Marguerite" a eu quatre enfants avec son premier mari puis en a deux avec le suivant. Elle meurt assez jeune, à 49 ans en 1847 (sur son acte, on lui donne l'âge de 40 ans).
Examinons le recensement de Magescq en 1866 pour la famille formée par Arnaud DUFOURCQ et Françoise PLAISANCE (source : Archives départementales des Landes).
On peut observer que le couple ne semble avoir que trois enfants ; cela indique sans doute que la petite Françoise, née en 1854 et qui devrait avoir 12 ans a dû décéder. On peut noter aussi que le petit Placide se voit attribuer le nom d'Étienne, comme son grand frère. Une petite recherche sur les tables de Magescq m'a confirmé le décès de Françoise. Elle a trouvé la mort le 10 décembre 1863, à l'âge de 9 ans.
Reprenons notre propos concernant les enfants de Françoise "Marguerite" DARBLADE.
3. Marguerite DARBLADE est la dernière née du couple Jeanne LARRETGÈRE et Salvat DARBLADE. Il n'y a pas de longues histoires à raconter à son propos, ni de longues listes d'enfants, de petits-enfants... Marguerite nait en 1799 et meurt onze mois plus tard.
Acte de décès de Marguerite DARBLADE daté du 4 pluviose an VIII de la République. Il est précisé que : "Margueritte Darblade, âgée de onze mois est décédée hier à six heures du matin". L'adjoint municipal Etienne Teychoire précise qu'il n'a rédigé l'acte "après l'être assuré du décès de Darblade".
Source : Archives départementales des Landes ; cote 1 MIEC / 310-5
Marthe est la dernière née de Martin LARRETGÈRE et de Françoise NOBLE. Deux ans après, Martin trouvait la mort dans des circonstances que je ne connais pas à l'âge de 30 ans. Pendant longtemps, la date de naissance et de baptême de Marthe était le seul renseignement que j'avais pu trouver.
Acte de baptême de Marthe LARRETGÈRE.
Source : Archives départementales des Landes.
Transcription (j'ai gardé l'orthographe utilisée) :
L'an mil sept cents soixante trois et le treize novembre a été baptisée
née le dix du même mois Marthe Larretgere : fille légitime
de Martin Larretgere et de Françoise Noble métayer habitants de cette
paroisse. Le parin a été Dominique Dupuy métayer et marine
Marthe Lageste grande mère paternelle de la baptisée Ledit Dupuy
a signé ce que n'ont su faire les autres pour ne savoir de ce requis
par moy Costedoat archiprêtre.
Signature : Dupuy
Et puis plus rien. Pas de mariage et les décès de Marthe LARRETGÈRE ne la concernait pas. Il y a eu un décès d'une Marthe LARRETGÈRE en 1765 mais c'était sa tante née en 1744. Une autre Marthe LARRETGÈRE décède en 1812 mais c'est une cousine germaine (fille de son oncle Étienne LARRETGÈRE), née en 1764. Et je cherche toujours le décès d'une quatrième Marthe LARRETGÈRE, née en 1765, encore une cousine germaine, (fille de son oncle Jean LARRETGÈRE).
On pourra remarquer que les trois cousines nommée Marthe LARRETGÈRE naissent en 1763, 1764 et 1765, ce qui ne facilite pas toujours les recherches. Les trois cousines avaient la même marraine, leur grand-mère Marthe LAGESTE.
C'est une recherche sur son neveu Gérard BRUTAILS, fils de sa sœur aînée Marie LARRAICGÈRE / LARRETGÈRE qui m'a donné une piste. Le document qui suit est un extrait du recensement de la population de Soustons effectué en 1819.
Extrait du recensement de Soustons de 1819. Source : Archives départementales des Landes.
On observe que Gérard BRUTAILS, l'aîné de la famille et son épouse Margueritte BRUTAILS vivent avec les sœurs du premier (au moins deux, prénommées Jeanne, sans doute en raison des décès de son père en 1817 et de sa mère en 1811), avec un Martin BRUTAILS non identifié (peut-être le frère de son épouse Margueritte), avec leur fille Jeanne, déjà prénommée Marie à l'âge de 4 ans et une Marthe LARRETYÈRE de 54 ans.
Qui était cette Marthe ? Il ne peut pas s'agir de la mère de Gérard BRUTAILS, Marie LARRETGÈRE, même avec un autre prénom,
car elle est déjà décédée. Il reste deux possibilités : une tante, sœur de sa mère Marie, née en 1763 et dont je n'avais plus de trace ensuite ; ou, plus improbable, une
cousine. J'ai donc opté pour l'hypothèse la plus probable, à savoir qu'il s'agit de sa
tante.
Grâce à ce recensement, j'ai pensé que si Marthe LARRETGÈRE, tante de Gérard BRUTAILS, vit avec la famille de ce dernier, elle a du déménager à Saubion avec elle. Et je viens juste de trouver un acte de décès au nom de Marthe LALICHERRE, âgée de 70, qui a trouvé la mort en juillet 1834, maison Lapeyre... Maison où vit Gérard BRUTAILS son neveu et les DUBLANC, ses petits neveux. Et l'âge correspond à celui de la tante. C'est agréable de résoudre un problème de "disparition".
Acte de décès de Marthe LARRETGÈRE.
Source : Archives départementales des Landes.
L'acte de décès ne signale pas de mari (vivant ou décédé), ce que confirme l'absence d'acte de mariage à son nom, à Soustons ou à
Saubion.