Mise à jour en mars 2021
Mise à jour en décembre 2023
Les pages de ce site ne peuvent pas dépasser les 200 objets. Je pensais mettre sur la même page les parents, les enfants et les petits-enfants mais ce n'est pas possible. D'où la création de cette page concernant les enfants de Pierre DUTEN et Jeanne HOSSELEYRE. Vous pouvez cliquer sur le lien pour aller sur leur page pour avoir la première partie de l'histoire.
Je vais évoquer ici les enfants du couple qui sont donc les oncles et les tantes de ma grand-mère Maria DUTEN (sauf Antoine "Jeantil" DUTEN, qui est son père). Et tous les petits-enfants de Pierre DUTEN et de Jeanne HOSSELEYRE sont donc les cousins germains de ma grand-mère et de sa sœur Jeanne "Fernande DUTEN. Comme mon arrière-grand-père, Antoine DUTEN, a une page spécifique, je ne vais pas l'évoquer ici.
Je ne vais pas non plus revenir sur les enfants décédés en bas âge, l'enfant mort né en 1860, issu du premier mariage de Pierre DUTEN avec Marie DASSÉ, ni la petite Jeanne DUTEN, née en 1869 et qui ne survit que 20 jours.
Elizabeth DUTEN, que l'on surnommait Marguerite, Isabelle, mais surtout Luce (selon les actes et les recensements), est l'aînée des enfants de Pierre DUTEN et de Jeanne HOSSELEYRE. Elle épouse à 21 ans et à Saint-Geours-de-Maremne Étienne LACAVE, un cultivateur de 28 ans, avec qui elle a huit enfants, quatre filles (Jeanne, Élisa et Marthe et Marie) et quatre garçons (Pierre, Jean, Aristide et encore un Pierre).
Étienne LACAVE est natif de Saint-Geours-de-Maremne, comme son épouse. Fils de Vital LACAVE, un cultivateur né à Seignosse mais vivant à Saint-Geours-de-Maremne, Étienne a perdu sa mère, Jeanne GROCQ, il y a de nombreuses années, en 1864, alors qu'il n'avait que 7 ans. Son père s'est remarié un an après le décès de sa première et jeune épouse, en 1865, avec une jeune fille de 22 ans, Jeanne CASTETS.
Revenons à Étienne LACAVE : mesurant 1,64 m, châtains de cheveux, le visage ovale, doté d'yeux roux et d'un petit nez, il fait son service militaire dans l'infanterie de marine de 1880 à 1885, au 3e régiment. Il passe les quatre dernières années de sa conscription en Nouvelle-Calédonie où il fait campagne, de décembre 1881 à mars 1885. Sur son registre matricule, alors qu'il a 20 ans, on le déclare domestique (en fait, un ouvrier agricole qui vit dans la maison de son employeur).
Après son mariage avec Elizabeth "Luce" DUTEN en 1887, il vit avec ses beaux-parents maison Dossan au moins jusqu'en 1896. Leurs quatre premiers enfants y naissent. Les deux suivants voient le jour également à Saint-Geours-de-Maremne, mais à maison Tresbarats. Métayers, ils ne sont pas attachés à une exploitation à vie.
Ils déménagent ensuite dans la commune de Tosse (on le voit à la naissance de leur fils Pierre, en 1904) puis à Saubion (naissance de Marie en 1907). On les retrouve, après la guerre, dans le recensement de Saubion de 1921 (il n'y a pas de recensement disponible sur le site des Archives départementales des Landes entre 1872 et 1921 pour Saubion).
Extrait du recensement de Saubion de 1921.
Source : Archives départementales des Landes.
On peut noter quelques erreurs dans l'orthographe du patronyme LACAVE (orthographié ici LACAZE ou LACAYE) pour quelques membres de la famille et Elizabeth DUTEN devient Elisabeth LACAZE. Il est fréquent que le nom de jeune fille de l'épouse, pourtant son nom légal, soit remplacé par le patronyme du mari, qui n'est pourtant qu'un usage sans valeur légale. On verra également que le prénom de l'état civil est parfois remplacé par le surnom. Trois de leurs enfants vivent encore avec eux : Jean, Pierre et Marie.
Notons qu'une des sœurs d'Elizabeth, Jeanne, née en 1875, vit également à Saubion où elle s'est mariée avec un dénommé Étienne CONTE.
Je ne sais pas grand chose de plus concernant Elizabeth DUTEN et Étienne LACAVE qui ont une cinquantaine d'années en 1921. Ils ont encore déménagé car en 1926, ils ne figurent pas dans la liste nominative du recensement de Saubion. Et je n'ai pas encore trouvé leur lieu d'habitation. Étienne meurt à Tosse en 1936 (mais il n'y habitait pas en 1926, ni en 1931 ; deux de ses fils, en revanche, y ont une activité de métayers et un troisième y est salarié). Il avait 76 ans. Je ne connais pas la date de décès d'Elizabeth.
Nous allons voir ce que deviennent les enfants d'Elizabeth "Luce" DUTEN et Étienne LACAVE et donc petits enfants de Pierre DUTEN et Jeanne HOSSELEYRE.
Jeanne est le premier enfant du couple formé par Elizabeth "Luce" DUTEN et Étienne LACAVE. Elle naît le 27 août 1888, maison Dossan, chez ses grands-parents maternels où vivent ses parents.
C'est dans la région parisienne, à Vincennes, dans l'ancien département de la Seine (aujourd'hui le Val-de-Marne), qu'elle épouse Bertrand GROCQ, lui aussi originaire de Saint-Geours-de-Maremne. Châtain d'yeux et de cheveux, né en 1884, il fait son service à partir de 1905 dans le 49e régiment d'infanterie, qui tient garnison à Bayonne. Il passe caporal en 1906 et quitte le service en 1907. Scieur de bois en 1904, à Labenne, dans les Landes, il devient électricien monteur. En 1908, il habite Paris. Il épouse Jeanne LACAVE le 29 mars 1913, à Vincennes donc, où Jeanne est domestique. Apparemment, elle est au service de Joséphine FAY, 60 ans, qui vit de ses rentes et qui sera un des témoins du mariage.
En 1914, la guerre éclate et Bertrand est mobilisé. Il a été nommé sergent en 1911, alors qu'il était réserviste. Il rejoint son unité, le 34e régiment d'infanterie, en 1914. Il obtient la croix de guerre.
Extrait du registre matricule de Bertrand GROCQ
Source : Archives départementales des Pyrénées Atlantiques
Bertrand GROCQ disparait le 14 juillet 1917. En septembre, un avis officiel permet de savoir qu'il a été fait prisonnier par l'armée allemande. Il est rapatrié le 29 novembre 1918, après avoir passé un peu plus d'un an en captivité. Il sort de la guerre vivant, avec un légère invalidité, un problème de limitation de pronation de son avant-bras droit.
Après la guerre, il vit à Paris, au moins jusqu'en 1928, au 41 rue Lauriston d'après sa fiche matricule. Je n'ai plus d'information sur lui et son épouse. Ont-ils eu des enfants ?
Petite particularité : Jeanne LACAVE et Bertrand GROCQ ont des ancêtres communs.
Bertrand GROCQ est le petit fils de Jean DUTEN et de Marie FABAS. Sa mère, Jeanne DUTEN, est la sœur de Pierre DUTEN, grand-père de Jeanne LACAVE.
Et donc, Jeanne LACAVE est l'arrière petite-fille de Jean DUTEN et de Marie FABAS. C'est la petite cousine de son mari.
La loi, aujourd'hui, n'interdit pas les mariages entre membres d'une même famille. Cependant, ils ne sont pas tous autorisés. On ne peut pas de marier entre ascendants et descendants. Un fils ou une fille ne peuvent pas épouser un de leurs parents ou grands-parents. On ne peut pas non plus se marier entre frères et/ou sœurs, pas plus qu'entre demi-frères et/ou demi-sœurs. Enfin, pas de mariage possible non plus entre oncle/tantes et neveux/nièces. En revanche, la loi n'interdit pas les mariages entre cousins, même germains (c'est-à-dire cousin au 1er degré). Avant 1792 et l'établissement du mariage civil, il n'existait, en France, que le mariage religieux (bien que le roi pouvait légiférer sur le sujet des mariages). Et les règles canoniques concernant les unions consanguines étaient plus strictes. À partir de 1215 et du Concile de Latran, l'interdiction porte sur 4 degrés de parenté (7 auparavant) : le mariage était prohibé pour toutes personnes ayant les mêmes arrières grands-parents. Cela inclut donc les cousins germains (degré 2), les cousins issus de germains (degré 3) et les petits enfants des cousins germains (degré 4). Mais outre cette parenté naturelle, l'interdiction portait également sur l'affinité naturelle : l'époux ou l'épouse étaient également empêché·es de mariage jusqu'au quatrième degré de la famille de son/sa conjoint·e. Enfin, l'interdiction portait également sur l'affinité spirituelle : pas d'union avec les parrains et marraines ; cette interdiction valait autant pour le/la filleul·e que pour les parents de l'enfant baptisé. Interdiction également de mariage pour un enfant adopté avec la famille de l'adoptant. Obtenir une dispense de ces règles est possible, en envoyant une supplique au pape... Ces tabous (et règles) concernant la consanguinité sont à l'origine (en partie) de la création des registres paroissiaux où sont inscrits les baptêmes, les mariages et les sépultures d'une paroisse à partir du XIVe siècle en France. Sinon, comment vérifier les possibles liens familiaux des futurs époux ? Cela permettait également d'éviter les cas de bigamie ou de concubinage. Enfin, des registres nominatifs de populations sont utiles pour les taxes et autres impôts...
"Décret et dispense de mariages... Déclaration de grossesse", site des Archives départementales de Loire Atlantique "La naissance de l'état civil français", site Futura Sciences LE MÉE René, "La réglementation des registres paroissiaux en France", Annales de démographie historique, 1975
Pierre LACAVE est le deuxième enfant d'Elizabeth DUTEN et d'Étienne LACAVE. Il naît dans la maison de ses grands-parents maternels, à maison Dossan. À 20 ans, il vit à Saubion, avec le reste de sa famille et il est cultivateur, comme son père. Il mesure 1,65 m, les cheveux châtains foncés et les yeux tirant sur le vert. Son degré d'instruction est correct (3). Malgré son mariage en 1910, il part faire son service militaire de 1911 à 1913 dans le 49e régiment d'infanterie de Bayonne. Il passe soldat 1er classe et quitte le service avec son certificat de bonne conduite.
Pas de chance pour lui, la guerre éclate et il est mobilisé en 1914. En novembre 1915, il est réformé temporairement pour une bronchite chronique "contractée au cours des opérations le 15 septembre 1915", sans doute à Beaurieux dans l'Aisne. Des gaz ont été utilisés dès le début de la guerre, essentiellement des gaz lacrymogènes. Mais rapidement, des gaz plus toxiques sont exploités, en particulier le dichlore (ou gaz chloré) par les Allemands, mortel, à partir de janvier 1915. Utilisé massivement en avril 1915 à Ypres, ce gaz prendra le surnom d'ypérite. Cependant, je ne sais pas si le problème de bronchite chronique de Pierre LACAVE est lié au gaz ou à une autre cause. Dans tous les cas, cela lui permet de ne pas retourner au front. En 1939, la commission de réforme estime que l'affection est désormais inexistante. Il ne décède qu'en 1963, à l'âge de 73 ans.
Pierre LACAVE s'est donc marié en 1910 avec Marie Lys LACLAU. Comme les Archives départementales des Landes ne proposent les actes d'état civil de la commune de Saubion, lieu du mariage, que jusqu'en 1909, je n'ai pas pu consulter l'acte. Et je ne sais pas s'ils ont eu des enfants.
Élisa LACAVE arrive comme un cadeau, à Noël, puisqu'elle naît le 24 décembre 1892, à 20h. C'est le troisième enfant d'Elizabeth DUTEN et de son mari Étienne LACAVE. Comme sa sœur et son frère, elle voit le jour dans la métairie de ses grands-parents, Pierre DUTEN et Jeanne HOSSELEYRE, où vivent ses parents.
Je ne sais rien de plus à propos d'Élisa en dehors de sa mort à Paris, dans le XVIe arrondissement, en 1986, à l'âge de 93 ans, qui est mentionné en marge de son acte de naissance.
Le quatrième enfant d'Élizabeth DUTEN arrive deux ans après sa sœur Élisa, toujours maison Dossan à Saint-Geours-de-Maremne. Il est prénommé Jean.
À l'âge de 20 ans, il mesure 1,64 m. Un nez rectiligne, des yeux et des cheveux châtains et un visage long : c'est ainsi qu'il est décrit sur sa fiche signalétique militaire. Avec une naissance en 1894, il a l'âge d'aller au service militaire en 1914. Ce qui, compte-tenu du déclenchement de la guerre, n'est pas forcément une bonne chose. En effet, ajourné pour faiblesse, il est par la suite déclaré bon pour le service par la commission de réforme. Il quitte donc son domicile de Saint-Vincent-de-Tyrosse et son métier de cultivateur-résinier pour se rendre 6e régiment d'infanterie avant de passer au 18e en février 1915 puis au 30e bataillon de chasseurs en août de la même année. Il est blessé à l'omoplate gauche ce qui provoque des difficultés de mouvement du bras gauche qu'il a du mal à lever. Il est donc réaffecté dans une unité d'artillerie en novembre 1918. Il passe dans le 20e escadron du train avant d'être démobilisé en mai 1919 avec une pension provisoire dans un premier temps puis permanente à partir de 1922 en raison de ses problèmes à l'épaule gauche et au bras gauche. La pension s'élève à 240 francs. Difficile de savoir ce que cela pouvait représenter exactement. D'après mes recherches, un ouvrier, au début des années 1920, devait gagner environ 4 francs de l'heure pour une durée de travail de 10h par jour, soit 40 francs par jour. En gros, sa pension devait être l'équivalent d'une semaine de salaire d'un ouvrier. Cela pouvait constituer une aide mais ce n'était pas suffisant pour en vivre. Outre des blessures, il a obtenu la croix de guerre.
Extrait de la fiche matricule de Jean LACAVE
Source : Archives départementales des Landes
Jean LACAVE revient dans les Landes après la guerre, à Saubion chez ses parents. Puis, il part dans les Bouches-du-Rhône, dans la commune de Lamanon, à proximité de Marseille. Puis il revient dans les Landes, où il se se marie en 1924 à Soustons. L'heureuse élue (on l'espère pour elle en tout cas) s'appelle Anna PEYPOUDAT. Ensuite, ils partent habiter à Tosse. Il a 30 ans. Ils semblent ensuite s'installer à Labenne. Sans certitude (je n'ai pas l'acte donc je ne peux pas vérifier), il est possible que le couple est un enfant prénommé Paul et une petite prénommée Marie. Cependant, le mariage ne dure pas longtemps : trois ans après son mariage, en 1927, Jean décède à Tosse. Il a 32 ans.
Son épouse, née à Soustons en 1899, décède à l'âge de 81 ans en 1981 (à Soustons également). Elle se remarie en 1930 (encore à Soustons) avec un dénommé Pierre Marcel DUPOUY avec qui elle a deux enfants (Marie et Jeannine).
Aristide LACAVE est le premier enfant d'Elizabeth DUTEN et d'Étienne LACAVE à ne pas naître à maison Dossan à Saint-Geours-de-Maremne, chez ses grands-parents maternels. La famille a déménagé maison Tresbarats dans la même commune. Il naît et il est déclaré le 30 octobre 1897. Son père à 38 ans et sa mère 31. C'est leur cinquième enfant.
Comme son frère Jean, Aristide n'échappe pas à la guerre. Naissance en 1897, 20 ans en 1917 et donc, au front. Et d'ailleurs, plutôt en 1916 qu'en 1917 puisqu'il faut de trois à sept mois (en moyenne) selon les régiments, pour former le conscrit. Cultivateur comme ses parents, châtain, le visage rond, c'est du haut de son mètre 62 qu'il incorpore l'armée le 8 janvier 1916.Il fait ses classes dans le 12e régiment d'infanterie avant de partir au combat en octobre dans le 18e régiment d'infanterie. En mai 1917, il change d'affectation et est intégré au 272e régiment d'infanterie. La guerre va s'arrêter pour lui trois mois plus tard. Il est blessé par un bombardement. Il y gagne la croix de guerre avec palmes et plus tard, la légion d'honneur. en 1965 (chevalier). Mais il est mutilé. Il n'a pas encore 20 ans.
Suite à ses blessures d'aout 1917, les commissions de réforme se succèdent entre 1918 et 1964.
Extrait de la fiche signalétique d'Aristide LACAVE
Source : Archives départementales des Landes
Malgré les nombreuses séquelles et cicatrices liées à ses blessures, Aristide épouse Marguerite BANQUET le 19 mars 1920 à Bénesse-Maremne.
Que dire d'autres puisque je n'ai guère d'autres renseignements ? Il est condamné pour chasse illégale par le tribunal correctionnel de Dax qui, outre de le sanctionner avec une amende, lui confisque son fusil.
Extrait de la fiche signalétique d'Aristide LACAVE
Source : Archives départementales des Landes
Aristide LACAVE décède le 9 janvier 1976 à Capbreton. Il avait 78 ans.
Peu d'informations sur Marthe LACAVE, dont l'acte de naissance précise qu'elle voit le jour le 23 février ; comme son frère Aristide, elle naît maison Tresbarats à Saint-Geours-de-Maremne. Je ne peux qu'ajouter les mentions marginales de son acte de naissance : un mariage à Cannes, le 21 juin 1947 avec Émile, Jean- Baptiste SIBILLA et un décès le 31 août 1985, à Cannes également.
Son mari est plus âgé qu'elle. Il est né en 1893 à La Colle-sur Loup, près de Nice, de parents nés en Italie. Son père était mineur. Émile, Jean-Baptiste SIBILLA décède à Cannes en 1960. Je n'ai pas trouvé de fiche matricule à son nom dans les registres disponible aux Archives départementales des Alpes Maritimes.
Pierre LACAVE est le premier de la famille à ne pas naître à Saint-Geours-de-Maremne. C'est à Josse, à quelques km (5 à vol d'oiseau, c'est-à-dire en ligne droite), où ses parents ont déménagé, à la maison Boulen, que naît Pierre. Il porte le même prénom que l'aîné de la famille. Je ne peux pas dire grand-chose sur lui. Je n'ai pas accès à sa fiche matricule des registres militaires qui ne sont disponibles aux Archives départementales des Landes que jusqu'en 1923 et seulement jusqu'en 1921 dans les Archives départementales Pyrénées Atlantiques (dans le Bas Adour, de nombreux Landais dépendent du bureau militaire de Bayonne ; si Pierre, Jean et Aristide, ses trois grands frères ont leur fiche aux AD40, Étienne, son père, a sa fiche matricule aux AD64 des Pyrénées Atlantiques). Comme il est né en 1904, il est de la classe 1924...
Pierre décède à Pau le 24 septembre 1981. C'est une mention marginale de son acte de naissance. Il n'y a pas de mention d'un mariage, ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'est pas marié. Toutes les communes ne transmettent pas les actes de mariage ou de décès à la commune de naissance.
Marie LACAVE, est, à priori, le dernier enfant d'Élizabeth DUTEN et d'Étienne LACAVE. Mais ce n'est pas une certitude. J'ai pu rater un acte de naissance. Marie naît à Saubion le 24 septembre 1908. Son père a 48 ans et sa mère 42. Comme c'est le cas pour son frère Pierre dont j'ai parlé ci-dessus, la seule mention marginale de son acte de naissance concerne son décès, à Pessac en Gironde, le 23 avril 1976.
Jeanne DUTEN, née en 1867, se marie à Saint-Geours-de-Maremne en 1891 avec Barthélémy GROCQ (né en 1865), cultivateur et résinier ; elle avait eu une une fille naturelle, Noélie. Elle est reconnue et légitimée car déclarée être le fruit de leur liaison. Elle meurt à l'âge de deux ans, deux mois après le mariage de sa mère avec Barthélémy GROCQ (et son acte de décès est rédigé au nom de Noélie DUTEN et non Noélie GROCQ). Le couple a sept enfants, après le mariage : quatre filles (Jeanne, Jeanne, Marie et Alice) et trois garçons (Pierre, Pierre Armand et Marcel). Une des petites Jeanne, comme sa sœur Noélie, meurt à l'âge de deux ans. Tous sont nés à Saint-Geours-de-Maremne à l'exception de la première Jeanne, née en 1893, à Saint-Lon-les-Mines. Pourquoi ont-ils déménagé provisoirement dans cette petite commune distante de Saint-Geours d'une vingtaine de km ? Mystère. Barthélémy GROCQ y exerce la profession de résinier.
Parlons de Barthélémy : c'est un Saintgeoursois d'1,59 m, né en 1865, qui a le nez de travers et les cheveux châtains. C'est ainsi qu'il est décrit dans sa fiche matricule. S'il ne sait ni lire, ni écrire (son degré d'instruction est noté à 0 ; pourtant, il signe son acte de mariage en 1891), son degré d'instruction militaire est qualifié d'élevé.
Barthélémy GROCQ décède en 1918, à l'âge de 53 ans, à Saint-Geours-de-Maremne.
Sa veuve, comme on le voit ci-dessous, dans le recensement de Saint-Geours-de 1921, Jeanne DUTEN, vit avec trois de ses enfants, les trois plus jeunes, Pierre Armand, Alice et Marcel.
En 1926, elle vit avec son dernier fils, Marcel, qui a 21 ans et son beau-père, Pierre GROCQ, qui a 90 ans.
Vous pourriez objecter, si vous avez regardé le document ci-dessous, que la veuve de Barthélémy GROCQ s'appelle Jeanne DUTEN et pas Marie GROCQ. Pourtant, c'est la même personne. Jeanne DUTEN utilisait le prénom de Marie (j'ai déjà très souvent parlé de cette habitude d'utiliser un autre prénom que celui de l'état civil pour les habitants du Sud-Ouest des Landes, et parfois, du Sud-Ouest en général). Et dans ce recensement, les agents n'utilisent pas les patronymes de l'état civil pour les épouses, mais leur nom marital. Donc, Marie GROCQ = Jeanne DUTEN.
Extrait du recensement de Saint-Geours-de-Maremne, 1921.
Source : Archives départementales des Landes.
Extrait du recensement de Saint-Geours-de-Maremne, 1926.
Source : Archives départementales des Landes.
Jeanne DUTEN meurt en 1928, toujours à Saint-Geours-de-Maremne, à l'âge de 60 ans.
Ils ont eu huit enfants mais je ne parlerai pas de Noélie DUTEN (1888-1891) ni d'une des deux Jeanne GROCQ (1897-1899), décédées à l'âge de deux ans. Voyons ce que devient la progéniture de Jeanne DUTEN et de Barthélémy GROCQ.
Si l'on excepte la petite Noélie, né hors mariage et qui ne vit pas longtemps, le premier enfant du couple marié est Pierre. Les parents se sont mariés en mai 1891 et Pierre né en août 1891. C'est donc une conception avant mariage ; mais le couple avait déjà une liaison depuis plus de deux ans. Ce n'est donc pas trop surprenant. La naissance a lieu au Bourg de Saint-Geours-de-Maremne, c'est-à-dire dans une maison située au centre de la commune mais qui n'est pas identifiée ici. C'est le père, cultivateur, qui déclare, classiquement, la naissance.
À 20 ans, il mesure 1,65 m, les yeux marrons et les cheveux châtains. Il a une cicatrice au front,au dessus de l’œil droit. Il est déclaré cultivateur résinier.
Il fait son service militaire au 49e régiment d'infanterie de Bayonne à partir d'octobre 1912 puis part à la guerre en 1914. Il devient caporal en juin 1915 et change assez souvent de régiment au cours du premier conflit mondial. Il n'est pas blessé mais attrape une maladie qui lui provoque des troubles gastriques.
Il est cité à l'ordre du régiment en juin 1918 pour ses qualités et son courage, en particulier au cours d'une contre-attaque le 7 juin (1918).
Extrait de la fiche matricule de Pierre GROCQ
Sources : Archives départementales du Pas de Calais
Transcription :
Cité à l'ordre du régiment [...] du 20 juin 1918. Très
bon et actif caporal d'un exemple très louable
pour ses hommes et d'un courage remarquable
a fait preuve des meilleures qualités le 7 juin
1918 au cours de la contre-attaque sur les positions
ennemies en y entraînant son escouade
malgré un violent tir de grenades et d'obus
coopérant ainsi au succès de l'opération.
C'est sans doute au cours d'une permission qu'il épouse Jeanne LACAUSSE à Saint-Lon-les-Mines (Landes) le 1er mai 1917. Je n'ai pas l'acte de mariage (pas encore disponible sur le site des Archives départementales des Landes). Le mariage a eu lieu dans la commune de naissance de l'épouse. Elle est née en 1891 comme lui. Cependant, grâce à sa fiche matricule, je sais qu'il vit à Orist en 1925. Essayons de voir si le recensement de la même commune en 1926 peut nous donner quelques informations.
Extrait du recensement d'Orist, année 1926
Source : Archives départementales des Landes
On retrouve Pierre GROCQ et son épouse installés à Orist en 1926. Difficile de savoir que c'est elle. Elle porte son nom d'épouse (GROCQ) et n'utilise pas son prénom de l'état civil, pratique très courante dans cette partie du Sud des Landes. Mais c'est bien la même personne : même date de naissance et même lieu de naissance. Donc, Pierre GROCQ et Jeanne "Marie" LACAUSSE vivent de l'activité de résinier. Pierre a même un employé, Gabriel, âgé de 16 ans. Le couple a eu au moins une fille depuis leur mariage de 1917, une petite Charlotte de 4 ans, qui est née à ORIST.
Cinq ans plus tard, en 1931, la famille GROCQ vit toujours à Orist. Pierre est toujours résinier et il n'a toujours qu'une seule fille, Charlotte.
Extrait du recensement d'Orist, année 1936
Source : Archives départementales des Landes
En 1936, les changements ne sont pas très importants. Ils ont déménagé mais habitent toujours à Orist. Pierre est désormais fermier. Charlotte est toujours fille unique.
Je n'ai plus d'autres renseignements sur la vie du couple Pierre GROCQ et Jeanne LACAUSSE, pas plus que sur leur fille.
Pierre décède à Pey en 1945 à 54 ans et Jeanne à Orist en 1954 à 63 ans.
Pour une raison que j'ignore, Jeanne est née à Saint-Lon-les-Mines et pas à Saint-Geours-de-Maremne comme ses sœurs et frères avant elle et comme ses frères et sœurs après elle. J'avoue ne pas trop savoir comment expliquer cette situation. Ses parents ont déménagé un court moment entre 1891 (naissance de Pierre) et 1897 (naissance de Jeanne - celle née en 1897). Mais en 1893, ils habitent Saint-Lon-les-Mines ou Barthélémy GROCQ exerce l'activité de résinier.
Avant de reprendre le fil de notre paragraphe sur Jeanne GROCQ, j'ai pensé qu'une petite illustration du travail d'un résinier du début du XXe siècle serait bienvenue.
Je ne sais rien sur Jeanne jusqu'à son mariage avec Jean BORICHÈRE en 1920. Elle a 26 ans et lui 28. Le mariage a lieu à Saint-Geours-de-Maremne mais Jean BORICHÈRE est né à Josse, petit commune limitrophe au Sud de Saint-Geours. Sans grande originalité, à cette époque et dans cette région du Bas Adour, il est cultivateur. Il mesure 1,65 m et a une instruction sommaire. Il fait son service en 1912 mais la guerre éclate et il reste sous l'uniforme plus longtemps que prévu. Il est nommé caporal en 1915 et sergent en 1916. Il redevient soldat de 2e classe en 1919 mais la cause n'est pas mentionnée dans sa fiche matricule. En tout cas, il sort vivant de la guerre, ce qui est déjà une chance. Vivant, certes, mais pas indemne. Visiblement courageux, il est blessé à la cuisse en 1918.
Extrait de la fiche matricule de Jean BORICHÈRE
Source : Archives départementales des Landes
Cette blessure entraîne une fatigabilité de la jambe et il obtient une pension provisoire. Cette action d'éclat en 1917 n'est pas une première. Il s'était déjà distingué auparavant, ce qui lui avait valu d'obtenir la croix de guerre à deux reprises, en 1915 puis en 1917.
Extrait de la fiche matricule de Jean BORICHÈRE
Source : Archives départementales des Landes
Et donc, il se marie avec Jeanne GROCQ en 1920. Mais le mariage ne dure pas : Jean BORICHÈRE décède en 1923 à l'âge de 31 ans, dans la commune de Saubusse.
En 1921, le couple habite Josse. Le recensement nous permet de savoir que Jean BORICHÈRE portait le prénom d'usage d'Émile et Jeanne celui d'Elisa.
Extrait du recensement de Saint-Geours-de-Maremne, 1936.
Source : Archives départementales des Landes.
Dans le recensement de 1936 de Saint-Geours-de-Maremne, Jeanne GROCQ qui utilise son nom marital de BODICHÈRE, vit toujours avec sa fille Charlotte qu'elle a eu avec son défunt mari mais a visiblement eu deux enfants naturels, deux filles, toutes deux nées à Saint-Geours : Lucienne en 1926 et Eliette en 1933. Elle exerce le métier de couturière.
Jeanne GROCQ décède en 1975, à l'âge de 81 ans, dans sa commune de naissance, à Saint-Lon-les-Mines.
Marie GROCQ, qui naît le 22 septembre 1900 à 5h du matin, est le cinquième enfant du couple formé par Jeanne "Marie" DUTEN (Marie étant un prénom que Jeanne utilise de façon préférentielle celui de l'état civil ; d'après ce que j'ai pu voir sur les registres de recensement, c'était parfois dès le plus jeune âge que le prénom "alternatif" était utilisé) et de Barthélémy "Eugène" GROCQ.
Comme presque toujours, je ne sais rien de la vie de Marie jusqu'à son mariage en 1920, à l'exception, éventuellement, de quelques mentions sur les registres de recensement. Les mentions marginales présentes sur l'acte de naissance permettent d'avoir des informations supplémentaires. Cependant, les actes d'état civil sont rédigés en deux exemplaires, l'un étant conservé dans la commune, l'autre étant conservé au greffe du tribunal de Grande instance. C'est l'exemplaire conservé par la mairie qui comporte les mentions marginales, pas forcément celui conservé par le TGI. Et c'est souvent ce dernier qui est numérisé par les Archives départementales (de nombreuses communes conservent leurs registres d'état civil). L'acte de naissance de Marie GROCQ, disponible aux Archives départementales des Landes, ne comportent aucune mention marginale. Mais heureusement, l'association Généalogie du Basadour a exploité l'exemplaire de la commune. Je peux donc savoir que Marie GROCQ s'est marié en 1920 avec un dénommé Jean-Louis PROSPER.
Né en 1867 à Saint-Vincent-de-Tyrosse, mesurant 1,68 m, châtain foncé, les yeux gris, il est cultivateur à 20 ans et habite Saubion. Comme les lecteurs de ce site le savent déjà, 20 ans, c'est l'âge du service militaire et la fiche matricule permet d'avoir quelques renseignements. Il participe à la fin de la Grande Guerre dans des régiments d'artillerie. Il n'est ni tué ni blessé. Il est considéré comme un bon soldat.
Extrait de la fiche matricule de Jean-Louis PROSPER
Source : Archives départementales des Landes
En 1926, il habite Saint-Geours-de-Maremne avec son épouse, Marie GROCQ et leur fille Marie (PROSPER donc), née en 1922.
Extrait du recensement de Saint-Geours-de-Maremne, 1926.
Source : Archives départementales des Landes.
Le recensement de 1931 nous apprend que la famille s'est agrandie avec la naissance d'un petit garçon, Roger, né en 1926. En 1936, la composition de la famille reste identique. Comme souvent, on observe que les prénoms utilisés ne sont pas toujours les prénoms de l'état civil. Jean-Louis PROSPER est appelé Louis, Marie GROCQ est désigné par un prénom que je ne suis pas sûr de bien transcrire (Hermance ?), la petite Marie PROSPER est appelée Yvonne et Roger reste Roger.
Extrait du recensement de Saint-Geours-de-Maremne, 1936.
Source : Archives départementales des Landes.
Je ne sais pas grand chose d'autres sur eux. Jean-Louis PROSPER décède à Saint-Vincent-de-Tyrosse en 1968 à 71 ans et Marie GROCQ en 1982, à Dax ; elle a 81 ans.
Pierre, Armand GROCQ naît à Saint-Geours-de-Maremne le 3 octobre 1902. S'il a fait son service, ce doit être en 1922 et donc sa fiche matricule n'est pas disponible en ligne sur le site des Archives départementales des Landes. Et comme je ne peux pas me rendre facilement à Mont-de-Marsan en salle de lecture depuis mon lieu d'habitation situé dans le Pas-de-Calais...
Les mentions marginales de son acte de naissance nous informe qu'ils se marie en 1926, à Saint-Vincent-de-Tyrosse avec une dénommée Magdeleine BADETS. Et c'est dans la même commune qu'il décède en 1984 à l'âge de 81 ans.
Sur le site Geneanet, une généalogiste (Sylvette DUSSARPS MARCOVICH) a eu la bonne idée de photographier et de mettre à disposition l'acte de mariage, daté du 20 janvier 1926, de Pierre Armand. On peut donc avoir quelques informations comme son métier de résinier. Au moment du mariage, il habite toujours Saint-Geours-de-Maremne. Son père n'assiste pas au mariage (il est décédé depuis 1918) mais sa mère, Jeanne DUTEN, est présente et consentante. La jeune épouse, Magdeleine BADETS, est sandalière et vit à Saint-Vincent-de-Tyrosse avec sa mère, veuve. Elle a 20 ans et Pierre Armand, lui, en a 23. Les époux signe et la mariée est très pressée de prendre le nom de son mari puisqu'elle signe Madeleine GROCQ.
Alice GROCQ naît, comme ses autres frères et sœurs, à Saint-Geours-de-Maremne. à maison Maison Cazaounaou (parfois orthographié Cazanau). Je ne sais rien concernant la vie d'Alice, comme toujours, avant son mariage qui est indiqué en mention marginale de son acte de naissance. Ce mariage a lieu à Saint-Geours-de-Maremne en 1924 avec Joseph GROCQ. Il porte le même patronyme mais lui est né à Saubusse en 1902.
Grâce au recensement de l'année 1936 de la commune de Saint-Geours-de-Maremne, on peut savoir que le couple a eu deux filles : Odette en février 1925 et Paulette en novembre 1927.
Je n'ai d'autres informations, pour l'instant, que leurs décès, en 1971 pour Joseph (à Saint-Geours-de-Maremne) et en 1990 pour Alice dans la même commune.
Marcel est le dernier enfant de Barthélémy GROCQ et de Jeanne DUTEN. Il est né à Saint-Geours-de-Maremne en 1909.
Il a 20 ans quand il se marie avec Émilie BELLECAVE, une jeune file de 22 ans, née à Labenne. Les parents de Marcel sont déjà décédés au moment du mariage, en 1929 ; seule la maman d'Émilie, Jeanne POURRUT, 40 ans, journalière, est présente et consentante. Le mariage se déroule dans la commune de résidence de l'épouse, à Labenne, qui est aussi le domicile de Marcel, qui est ouvrier. Émilie n'a pas d'activité professionnelle. Un négociant et un instituteur sont les deux témoins du couple. Notons que les deux époux signent l'acte de mariage, ce qui montre une évolution positive dans l'alphabétisation de la population. Les signatures étaient plus rares dans la génération précédente. Signalons que Jeanne POURRUT, mère de l'épouse, signe "Marguerite BELLECAVE". Elle utilise le patronyme de son époux (ce qui est somme toute habituel) et porte un prénom autre que celui de l'état civil, ce qui est également assez courant dans cette zone des Landes.
Le couple a au moins deux enfants, deux garçons, Jean Louis et Michel Arnaud. Arnaud a du naître après 1936 car il n'apparait pas dans le recensement de Labenne en 1936. On observe que Marcel est muletier et vit avec son épouse, son fils, sa belle-mère et son beau-frère.
Extrait du recensement de Labenne, 1936.
Source : Archives départementales des Landes
Marcel GROCQ décède en 1969 à Labenne. Son épouse, Émilie BELLECAVE vit presque centenaire. Elle meurt en 2004, à Tarnos, à l'âge de 98 ans.
Jeanne DUTEN, née en 1869, ne vit que 20 jours.
Jeanne DUTEN est le quatrième enfant de Pierre DUTEN et de Jeanne HOSSELEYRE et j'ai assez peu de renseignements à son propos. Elle naît à maison Dossan, à Saint-Geours-de-Maremne en 1871. Elle a le même prénom que sa sœur décédée deux ans plus tôt. Cependant, sur les cinq filles du couple, quatre portent le prénom de Jeanne. D'où, en partie peut-être, l'usage d'un second prénom qui n'est pas celui de l'état civil. Mais cette explication à ses limites car la seule sœur DUTEN qui ne s'appelle pas Jeanne, Elizabeth, a aussi un prénom d'usage autre que celui de l'état civil (Luce).
Pour Jeanne DUTEN née en 1871, c'est sous le prénom Eugénie qu'elle est mentionnée dans certains actes ou dans les recensements.
J'ai trouvé sa trace un peu par hasard, dans l'état civil de Bordeaux. Jeanne "Eugénie" DUTEN vit à Bordeaux où elle a une fille naturelle qui naît le 7 septembre 1899 à l'hôpital Saint-André. La petite fille est prénommée Jeanne, comme sa mère et sa grand-mère maternelle.
C'est au moment du mariage que le père reconnait et légitime l'enfant. Il s'appelle Pierre JAMMÉS. Il est né en 1871, comme son épouse, à Carcassonne de père inconnue et de Mélanie JAMMÉS. Il est limonadier. Jeanne DUTEN exerce le métier de cuisinière.
Ils vient déjà ensemble au n°13 de la rue Gensonne (à Bordeaux donc), proche de la place Gambetta, entre la rue Bouffard et le cours d'Albret (précision utile sans doute uniquement pour les Bordelais). Actuellement, c'est un immeuble récent qui situé à cet endroit.
Notons enfin que Jeanne DUTEN (la mère) est prénommée Eugénie par la sage-femme qui déclare la naissance du bébé. Avec une faute au patronyme, orthographié DUTIN.
Je ne sais rien d'autres sur Jeanne "Eugénie" DUTEN, Pierre JAMMÉS et leur fille Jeanne.
Antoine DUTEN est mon arrière grand-père. Je lui ai donc consacré une page personnelle et une petite synthèse dans la page qui présente la famille DUTEN. Avec deux ou deux ou trois photos de lui.
Sans surprise, Jeanne est née chez ses parents, maison Dossan à Saint-Geours-de-Maremne. Et comme toujours, je n'ai pas d'information particulière concernant son enfance.
Elle se marie dans la commune de Saubion avec un cultivateur (métayer), Étienne CONTE (son patronyme est parfois orthographié COMTE), né à Labenne en 1871, mais qui vit à Saubion. Le mariage a lieu le 14 février 1901. Étienne a 29 ans et Jeanne en a 25. Notons qu'Étienne utilise le prénom Rémy qui n'est pas celui de son état civil.
Étienne est grand pour l'époque : 1,72 m. Il a les cheveux noirs et les yeux bruns et son niveau d'instruction est de 3. Il fait un service militaire limité à mois d'un an en tant qu'aîné d'une famille de sept enfants. Il commence son service en novembre 1892, dans le 9e régiment d'infanterie pour partir le 11 septembre 1893 avec le statut de soldat première classe.
Malgré son âge (43 ans) et son statut de père de famille, il participe à la Grande Guerre. Il est renvoyé dans ses foyers au moment de la mobilisation en 1914 mais rappelé à nouveau. Il arrive dans son corps en mars 1915 et prend part au conflit jusqu'en septembre 1917 où il peut rentrer chez lui en détachement. Il est libéré définitivement en décembre 1918.
Le couple a au moins trois enfants : Pierre, né en 1901, un enfant hélas mort-né en 1905 et Marie en 1906.
Pierre est le premier né du couple. Mariés en février, l'enfant arrivé en juin. Donc, Jeanne DUTEN était déjà enceinte de son futur époux au moment du mariage, bien que les deux n'habitaient pas dans le même village. On a vu précédemment que finalement, c'était une chose assez courante. Donc, Pierre naît maison Irangué, où ses parents sont métayers, le 13 juin 1901 à 18h.
Vingt ans plus tard, c'est le service militaire. Pierre est cultivateur, plus petit que son père avec son mètre 66, les cheveux châtains et les yeux gris bleus. Et son degré d'instruction est moindre puisqu'évalué à 2 (contre 3 pour son père 30 ans plus tôt).
Son service lui permet de voyager : il part pour Marseille et est embarqué pour Beyrouth, dans ce que l'on appelle alors l'armée du Levant. Il est incorporé dans le 14e régiment de tirailleurs sénégalais. Malgré l'appellation de tirailleurs sénégalais, les recrues ne viennent pas spécifiquement du Sénégal mais de toutes les colonies françaises d'Afrique subsaharienne et intègre, en petit nombre, des conscrits de métropole. Il y reste deux ans avant de repartir avec son certificat de bonne conduite.
Lors de la mobilisation de 1939 (avril 1939), il est renvoyé rapidement dans ses foyers (mai 1939) avant d'être à nouveau appelé en août. il est affecté dans une coopérative de résineux à Soustons avant d'être renvoyé dans ses foyers en mai 1940.
Extrait du recensement de Saint-Geours-de-Maremne de 1931
Sources : Archives départementales des Landes
En 1931, Pierre CONTE vit avec ses parents dans la commune de Saint-Geours-de-Maremne avec son épouse, Marie Suzanne SANGUINET (ici, nommée Suzanne CONTE). Le mariage a eu lieu le 22 avril 1926 à Saint-Geours. Le couple a eu deux enfants entre 1926 et 1931 : Gilbert Étienne le 16 novembre 1927 et Jeanne le 24 octobre 1929. En 1936, la situation familiale est identique.
Les deux enfants de Pierre CONTE et de Suzanne SANGUINET se marient à leur tour : Gilbert Etienne se marie avec Marie-Louise HARGOUS avec qui il aura au moins deux filles (Roselyne et Isabelle) ; Jeanne épouse un dénommé Louis LABATUT. Gilbert Etienne décède en 1981 à Dax et Jeanne dans la même ville en 2016.
Pierre CONTE décède en 1967 à Saint-Geours-de-Maremne. Il avait 67 ans. Son épouse Suzanne a le même âge quand elle meurt en 1971 dans la même commune.
Concernant Marie CONTE, mes informations sont des plus mince. En dehors de sa naissance à Saubion, je ne connais presque que la date de son décès en 1998 à Saint-Geours-de-Maremne.
Le 29 octobre 1928, elle épouse Bertrand CASTETS, Saint-Geoursois comme elle. Il décède en 1983, à l'âge de 78 ans dans sa commune natale.
Ensemble, ils ont au moins deux enfants : Pierre, Jacques en 1931 et Céleste, Pierrette en 1936..
Marcellin DUTEN, est le le dernier né de Pierre DUTEN et Jeanne HOSSELEYRE. Enfant, il a vécu entouré de ses sœurs et de son frère, et plus tard, de ses neveux et nièces issu·es du mariage de sa sœur aînée, Elizabeth "Luce" DUTEN avec Étienne LACAVE. La maison Dossan était toujours bien pleine et sans doute bien animée.
Il se marie lui aussi à Saint-Geours-de-Maremne, en 1906, à 26 ans, avec Marguerite PROSPER, 20 ans, native de la commune de Sainte-Marie-de-Gosse mais qui vit à Saint-Vincent-de-Tyrosse avec ses parents (Marguerite PROSPER est une sœur de Jean-Louis PROSPER qui se marie en 1920 avec une nièce de Marcellin, Marie GROCQ, fille de Jeanne "Marie" DUTEN, née en 1867).
Après son mariage, Marcellin s'installe avec son épouse à la maison Dossan et ses enfants y naissent.
Extrait du recensement 1906 de Saint-Geours-de-Maremne
Source : Archives départementales des Landes
Juste après le mariage, le jeune couple vit avec les parents de Marcellin et un domestique.
Extrait du recensement 1911 de Saint-Geours-de-Maremne
Source : Archives départementales des Landes
En 1911, Marcellin est décrit comme le chef de famille et donc l'exploitant de la métairie Dossan. Ses parents vivent toujours avec lui. Son père, Pierre DUTEN, vit à maison Dossan depuis au moins 1860, à l'époque de son premier mariage et du décès, le même jour, de sa première épouse et de son enfant nouveau né.
En 1911, Marcellin et son épouse Marguerite PROSPER ont eu deux enfants : Pierre en 1907 et Gabriel en 1909. Et dans le courant de l'année, ils ont un troisième garçon : André.
Extrait du recensement 1921 de Saint-Geours-de-Maremne
Source : Archives départementales des Landes
En 1921, après le décès de ses parents en 1917 (et sans doute même avant puisqu'aucun de ses deux parents ne décédent maison Dossan), Marcellin et Marguerite se sont installé·es dans une nouvelle métairie. Cette fois, la famille nucléaire est au complet (une famille dite nucléaire est une forme de structure familiale fondée sur un couple, avec ou sans enfant ; quand Marcellin vivait avec son épouse mais également ses parents, on pouvait parler de "famille élargie").
On retrouve les trois garçons, Pierre, Gabriel et André et on note l'apparition d'une fille, Georgette, née en 1920, soit 9 ans après André, le dernier garçon, et avec un écart d'âge de 13 ans avec Pierre, l'aîné.
Extrait du recensement 1936 de Saint-Vincent-de-Tyrosse
Sources : Archives départementales des Landes
La famille quitte Saint-Geours-de-Maremne pour s'installer à Saint-Vincent-de-Tyrosse. En 1936, les deux aînés ont quitté le domicile de leurs parents bien que n'étant pas encore mariés. Ne reste que les deux plus jeunes, André et Georgette.
Marcellin décède en 1958 à Soort-Hossegor à l'âge de 79 ans. Sa veuve, Marguerite PROPER meurt en 1972 à l'âge de 87 ans, dans la ville de Dax.
Pierre DUTEN vit avec ses parents à Saint-Geours-de-Maremne. Puis, il part, mais je ne sais pas exactement quand. Avant ou après leur déménagement à Saint-Vincent-de-Tyrosse ? Visiblement, il part pour la région parisienne puisqu'il se marie en 1937 dans le XVIe arrondissement avec Gilberte, Marie, Louise CHARLET. Il a 30 ans et elle en a 27. Elle est originaire de Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines.
Je ne sais rien d'autres à son propos de leur vie. Pierre DUTEN décède à 62 ans, à Soorts-Hossegor dans les Landes. Son épouse Gilberte meurt à 77 ans à Labenne, toujours dans les Landes.
Gabriel DUTEN suit un peu le même parcours que son frère avec un mariage à Paris et un décès dans les Landes.
Il a 30 ans au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il est sergent (sans doute dans le 6e régiment du génie) et est fait prisonnier et se retrouve le 10 octobre au Frontstalag 212 à Metz, dans ce qui était la Moselle mais qui désormais s'appelle CdZ-Gebiet Lothringen ou Territoire du chef de l'administration civile en Lorraine. La Moselle a été annexée par l'Allemagne et le CdZ-Gebiet Lothringen doit préparer son intégration au Reich. Le Frontstalag 212 est remplacé par le Stalag XII E, après décembre 1940, situé au fort de Queuleu. Il a accueilli, comme prisonniers de guerre, les soldats belges et français qui étaient stationnés dans le secteur fortifié de Crusnes de la ligne Maginot. À partir du début de l'année 1941, les prisonniers de guerre sont déplacés plus à l'Est et le stalag XII E sert à d'autres fins.
Il se marie à deux reprises. D'abord avec Catherine BIRABEY, en 1947, à Paris dans le VIe arrondissement puis, toujours dans le VIe arrondissement, avec Joséphine LAGO en 1975. Il a 37 ans à son premier mariage et 65 à son deuxième.
Gabriel DUTEN décède à Narrosse, dans les Landes, en 1984, à l'âge de 75 ans.
Troisième enfant et troisième garçon de Marcellin DUTEN et de Marguerite PROSPER, André reste dans les Landes, à la différence de ses deux frères. C'est à Saint-Vincent-de-Tyrosse, où se sont installés ses parents dans l'entre-deux-guerres, qu'il se marie avec Gabrielle, Marie, Marguerite DASSÉ.
Il meurt en 1974, toujours à Saint-Vincent-de-Tyrosse, à 62 ans.
Petite dernière de la famille, et seule fille de Marcellin et de Marguerite, Georgette se marie à 21 ans, à Saint-Vincent-de-Tyrosse avec André, Jean, Lucien DAUBRÈDE. Nous sommes en 1942. L'époux est né en 1913, à Capbreton. Il décède en 1988, le 10 octobre, à Billère, dans les Pyrénées Atlantiques, dans l'agglomération de Pau. Georgette atteint l'âge de 91 ans quand elle décède dans la même commune en 2012.
François LASSALLE, le demi-frère des enfants DUTEN, fils du premier mariage de Jeanne HOSSELEYRE, décède à l'âge de 29 ans, célibataire à maison Dossan. Il était cultivateur.
À l'âge de 20 ans, c'est un très grand jeune homme pour l'époque avec ses 1,76 m, soit plus de 10 cm au dessus de la moyenne. Il a les yeux roux, les cheveux châtains, un nez décrit comme fort. Il semble ne savoir ni lire ni écrire, son degré d'instruction étant évalué à 0. Il ne fait pas son service militaire : il est exempté pour "pointe de hernie" à gauche. Avant de repartir mourir chez sa mère et son beau-père, il a vécu à Dax.