Pierre BROUET et Mathilde RAYMOND : SOSA 54 et 55

- Mise à jour décembre 2020.

- Mise à jour janvier 2021 => naissance et décès de Jean BROUET (1841-1849), fils de Pierre BROUET et Marthe RAYMOND

- Mise à jour mars 2021 => naissance et décès de Pierre BROUET (1837-1837) et vie de Jeanne BROUET (1847-?), enfants de Pierre BROUET et Marthe RAYMOND + développement du paragraphe concernant Jules BRIEZ-BROUET

- Mise à jour juillet 2021 => vie de Pierre BROUET et Anne BRIEZ

Pierre BROUET (1816-1882), un enfant de la commune de Grézillac et  Marthe RAYMOND (1818-1854), pessacaise

Pour rappel, Pierre BROUET et Mathilde RAYMOND sont les parents de Marie BROUET, mère de Noélie BROUET, mon arrière grand-mère, qui a eu trois enfants, dont mon grand-père, André BROUET, reconnu plus tard par son parâtre Louis MURAT.

 

Parmi les dix enfants qu'André MURAT a eu avec son épouse, Yvonne GOURDON, ma mère, Lucienne MURAT, née en 1943 à Bordeaux.

Lien vers la page consacrée à Marie BROUET :

1. La vie de Pierre BROUET, vigneron et cartonnier et de son épouse Marthe RAYMOND

1. 1. Une identification compliquée

1.1.1. Fausses pistes

Pour les parents de Marie BROUET, la recherche ne fut pas simple. En effet, ne s'étant pas mariée (plus exactement, c'est ce que j'ai cru pendant longtemps...), je n'ai pas eu d'acte de mariage pour m'indiquer son lieu de naissance et des informations sur ses parents. Je n'avais que leurs noms et prénoms, indiqués dans son acte de naissance : Pierre BROUET et Marthe RAYMOND.

 

J'ai donc cherché dans les registres d'état civil de Bordeaux et j'ai trouvé, dans les actes de naissance, dans les âges possibles, un Pierre BROUET et une Marthe RAYMOND. Si cette Marthe RAYMOND, fille d'un journalier, avait le profil socio-économique adapté, ce n'était pas le cas pour Pierre BROUET, fils de négociant. De plus, impossible de trouver un acte de mariage à Bordeaux à leurs noms. Pourtant, issus de Bordeaux, pourquoi se seraient-ils mariés ailleurs ?

 

Je suis resté bloqué plusieurs années et j'ai fait d'autres recherches sur d'autres branches familiales. Puis j'ai repris les noms de BROUET et de RAYMOND en regardant les tables décennales des décès de Bordeaux. J'y ai trouvé une Marthe RAYMOND, épouse d'un Pierre BROUET vigneron. Et je me suis aperçu que j'avais fait fausse route avec des homonymes. Mais finalement, j'avais enfin mis la main sur les parents de Marie BROUET.

1.1.2. La bonne piste avec un acte de décès

D'après son acte de décès du 13 mars 1854, Marthe RAYMOND avait 37 ans. Elle habitait au 7 rue Fonfrède avec son mari. Elle était née à Pessac (Gironde) et elle était la fille de "feus Guillaume RAYMOND et de Jeanne JARRIGE".

 

La petite Marie BROUET a donc été orpheline de mère à l'âge de 4 ans.

Muni de ces nouvelles informations, j'ai pu remonter une piste en cherchant dans les registres de Pessac et j'ai trouvé l'acte de naissance de Marthe RAYMOND et le nom de ses parents.

Cependant, n'ayant pas encore, à cette époque, d'acte de décès pour Pierre BROUET, ni d'acte de de mariage pour le couple, je restais un peu dans une impasse.

1.2. Pierre BROUET, fils de Jean BROUET et de Marie Elisabeth BIGOUROUX

Mise à jour d'avril 2019

Pierre BROUET n'est plus tout à fait un inconnu. En effet, en cherchant le nom de BROUET sur la base de données des fiches matricules (le recensement militaire) sur le site des Archives départementales de Gironde, j'ai trouvé un Jean Eugène BROUET dont le père était nommé Pierre BROUET et de mère inconnue. Surprenant mais le cas, quoique rare, existe. Nous y reviendrons. J'ai donc poursuivi mes recherches à partir de cette date et peu à peu, j'ai trouvé d'autres informations sur Jean Eugène BROUET et sur son père, Pierre BROUET, qui se révéla être bien mon ancêtre. 

Que savons nous désormais ? 

 Pierre BROUET est né dans la commune de Grézillac. C'est dans son acte de décès (enfin trouvé) que figure son lieu de naissance et j'ai ainsi pu retrouver son acte de naissance.

Grézillac est une commune de l'entre-deux-mers, en fait entre deux fleuves, la Garonne et la Dordogne. Elle est plus proche de Libourne (à une quinzaine de km au Nord) que de Bordeaux (une trentaine de km à l'ouest). Lors de la naissance de Pierre BROUET, la commune compte quelques 750 habitants.

 

Pierre BROUET voit le jour le dimanche 9 juin 1816 à 20h (à "8h du soir" dit l'acte), de Jean BROUET, laboureur et de Marie Elisabeth BIGOUROUX (patronyme qu'on retrouve parfois orthographié VIGOUROUX ; en effet, en gascon, le V se prononce B, comme en espagnol). Comme souvent, la naissance a lieu au domicile des parents, dans un des hameaux de la commune ou encore un lieu-dit, que l'on nomme ici "village". Le sien, c'est le "village Moinne" ou "Moine" (sans certitude, l'adjoint au maire ayant une écriture agréable mais pas toujours lisible et avec une orthographe fantaisiste).

 

Dans le recensement de 1820, seuls les chefs de famille sont nommés. Jean BROUET est à la tête d'une maison de cinq personnes : lui, son épouse, deux garçons et une fille. Notons la présence sur le recensement de son beau-père, Arnaud BIGOUROUX qui, veuf, vit seul (voir un extrait du recensement plus bas). 

Acte de naissance de Pierre BROUET.

Cote : Mi EC 69-R3

Source : Archives départementales de Gironde

Transcription (les fautes d'orthographe n'ont pas été corrigées):

Par la délégation qui m'a été faite par le maire de la commune

Le 29 juillet 1809

acte de naissance de Pierre BROUET né aujourd'hui à quatre heures du

matin au village de Moinne présante commune fils légitime de Jean

BROUET et de Marie Elizabet BIGOUROUX.

Sur la déclaration qui m'a été par ledit BROUET père de l'enfan assisté

de Jean SANS thonnelier et de Pierre SANS aussy thonnelier les tous majeurs

et domiciliés de cette commune témoins connus qui m'ont attesté la

vérité de ladite naissance les dit SANS et le déclarant ont

signé avec moy

Constatnt par moy Pierre SANS adjoint à la mairie de

Grézillac faisant la fonction d'officier public de l'état civil

Signature du déclarant, des deux témoins et de l'officier de l'état civil.

Extrait du recensement du mois d'août 1820                                                                                                   

Source : Archives départementales de la Gironde                                                                                               

Cote : 6 M 180/3

Grézillac, Pessac et Bordaux en Gironde.

1.3. Marthe RAYMOND, fille de Guilhaume RAYMOND et Jeanne JARRIGE

Marthe RAYMOND naît le 20 février 1818 à Pessac à 22h. Sa naissance, la septième de la commune pour l'année 1818, est déclarée le lendemain. Elle est la fille de Guillaume RAYMOND, un vigneron de 20 ans et de Jeanne JARRIGE, son épouse, qui a 10 ans de plus que lui. Guillaume est né à Bordeaux et Jeanne a vu le jour dans la petit commune de Saint-Etienne-de-Lisse. Ils se sont mariés à Pessac dix mois auparavant.

On peut supposer que Marthe est la première née du couple, vu qu'elle naît 10 mois après le mariage. A-t-elle, plus tard, des frères et sœurs ? Pour l'instant, je ne sais pas. Mes connaissances sur le devenir de Guillaume RAYMOND et de Jeanne JARRIGE sont également très limitées. On sait qu'ils sont vivants lors du mariage de leur fille, en 1836.

MAJ : j'ai, depuis la rédaction de ce paragraphe, trouvé quelques informations sur Guilhaume RAYMOND et Jeanne JARRIGE.

Acte de naissance de Marthe RAYMOND

Source : Archives départementale de Gironde

L'acte n'est pas forcément très facile à lire. Mais on retrouve toujours les mêmes informations, ce qui facilite la compréhension : la petite Marthe est née le 20 février à 18h. Parmi les deux témoins, on noter la présence du grand-père de la nouvelle née, Arnaud RAYMOND, âgé de 50 ans. C'est Guillaume RAYMOND qui a déclaré la naissance. Tous demeurent à Pessac. En dehors de l'adjoint, personne ne sait signer.

1.4. Le mariage de Pierre BROUET et de Marthe RAYMOND en 1836

Mise à jour de juin 2020

 

C'est grâce au travail des membres de la Fédération girondine de généalogie que j'ai pu enfin trouver l'acte de mariage de Pierre BROUET et de Marthe RAYMOND.

Le mariage a lieu à Bordeaux bien que Pierre habite avec ses parents à Pessac, ancienne commune de résidence de Marthe RAYMOND. Ancienne car, au moment du mariage, elle et ses parents habitent désormais Bordeaux. Cependant, c'est sans doute la ville de Pessac qui a du servir de point de rencontre des deux jeunes époux.

Pierre BROUET et Marthe RAYMOND sont tous les deux mineurs : lui à 20 ans et elle 18. Pierre est vigneron comme son père Guillaume et son grand-père Arnaud.

 

Les quatre parents consentent au mariage et sont également présents lors du contrat passé entre les deux parties. Ce contrat a été passé en présence du notaire maître LACOSTE, notaire de Bordeaux, le 2 octobre 1836.

1.5. Le décès de Marthe RAYMOND

Le couple a cinq enfants : Pierre en 1837, Guillaume en 1838, Jean en 1841, Jeanne en 1847 et Marie, en 1850.

Puis Marthe RAYMOND décède en 1854, à l'âge de 36 ans, à Bordeaux où réside le couple. Je n'en sais guère plus sur sa mort.

Actes de décès de Marthe RAYMOND.

Source : Archives Bordeaux Métropole.

On apprend, grâce à l'acte de décès, qu'en 1854, date de sa mort (le 13 mars), sa mère est toujours vivante mais son père est décédé. On peut également noter que l'acte contient une erreur sur son âge ; on lui donne l'âge de 37 ans mais elle n'en que 36. Pierre BROUET, son époux, est donc veuf un peu avant ses 38 ans.

1.4. Le remariage de Pierre BROUET avec Anne BRIEZ en 1872 et son décès en 1882

Mise à jour d'avril 2019

1.4.1. Anne BRIEZ, une veuve étrange

Nous sommes en 1872, le 22 février, à "3h de relevé" (c'est-à-dire 15h). Il est veuf, elle est veuve. Anne BRIEZ a perdu son mari, Jean MARSAU en février 1871. Pierre a 55 ans et Anne en a 46. Les parents de Pierre BROUET sont décédés comme la mère de la mariée, Marie PARIZOT. Pour son père, Théodore François BRIEZ, on ne sait pas : il est, selon l'acte : "absent sans nouvelles".

 

Mise à jour en juillet 2021

 

Cependant, le couple que formait Anne BRIEZ avec son époux m'interpelle un peu (avec deux ans de retard). En effet, elle est mère d'un enfant en 1865 (avant son veuvage donc) mais un enfant sans père nommé, qui porte donc le nom de sa mère : Jules BRIEZ. Pourquoi un enfant sans père nommé alors qu'elle est mariée ? Certes, il n'existe pas de divorce à l'époque, mais n'aurait-il pas été plus simple de le déclarer fils de Jean MARSAU ? Sauf si celui-ci n'est pas d'accord... Ou s'ils ne vivent déjà plus ensemble. Et Jules BRIEZ est reconnu par Pierre BROUET en 1868.

 

En 1857, Un enfant nait sans père et mère déclarés ; il porte les prénoms de Jean Eugène. Il est reconnu en 1861 par Pierre BROUET mais toujours sans mère déclarée. Au moment de son mariage, Jean Eugène est toujours de "mère inconnue". Mais à son décès en 1884, l'acte précise qu'il est le fils de feu Pierre BROUET et d'Anne BRIEZ, toujours vivante...

 

C'est donc compliqué de savoir si Pierre BROUET est bien le père de Jules BRIEZ né en 1861 et si Anne BRIEZ est bien la mère de Jean Eugène, né en 1857. D'autant qu'elle est mariée avec Jean MARSAU jusqu'en 1871 et ne se marie avec Pierre BROUET qu'en 1872...

 

Les recensements de Bordeaux, mis en ligne récemment (dans la première moitié de l'année 2021) nous apportent un élément de réponse intéressant. Cela restera à compléter mais c'est très long de dépouiller les centaines de pages des registres). Regardons ce que nous trouvons au 20 rue Lafontaine en 1861...

Recensement de la ville de Bordeaux, canton 6, 1861.

Source : Archives Bordeaux Métropole

En 1861, quatre avant la naissance de Jules BRIEZ, Anne BRIEZ vit déjà avec Pierre BROUET, tout en étant marié avec Jean MARSAU (dont, je le rappelle encore, la mort n'intervient qu'en 1871). Outre Anne BRIEZ, sa mère, Marie PARIZOT vit également au 20 rue Lafontaine. Il y a également les enfants que Pierre BROUET a eu avec Marthe RAYMOND (Guillaume, Jeanne et Marie) et Jean BROUET, quatre ans, qui l'enfant né sans père et mère identifiés et qui vient d'être reconnu par son père. Il est donc évident que Pierre BROUET et Anne BRIEZ vivent en concubinage et que Jules BRIEZ, qui nait en 1865, est bien le fils de Pierre BROUET même s'il ne le reconnait qu'en 1868. 

 

Cela m'a amené à m'interroger sur Jean MARSAU, époux toujours vivant d'Anne BRIEZ en 1861. Nous avons déjà évoqué, sur une autre page, le fait que le divorce, mis en place en  1792 en France, fut ensuite aboli en 1816 avec la Restauration (c'est-à-dire la restauration de la monarchie avec les frères de Louis XVI, Louis XVIII puis Charles X). En 1861, le divorce n'est toujours pas rétabli même si, dans les faits, des époux se séparent "de fait", et que cette séparation est parfois entérinée par un jugement (mais on ne parle pas de divorce). Anne BRIEZ et Jean MARSAU vivent séparément, c'est une certitude. Pourquoi ? Difficile de le savoir. Mais j'ai une piste. En 1845, au moment de son mariage, Anne n'avait que 15 ans, et Jean (en fait, Jean-Baptiste) en avait 20 et il était journalier. Cela fait également 15 ans que le père d'Anne BRIEZ (BRIES sur son acte de mariage), boulanger de son état, a disparu. À priori, le couple n'a pas eu d'enfant. Quand Jean MARSAU décède en 1871, il a 47 ans et il décède au dépôt de mendicité de Bordeaux. Depuis combien de temps est-il indigent ? Est-ce la cause de la séparation du couple ? Depuis combien de temps sont-ils séparés ? L'étude des recensement, je l'espère, me permettra peut-être de répondre éventuellement à ces quelques questions...

1.4.2. Lé décès de Pierre BROUET

L'acte de mariage de Pierre BROUET et d'Anne BRIEZ fut important pour la suite de mon "enquête généalogique" car j'ai pu enfin connaître le lieu de naissance de Pierre BROUET. Passons au décès de mon arrière arrière grand-père.

 

La mort de Pierre BROUET, dix après son second mariage, le 18 octobre 1882 à 7 h du matin à son domicile du 27 rue Belair, est déclarée à l'état civil par Guillaume BROUET, 44 ans, cartonnier habitant 3 rue Dublan et Jean BROUET, 26 ans, layetier, résidant, lui, à la même adresse que son père. Notons que les deux rues sont proches et peu éloignées de la rue Mazagran où vit souvent Marie BROUET, sa fille avec petits-enfants de Pierre BROUET. L'acte précise : "fils du défunt" après la déclaration de Guillaume et Jean BROUET. Mais le mot s'écrit de façon identique au singulier et au pluriel. Cependant, il s'agit visiblement de Jean Eugène, un enfant que Pierre BROUET a eu après le décès de Marthe RAYMOND et dont la mère n'est pas nommée (mais qui est peut-être, on l'a vu plus haut, Anne BRIEZ) et de son aîné, Guillaume, né en 1838 (en fait, le deuxième dans l'ordre des naissances mais le premier né, Pierre, est mort pendant l'enfance)..

1.5. Les enfants de Pierre BROUET : synthèse

 Donc, Pierre BROUET, deux fois mariés, une fois veuf, décédé à 65 ans, est le père de sept enfants au moins et de deux mères différentes :

  • Pierre voit le jour à Bordeaux le 2 mars 1837 ;
  • Guillaume est né à Talence le 13 juillet 1838 ;
  • Jean naît en 1841 à Bordeaux ;
  • Jeanne, avec une naissance le 26 juin 1847 ;
  • Marie, mon ancêtre directe, née en 1850, dont nous parlons plus longuement sur la page qui lui est consacrée ;
  • Jean-Eugène dont nous avons évoqué la naissance en 1857 de mère inconnue et sa reconnaissance par son père en 1861 ;
  • Jules BRIEZ né en 1865, fils d'Anne BRIEZ et reconnu par Pierre BROUET en 1868 (Pierre BROUET qui est, selon toute vraisemblance, son père naturel). 

2. Les enfants de Pierre BROUET : Pierre, Guillaume, Jean, Jeanne, Marie, Jean-Eugène et Jules

Mise à jour en avril 2019, juin 2020, janvier 2021 et mars 2021

2.1. Guillaume BROUET (1838-?)

2.1.1. La naissance de Guillaume BROUET

C'est encore grâce au travail des membres de la Fédération girondine de généalogie que j'ai pu retrouver la trace du mariage de Guillaume BROUET, fils aîné de Pierre BROUET. Et avec l'acte de mariage, j'ai pu connaître la date et le leu de naissance de Guillaume.

C'est à Talence que Guillaume voit le jour le 13 juillet 1838 à 14h. Son père y exerce la fonction de vigneron. L'acte contient des erreurs et en particulier, il est écrit que l'enfant est de sexe féminin ! Les deux témoins, Arnaud DÉJEAN, vigneron et Pierre DUBOS, jardinier, ne savent pas signer, contrairement à Pierre BROUET, le père déclarant de Guillaume

2.1.2. Le mariage de Guillaume BROUET

Guillaume BROUET exerce le métier de fileur de laine. Il vit à Bordeaux avec son père, rue Lafontaine, à Bordeaux. Nous sommes en 1861. Sa mère, Marthe RAYMOND est morte depuis déjà 7 ans. Il a 23 ans au moment de son mariage avec Jeanne Bathilde PRADÈRE.

Bathilde est un prénom peu courant, d'origine germanique. La sainte éponyme fut l'épouse de Clovis II, fils de Dagobert 1er. D'origine anglo-saxonne et modeste, elle devient régente du royaume à la mort de son époux et elle y abolit l'esclavage. Elle meurt vers 680 ou 681 à l'âge supposé de 50 ans. Elle est canonisée au XIe siècle.

PRADÈRE est un nom typique du Sud-Ouest, et plus précisément un toponyme, une variante gasconne de l'occitan PRADELIA qui signifie "petite prairie". 

Jeanne PRADÈRE est née à Aspet, dans le département de Haute-Garonne (Toulouse est sa préfecture) en 1828. Elle a donc dix ans de plus que Guillaume. Elle demeure à Bordeaux, au 44 rue Villedieu. Son père, Laurent PRADÈRE, cultivateur, vit à Aspet et sa mère, Anne SUPERVIELLE, est décédée. Elle exerce le métier de cartonnière. Aucun des époux ne signent l'acte (alors que Pierre,  le père de Guillaume BROUET, signe).

Parmi les autre témoins, on trouve un rentier, un cordonnier, un tailleur d'habits et un confiseur (peut-être, je ne suis pas sur de ma lecture de l'acte). À noter qu'un des témoins habitent au 6, rue Gensan, une toute petite rue de Bordeaux où j'ai habité deux ans, lors des deux premières années de mon DEUG d'histoire entre 1988 et 1990. 

Jeanne Bathilde PRADÈRE a eu un enfant naturel, le 25 juin 1856. Elle était domestique et habitait au 5 de la Fusterie. Elle avait 28 ans. Le petit garçon est prénommé Prosper. Hélas, il a 20 mois quand il décède, au 32, rue Mazagran, le le 23 février 1858

Si le couple, formé par Jeanne Bathilde et Guillaume, a des enfants je ne les ai pas encore trouvés, pas plus que l'acte de décès de Guillaume. Je sais qu'il est vivant au décès de son père en 1882 car il est un des deux déclarants du décès. À cette date, il est cartonnier comme son défunt père.

2.2. Jean BROUET (1841-1849)

Mise à jour le 29 janvier 2021

Au moment de la naissance de Jean, en 1841, le 5 janvier à 2h du matin, Pierre BROUET est toujours vigneron et habite avec Marthe RAYMOND, son épouse, au 123, chemin du Sablonat, à Bordeaux. Il existe aujourd'hui une rue du Sablonat, à Bordeaux, mais elle n'a pas de maison au n°123 (elle s'arrête au n°85 il me semble). On est dans le quartier Nansouty, que je connais assez peu. Si j'en crois une vieille carte de Bordeaux des années 1820, c'était une zone très rurale avec peu de bâtiments construits. Le jeune garçon décède à l'âge de huit ans, en août 1849.

2.3. Marie BROUET (1850-?)

La vie de Marie BROUET (son mariage, ses enfants) est traitée dans cette page.

2.4. Jean-Eugène BROUET (1857-1884)

2.4.1. La naissance de Jean-Eugène BROUET

Acte de naissance de Jean-Eugène BROUET

Cote : BORDEAUX 1 E 242

Source : Archives Bordeaux Métropole

Le lieu de naissance de Jean-Eugène, en 1857, ne nous fournit aucune information véritable car l'enfant est né chez l'accoucheuse, Virginie CANTAREUIL, au 39 rue Villedieu, pas très loin de la place de la Victoire (à l'époque, la Place d'Aquitaine).

Nous savons juste qu'en l'absence de père et de mère déclarée, il ne porte que le prénom de Jean-Eugène sans patronyme. Il faut attendre l'année 1861, quatre ans plus tard, pour qu'il puisse porter légalement le patronyme de BROUET, suite à la reconnaissance de Jean-Eugène par son père. Il n'y a pas de raison de douter de la paternité de Pierre BROUET car celui n'a sans doute aucune raison de reconnaître l'enfant s'il n'en est pas le père.

2.4.2. Jean-Eugène BROUET, conscrit

Mise à jour de mai 2019

 

Jean-Eugène BROUET vit sans doute avec son père depuis sa naissance en 1857 (ou depuis sa reconnaissance en 1861 ?).  Toujours est-il qu'au moment de son service militaire, il habite rue Belair, au n°3. On peut avoir un aperçu de son physique : 1,66 m, donc dans la moyenne de son époque, noir d'yeux et de cheveux.

Extrait du registre matricule de Jean-Eugène BROUET de 1877.

Cote : 1 R 0950 1751

Source : Archives départementales de Gironde. 

 

Jean-Eugène exerce le métier de fabricant de caisse (ou layetier) comme son père, sa sœur Marie, comme l'épouse de son frère Guillaume et d'autres membres de la famille. Son niveau d'instruction est sommaire. Il sert dans le 15e régiment de Dragons basé à Libourne de novembre 1878 à septembre 1882.

Carte postale de l'entrée de la caserne du 15e Dragons à Libourne. Source : inconnue

?
Quelques mots sur les Dragons.      Jusqu'à la fin du Second Empire, il existait 12 régiments de Dragons en France. Huit nouveaux régiments furent créés après la guerre franco-prussienne de 1870-1871, du 13e au 20e. Le 15e, était basé à Libourne. Les Dragons remontent à la deuxième moitié du XVIIe siècle. L'objectif était de créer des cavaliers pouvant également combattre à pieds. Ils avaient des missions d'éclaireurs, d'escorte, d'appui de l'infanterie.                                                        L'uniforme évolue à cette période avec l'abandon des couleurs verte et blanche ; ci-contre, l'uniforme de 1872, qui a du être celui porté par mon arrière grand-oncle. La veste est bleue et le pantalon rouge garance.

Source : André JOUINEAU, Images de soldats.

Liens : https://imagesdesoldats.fr/fr/


2.4.3. Le mariage de Jean-Eugène BROUET avec Rosalie CHASTAIGNET en 1882

Jean-Eugène habite toujours rue Belair mais au 27. Rosalie est journalière ; elle est née le 4 janvier 1864. La jeune épouse a donc 18 ans et Jean-Eugène en a 25. Elle vit au 20 rue Belair avec son père, Michel CHASTAIGNET, qui exerce le métier de charpentier. Sa mère, Marie LÉGLISE est morte un an plus tôt, en 1881. Les quatre témoins sont cocher, verrier, ferblantier et valet de chambre, âgés de 32, 27 (pour deux témoins) et 24 ans. À noter : les deux époux signent l'acte de mariage.

Ont-ils eu des enfants ? Pour l'instant, je n'ai rien trouvé mais je n'ai pas fini mes recherches, toujours longues dans une ville aussi peuplée que Bordeaux.

2.4.4. Le décès de Jean-Eugène BROUET en 1884

Deux ans après son mariage, Jean-Eugène trouve la mort. Il a 26 ans. La raison de son décès n'est pas mentionnée sur l'acte. Comme il est mort à domicile, on ne pourra pas en savoir la cause (en cas de décès à l'hôpital, on peut espérer avoir le renseignement via un dossier quelconque...). On le dit fils de feu Pierre BROUET et d'Anne BRIES (la seconde épouse de Pierre BROUET, dont le patronyme s'orthographie BRIEZ sur son acte de mariage). Chose étrange car je n'ai pas d'acte de reconnaissance de Jean-Eugène par Anne BRIEZ. Au moment du mariage d'Anne et de Pierre BROUET, il n'y a pas eu non plus de légitimation. Donc, pas de certitude sur le sujet. C'est Guillaume BROUET, le frère aîné de Marie et de Jean-Eugène qui déclare le décès.

2.5. Jules BRIEZ-BROUET (1865-?)

Mise à jour du 09 juin 2020

2.5.1. Naissance et reconnaissances de Jules BRIEZ-BROUET

Le 14 septembre 1865, à 8h du matin, Anne BRIEZ, qui n'est pas encore l'épouse de Pierre BROUET accouche d'un garçon prénommé Jules. La naissance est déclarée par la sage-femme (Madame COURBATERRE, si je lis correctement l'acte).

Quelques mois plus tard, le 2 décembre 1865, Anne BRIEZ reconnaît l'enfant. Comme lors de la première déclaration, le père n'est nommé pas nommé La maman vit au 251 de la route de Toulouse ; dans le premier acte, elle est déclarée ménagère pour être désignée comme marchande dans le second. 

En 1868, soit quatre avant son mariage avec Anne BRIEZ, Pierre BROUET reconnaît à son tour l'enfant. Cela prouve déjà l'antériorité de leur relation bien avant qu'ils ne deviennent époux. Et on a vu plus haut qu'Anne BRIEZ et Pierre BROUET vivait déjà ensemble au moment de la naissance de Jules, au moins depuis 1861 d'après le recensement de la même année.. 

2.5.2. Le conscrit Jules BRIEZ

Quand il fait son service militaire, Jules ne donne que son matronyme : BRIEZ. Et pour sa naissance, il ne déclare pas de père (bien qu'il ait été reconnu en 1868). Il est typographe quand, en 1885, il passe devant le conseil de révision. Il habite au 61 rue Fonfrède. Il mesure 1,67 m, ce qui est un peu plus grand que la moyenne pour l'époque. Il a des yeux et des cheveux noirs dans un visage ovale. Son front est découvert et son nez est décrit comme fort. Son niveau d'instruction générale est de 3 et son niveau d'instruction militaire est "exercé". Il passe un peu plus de trois ans dans l'infanterie, d'abord dans le 6ème régiment à Saintes puis dans le 125ème à Poitiers.

Il déménage à sept reprises (au moins) entre 1890 et 1906 : il demeure toujours à Bordeaux mais change de logement et donc de rue : rue Judaïque, rue d'Arès, Cours d'Albret, rue des Remparts...

2.5.3. Le mariage de Jules BRIEZ

Jules BRIEZ est parti faire son service militaire en décembre 1886 et il ne passe dans la réserve qu'en mars 1890. Pourtant, c'est un conscrit marié. Il a épousé une jeune femme, Marie PERÈS le 20 juin 1885. Il habite au 61 rue Fonfrède (la même rue que celle où il habite au moment du conseil de révision) avec sa mère, Anne BRIEZ. N'oublions pas que son père (en tout cas, celui qui l'a reconnu comme son fils, Pierre BROUET), est mort en 1882. On peut d'ailleurs s'interroger sur sa relation avec son père : au moment du mariage, il porte toujours le nom de BRIEZ et pas de BROUET et il est toujours déclaré de père inconnu malgré sa reconnaissance par Pierre BROUET. Peut-être aurait-il du être légitimé au moment du mariage ? Il y a peut-être des subtilités de l'état civil qui m'échappent.

 

Marie PERÈS, tailleuse de profession, n'a pas encore tout à fait 28 ans ; elle les aura le dix-neuf novembre, sa date d'anniversaire (elle est donc née en 1857). Elle a huit ans de plus que Jules. Elle est originaire de Maslacq, dans les Basses-Pyrénées (l'ancien nom des Pyrénées Atlantiques). Son père, Michel PÉRÈS est décédé ; sa mère, Fortunée Marie Catherine MOUFLE (originaire de la commune de Vienne en Isère), veuve, vit avec sa fille au 19, rue du Cerf Volant à Bordeaux. Parmi les témoins du mariage, qui se déroule à Bordeaux, on trouve deux personnes habitant la Charente inférieure (on parle aujourd'hui de Charente Maritime) : un propriétaire et un ostréiculteur. Il y a également un limonadier qui exerce place d'Aquitaine (renommé plus tard place de la Victoire) et un employé. Je m'interroge sur la présence de ces deux Charentais : sont-ils des relations de Jules ou de son épouse Marie ? Les deux époux sont bordelais. Mais je ne connais pas assez leurs parcours ; si l'un des deux a vécu quelques temps en Charentes Maritimes, j'ai peu de moyens de le savoir...

2.5.3. La naissance de leur premier (et unique ?) enfant

Jules BRIEZ (qui, bien que reconnu par Pierre BROUET, continue de porter le nom de sa mère) s'est marié le 20 juin 1885. Le 3 août 1885, son épouse, Marie PÉRÈS, accouche d'un petit garçon, Henri Arsène. Comme je ne pense pas qu'un enfant avec une très forte prématurité aurait survécu (un mois et demi sépare le mariage de l'accouchement), on peut penser que Jules et Marie avaient du avoir des conversations intéressantes avant le mariage. 

Sur l'acte de naissance, Jules est typographe, Marie toujours tailleuse et ils habitent tous deux rue du Cerf Volant, sans doute avec la mère de Marie PÉRÈS.

 

C'est la dernière information que j'ai concernant le couple et leur fils. Cependant, la fiche matricule de Jules donnent un certain nombre d'adresses successives à Bordeaux tant qu'il est réserviste. En 1906, il habite rue des Remparts. Il a 49 ans. Je n'ai plus rien pour les dates postérieures. Je n'ai pas non plus trouvé de fiche matricule au nom de son fils, Henri Arsène BRIEZ : ni aux Archives départementales de Gironde ni dans les départements proches (Landes, Charentes Maritimes, Pyrénées-Atlantiques ; j'ai cherché également à Paris...). 

2.6. Pierre BROUET, le premier enfant de Pierre BROUET et Marthe RAYMOND (1837-1837)

Mise à jour : mars 2021

Ce n'est que récemment que j'ai découvert l'existence de deux enfants du couple de mes ancêtres et en particulier Pierre, leur premier enfant, qui porte le même prénom que son père et son grand-père.

Il naît le 2 mars 1837 à Bordeaux. Ils habitent chemin du Sablonat. Comme leur deuxième enfant, Guillaume, était né à Talence, j'avoue ne pas avoir cherché des naissances à Bordeaux entre 1836 (le mariage de Pierre et de Marthe) et la naissance de Guillaume à Talence. mais en fait, ils ont du faire un aller-retour rapide entre Bordeaux et Talence, sans forcément changer de rue puisqu'à priori, le chemin du Sablonat se situe à la fois sur Talence et sur Bordeaux. Et Jean, leur troisième enfant, est également né chemin du Sablonat mais pas à la même adresse que Pierre.

Sinon, pas de réelle nouveauté. Pierre est vigneron, Marthe est femme au foyer ("ménagère" comme on dit sur les actes).

L'enfant ne vit pas longtemps. Cinq mois plus tard, au mois d'août, le nourrisson décède. L'acte parle de cinq ans et demi mais en fait, il s'agit de cinq mois et demi. Les erreurs sont nombreuses sur les actes à l'époque. Les causes du décès ne sont pas mentionnées dans l'acte mais les facteurs de mortalité étaient, hélas, nombreux pour les bébés à cette époque.

Une petite remarque quand même : le mariage a eu lieu le 16 novembre 1836 et la naissance de Pierre le 2 mars 1837. Donc, à peine trois mois et demi après le mariage. Je pense qu'il est difficile de croire à une telle prématurité ; avant six mois, de nos jours, on parle de très grande prématurité ou d'extrême prématurité. Et avant 24 semaines de grossesse, même de nos jours, le taux de survie est d'environ 1%. Nous pouvons donc en conclure que Marthe RAYOND était enceinte de Pierre BROUET avant le mariage...

2.7. Jeanne BROUET (1847- ?)

Mise à jour : mars 2021

2.7.1. La naissance de Jeanne BROUET

Comme pour Pierre BROUET (1837-1837), j'ai découvert l'existence de Jeanne BROUET il y a seulement quelques jours. C'est le quatrième enfant de Pierre BROUET et de Marthe RAYMOND sur les cinq enfants qu'ils ont eu ensemble. Elle naît Si le premier né du couple n'a pas survécu (Pierre), elle a deux grands frères : Guillaume qui a 9 ans et Jean qui en a 6. Cependant, Jean meurt deux ans plus tard et il est fort probable que Jeanne ne se souvienne pas de ce frère qu'elle a si peu connu. Elle a sans doute était plus proche de sa sœur Marie, qui naît en 1850. Comme pour ses frères et sa sœur, je ne sais rien de particulier concernant l'enfance de Jeanne.

2.7.2. Le mariage de Jeanne BROUET

Jeanne a 24 ans quand, en 1872, elle épouse Nicolas CHARRON, 27 ans, qui exerce le métier de mécanicien. Jeanne a également un emploi : elle est cigarière, c'est-à-dire qu'elle fabrique les cigares. Les cigarières roulaient les cigares à la main. Ce métier, disparu avec la mécanisation, occupait un grand nombre d'ouvrières dans les années 1870 dans les manufactures de tabac. Le cigare était bien plus fumé que les cigarettes.

La Manufacture de tabacs de Bordeaux

Au moment du mariage, la mère de Jeanne, Marthe, est morte depuis déjà 18 ans. Son père est présent et consentant. À cette date, il n'est plus vigneron, mais cartonnier. Son époux, Nicolas CHARRON, n'est pas accompagné de ses parents qui sont tous deux décédés. Les BROUET père et fille habitent rue des Douves, tout comme Nicolas CHARRON. C'est une rue qui relie la place André Meunier au marché des Capucins. 

2.7.3. Les enfants de Jeanne BROUET et de Nicolas CHARRON

Le mariage a eu lieu le 3 février 1872 et la première naissance, le 29 août de la même année. Inutile de compter sur vos doigts, ça ne fait pas neuf mois, ni même huit. On peut donc fortement penser que le bébé était déjà dans le ventre de la maman au moment du mariage. Ce qui n'est pas un problème puisque le couple s'est marié. Et c'était une situation quand même très courante à Bordeaux en cette fin de XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle.

Ma grand-mère maternelle, Yvonne GOURDON, a eu un enfant de son futur mari au moins deux ans avant le mariage (1926 pour l'enfant, mon défunt oncle Guy et 1928 pour la noce) ; lui même, André MURAT, était né André BROUET en 1904 et n'avait pas de père nommé (avant que le nouveau compagnon de sa mère le reconnaisse bien qu'il ne soit visiblement pas son vrai père). Et sa mère, née en 1884, Noélie BROUET, était également un enfant "naturel". Sa mère, Marie BROUET, sœur de Jeanne dont nous parlons dans ce paragraphe, a eu neuf enfants, dont quatre "naturels" et les cinq autres sont de trois pères différents. Et elle ne s'est mariée qu'une fois...  

Donc, Jeanne et Nicolas ont un premier enfant en 1872, qui est prénommé Jean, Raoul. C'est une sage-femme, Madame COURBATÈRE qui déclare la naissance après avoir "délivrée" la jeune maman. L'enfant est né au domicile des parents, au 82 cours d'Espagne (aujourd'hui, cours de l'Yser).

C'est la même sage-femme qui met au monde le deuxième enfant du couple, l'année suivante, une petite fille qui est prénommée Marie, Fernande. Le couple a déménagé et vit au n°2 de la rue Mascaret. Cependant, je ne suis pas sûr de bien transcrire l'acte concernant cette rue. Cette existe aujourd'hui mais correspond à l'ancienne rue des Impasses dans le quartier Belcier (derrière la gare Saint-Jean).

1877 : troisième enfant pour Jeanne BROUET et Nicolas CHARRON et c'est encore une petite fille, Marie, Amélie. Elle est née dans leur domicile située au 3, rue Terrasson, dans le quartier Nansouty, à proximité de la gare Saint-Jean (dénommée la gare du Midi à cette époque).

Encore une petite fille l'année suivante, en 1878 donc, et encore un nouveau domicile, toujours du côté de la gare, au 20, rue Belair (où avaient vécu les parents de Jeanne Dans les années 1840). Nicolas CHARRON n'est plus qualifié de mécanicien mais d'ajusteur. Leur nouvel enfant est prénommée Zélie, Rosalie.

En 1881, le couple a un dernier enfant, un garçon qu'ils appellent Gaston, Pierre. Ils sont toujours au 20, rue Belair et Nicolas est toujours ajusteur. Jeanne BROUET à 33 ans. 

2.7.4. Le décès de Jeanne BROUET

Jeanne n'a que 35 ans quand elle décède à la fin de l'année 1882, le 12 décembre au matin. C'est son frère, Jean Eugène BROUET et un voisin (qui habite le même immeuble que Jean, Eugène, au 27 rue Belair), qui vont déclarer le décès.

Acte de décès de Jeanne BROUET

Source : Archives Bordeaux Métropole

L'acte contient une erreur : il déclare que la mère de Jeanne BROUET est Jeanne BIGOUROUX. Or, sa mère s'appelle Marthe RAYMOND. BIGOUROUX est le patronyme de sa grand-mère paternelle, la mère de Pierre BROUET, son père, décédé deux mois plus tôt. Pourquoi cette erreur ? Jean, Eugène BROUET n'est en fait que le demi-frère de Jeanne et il est né après le décès de Marthe RAYMOND en 1854. Elizabeth BIGOUROUX, qui ne se prénommé donc pas Jeanne, son arrière-grand-mère donc est morte après sa bru, en 1859. Jean, Eugène n'avait que deux ans. Il ne l'a donc pas réellement connu. C'est donc par méconnaissance de son histoire familiale que Jean Eugène a fait une erreur concernant la mère de sa demi-sœur Jeanne.

Nicolas CHARRON, jeune veuf de 38 ans se remarie quelques années plus tard, en 1887, avec une dénommée Pauline MAURETTE, une Ariégeoise de naissance qui vit à Bordeaux, âgée de 32 ans et qui exerce le métier de couturière. Au moment du mariage, ils habitent tous les deux au 53 de la rue Nicot. Sont-ils voisins ou vivent-ils déjà ensemble ? Difficile de savoir. Mais cela semble être une toute petite maison, sans étage, qui, aujourd'hui, abrite une sorte d'atelier de serrurerie. Difficile d'imaginer plus d'un logement dans cet espace réduit...

2.7.8. Que deviennent les enfants de Jeanne BROUET ?

Je n'ai pas beaucoup d'informations concernant les cinq enfants que Jeanne a eu avec son époux Nicolas CHARRON.

  • Jean Raoul CHARRON : pas d'information et pas de fiche signalétique dans les registres matricules de Gironde.
  • Marie Fernande CHARRON : elle se marie le 20 décembre 1917 à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône avec un veuf (ou un divorcé bien que ce fut assez rare à l'époque) nommé Prosper, Marie, François OLGARIN, mesurant 1,70 m, blonds aux yeux bleus, qui a passé la Grande Guerre dans un corps d'occupation du Maroc. Il avait fait deux ans de service militaire dans l'infanterie entre 1900 et 1902. Il a donc à peu près 37 ans lors de son mariage avec Marie Fernande, qui elle, en 44. Je n'ai pas accès à l'acte de mariage (les Archives départementales des Bouches-du-Rhône n'ont mis en ligne que les actes d'état civil jusqu'en 1902 et 1904 pour la ville de Marseille). Je n'en sais guère plus, si ce n'est le décès de Prosper OLGARIN en 1939.
  • Marie Amélie CHARRON : aucun renseignement.
  • Zélie Rosalie CHARRON : aucun renseignement.
  • Gaston Pierre CHARRON : comme sa grande sœur, il se marie à Marseille avec une dénommée Camille Catherine Marie GRASSET le 3 août 1907. Et c'est également dans les Bouches-du-Rhône qu'il effectue son service militaire. Sa fiche nous apprend qu'il mesurait 1,64 m et qu'il était forgeron. Il ne fait qu'un an de service entre 1902 et 1903 car il est soutien de famille. En 1905, il est réformé temporairement car il a pris une balle de révolver dans la cage thoracique et qui a traversé le lobe supérieur du poumon gauche. Ce qui ne l'empêche pas de faire la Grande Guerre de 1914 à 1919 puisqu'il est reconnu bon pour le service armé. À priori, il était dans le train des équipages, affecté en 1917 à la Compagnie de chemin de fer Fives-Lilles, Cette compagnie avait une industrie d'armement à Givors où se retrouve Gaston. Sa fiche indique qu'il meurt à Marseille en 1922, le 4 décembre. Il avait 41 ans.